mercredi 4 décembre 2024
L’expression « Santo subito ! » adressée maintenant au Cardinal Émile BIAYENDA est en train de surgir dans l’esprit de plus d’un chrétien catholique, seul ou en groupe, en milieu congolais. D’aucuns la prennent peut-être pour un slogan avec un enthousiasme teinté de fanatisme ; d’autres par contre demandent qu’elle soit intégrée dans nos prières, tremplin d’une victoire dans le combat spirituel que mènent les enfants de Dieu au Congo depuis plusieurs années. Qu’est-ce qui motive cet engouement naissant, une revendication, une imitation ou une révélation ?
Dans la démarche qui suit, nous envisagerons d’abord la nécessité de repartir du contexte, ensuite nous ferons une interprétation partant d’une réflexion, et enfin nous proposerons une approche exhortative dans le souci d’une compréhension intelligible.
C’était le soir du 2 avril 2005 à 21h37 heure locale de Rome. Le ‘géant’ de la planète et chef de l’Église catholique romaine, le pape Jean Paul II était à bout de force à cause de sa maladie. A 84 ans, il arrivait ainsi au terme de sa vie. Couché dans son lit, dans son appartement, il n’attendait plus que l’heure. Toutes les télévisions du monde, par l’intermédiaire des caméras braquées en couverture médiatique suivaient attentivement l’événement, minute par minute. Tous ses `fanatiques’, les jeunes en particulier, rassemblés sur la place saint Pierre de Rome attendaient avec impatience et émoi le moment crucial, à vrai dire, ils s’étaient préparés à quelque chose, de manière sans nul doute, concertée. L’heure grave arriva inéluctablement, les minutes et les secondes s’écoulèrent à finition et, lorsque retentit le glas du Vatican pour annoncer l’évènement, comme feu d’artifice qui explosa et qui déchira un ciel bleu.de nuit, les voix, spontanément et unanimement s’exclamèrent : « Santo subito ! » « Saint tout de suite ! ».
Aujourd’hui le « Santo subito ! » semble être récupéré dans certains milieux catholiques au Congo et dit pour le cardinal Émile BIAYENDA. D’aucuns, par fanatisme peut-être, d’autres comme revendication, d’autres encore prenant cela plus au sérieux car ça leur aurait été révélé ! Chose curieuse, il a fallu attendre dix ans après la mort de Jean Paul Il et trente-neuf ans après la mort du cardinal Émile BIAYENDA pour le manifester ! Peut-être que le contexte de l’époque ne le permettait pas pour quelques raisons. Mais, après plus d’une décennie de sommeil et de silence après la mort du cardinal Émile BIAYENDA, il a fallu qu’une vulgaire et courageuse jeune dame, ayant reçu mystérieusement la révélation de sa sainteté se lève pour aller réveiller et bousculer, même importunément, la plus haute hiérarchie ecclésiale pour qu’enfin le déclic se fasse, au risque même de la pénalité prisonnière de cette demoiselle.
C’était pourtant là, l’occasion de dire déjà : « Santo subito ! ». Mais l’Église se veut patiente et prudente, et sa prudence s’exprime le plus souvent par un `doute méthodique’. Mais, peut-il encore y avoir de doute lorsque la révélation irréfutable venant d’une ‘presque païenne’ vérifie mystérieusement les choses de manière exacte tant à Brazzaville qu’à Rome ? Le cardinal Émile BIAYENDA est fort et puissant, il écrit droit sur des lignes courbes, il se sert d’une banale personne pour se révéler. A juste titre, Jésus, tressaillant de joie sous l’action de l’Esprit Saint, dit : « Je te bénis, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d’avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l’avoir révélé aux tout-petits ». Luc 10, 21.
Attention, lorsque nous parlons du « Santo subito ! », nous ne voulons pas nous approprier le titre de propriété intellectuelle, nous savons bien que cette expression ne vient pas de chez nous, mais nous voulons, de manière on ne peut plus, « amusante » pourtant subtile, « anecdote » comment cette expression est en train de basculer de Jean. Paul Il devenu saint à Émile BIAYENDA qui est en procès de béatification et de canonisation.
Ce qui est sûr et que l’on puisse affirmer, c’est que le cardinal Émile BIAYENDA fut aimé des papes, Paul VI d’abord, qui le créa cardinal à 46 ans seulement, faisant ainsi de lui à cette époque le plus jeune cardinal du monde dans l’Église catholique romaine, puis Jean Paul Il qui vint le 5 mai 1980 s’agenouiller devant sa tombe à la cathédrale de Brazzaville, versant des larmes de compassion pour tant d’estime qu’il avait pour lui.
A noter que le séjour du saint Père à Brazzaville ne dura quasiment qu’une demi-journée ; il n’eût pas le temps de bénir tous les Congolais, surtout ceux qui venaient d’arriver du chemin de fer (Pointe-Noire, Dolisie, Nkayi) qu’aussitôt après la messe au boulevard des armées Alfred Raoul il s’empressa d’aller prendre son avion papal à l’aéroport de Maya-Maya pour s’envoler vers d’autres cieux.
C’est la seule et unique fois, jusqu’à preuve du contraire que le Congo Brazzaville a vu passer assez rapidement, comme un éclair, un pape, laissant derrière lui un peuple chrétien à sa soif ! Mais, si nous creusons bien notre interprétation, quel aurait été l’objectif du voyage du pape saint Jean Paul Il au Congo ? Osons le dire : Voir pour la première et dernière fois la tombe de son bien-aimé et vénéré cardinal avant qu’ils n’aillent se rejoindre tous deux dans l’éternité bienheureuse !
Pour ainsi dire, les deux aînés (Paul VI et Jean Paul II) qui ont plébiscité le cardinal Émile BIAYENDA de son vivant, et qui jouissent actuellement de la béatitude et de la glorification saintes dans le ciel continuent encore à le faire pour lui puisqu’ils en ont les moyens et la force que Dieu leur communique. Et donc, on comprend maintenant que le « Santo subito ! » qui était dû à Jean Paul Il passe aisément au cardinal Émile BIAYENDA, un legs d’expression. L’Esprit de Dieu aurait-il mit cette expression dans la bouche de certains chrétiens au Congo ? Considérons que Dieu ne fait jamais rien au hasard. Alors, dire « Santo subito ! » pour le cardinal Émile BIAYENDA dans une attitude de prière, de confiance, de paix et de sérénité serait, à notre humble avis, une activation beaucoup plus que cela ne saurait constituer un empêchement à sa béatification et à sa canonisation.
Abbé Guy Roland Mouyamba
Dans la même rubrique