Mgr Bienvenu MANAMIKa Archevêque de Brazzaville
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LA MÉMOIRE BIAYENDA


 
 
 
 

« Chers frères diacres, accomplissez, en tout, la volonté de Dieu, de tout votre cœur, avec joie, empressement et amour »

Vous êtes venus, nombreux, d’un peu partout, voire de Bossangoa, et de Bangui en RCA, pour assister et nous réjouir de la cérémonie du Diaconat des quatre de nos frères ici présents. Et, pour le cas de ces frères, le Diaconat les achemine vers le sacerdoce que nous avons, pour Brazzaville, fixé, pour l’Abbé Sébastien ZOUBAKELA, à Saint Pierre Claver, le 20 Juin et pour l’Abbé Émile BITSINDOU, le 4 Juillet, à Notre Dame de Bacongo. C’est dire la joie très légitime qui nous anime, aujourd’hui, et notre raison d’espérer toujours pour l’avenir de la vigne du Seigneur.

Mes chers frères et sœurs, quatre d’entre nous vont devenir Diacres, je pense que c’est bon et très utile pour nous de les connaître et de savoir aussi par quel chemin ils sont passés, pour aboutir à l’étape de ce matin. Dieu réalise ses projets à travers les itinéraires des vies humaines. Et, maintenant prenons un instant pour essayer de mieux comprendre la charge que l’Église, par nos mains, va leur confier. Le Diacre fortifié par l’Esprit Saint, a pour mission d’aider l’Évêque et ses prêtres dans le service de la Parole, de l’Autel et de la Charité.

L’institution des Diacres remonte aux premiers temps des Apôtres et de l’Église : (cf Act. 5,1-6) « En ce jour là, comme le nombre des disciples allait croissant, il y eut des plaintes des Hellénistes contre les Hébreux, parce que leurs veuves avaient été négligées dans la distribution quotidienne. Les 12 convoquèrent alors une assemblée des disciples et dirent : « Nous n’estimons pas, à propos, de délaisser la Parole de Dieu pour le service des tables. Choisissez donc, frères, parmi vous, sept hommes de mérite reconnu, remplis de l’Esprit et de Sagesse : nous leur confierons cet office, et nous continuerons de vaquer à la prière et au ministère de la parole ». Cette proposition plut à l’assemblée, qui choisit Etienne, un homme plein de foi et de l’Esprit Saint, Philippe, Prochore, Nicanor, Timon, Parmenas et Nicolas, prosélytes d’Antioche. On les présenta aux Apôtres qui, après avoir prié, leur imposèrent les mains ».

Vous voyez ainsi, chers frères, que ce que vont devenir nos frères et ce dont vous allez devenir témoins, existe depuis le début de l’Église. C’est, essentiellement, un service (diaconia), du peuple de Dieu pour le peuple de Dieu. L’Église l’a précisé dans son document conciliaire Lumen Gentium 29 et les Diacres, eux mêmes, dans leur papier d’invitation : « Il appartient aux Diacres d’administrer solennellement le baptême, de conserver et distribuer l’Eucharistie, d’assister, au nom de l’Église, au mariage et de le bénir, de porter le Viatique aux mourants, de donner lecture aux fidèles de la Sainte Écriture, d’instruire et exhorter le peuple, de présider au culte et à la prière des fidèles , d’être ministre des sacramentaux, de présider aux rites funèbres et à la sépulture ».

Quand, tout à l’heure, ces quatre jeunes clercs seront consacrés par l’imposition de nos mains, geste qui date des Apôtres, cela les unira plus étroitement au service de l’autel et à la charité aux Évêques et aux prêtres. Cela les incitera à agir en fidèles disciples du Christ, venu pour servir et non pour être servi. Le Seigneur nous a donné l’exemple pour le suivre, le Diacre Etienne est mort, en confessant le Christ. A Rome, le Diacre Laurent, persécuté et sommé de livrer à ses ennemis les trésors de l’Église qu’il pouvait détenir, s’empressa de répondre : « Mes richesses et mes trésors, ce sont les pauvres ».

Chers frères Diacres, accomplissez, en tout, la volonté de Dieu, de tout votre cœur, avec joie, empressement et amour. Enracinés dans l’amour et la foi, montrez-vous purs et sans reproches devant Dieu et les hommes. Gardez l’espérance annoncée par l’Évangile, gardez le dépôt de la foi dans une conscience pure. Vous aurez de la sorte, servi et édifié le peuple de Dieu. Un jour, vous entendrez : « C’est bien serviteurs bons et fidèles, entrez dans la joie de votre maître ». D’ailleurs, votre choix n’est pas seulement d’aujourd’hui, il est l’aboutissement, une étape, à une affirmation d’une réalité que vous voulez vivre toute votre vie.

C’est pourquoi, tous ici présents, clergé, parents et amis, nous vous louons, nous vous félicitons pour votre courage, et votre générosité à persévérer dans la voie que le Seigneur vous a fait entrevoir, depuis votre plus jeune âge. Avec ce pas et ce oui à recevoir le sacrement du diaconat et demain, celui du sacerdoce, vous dites au Seigneur, à son Église et aux communautés chrétiennes de vos Diocèses respectifs, votre ferme décision, prise d’une manière irrévocable, de passer votre existence de ce monde au service du Divin Maître, de son Église et de toutes ces communautés des hommes vers lesquelles vous serez envoyés.

Dans ce Oui, d’aucuns verraient, de nos jours, une aliénation inadmissible de votre liberté, une folie de jeunesse et une imprudence, sans pareille, d’hypothéquer ainsi votre avenir. C’est là le jugement du monde, car vous, avec Saint Paul, vous savez à qui vous vous donnez et vous confiez, sur qui vous vous appuyez. Vous vous donnez au Christ qui est un maître et un Dieu fidèle, Il prend au sérieux les élans d’amour et les promesses de ses enfants, en dépit de nos faiblesses, Il sait marcher à notre côté, devant, derrière, pour nous assister et nous aider.

Oui, il faut le fréquenter, ce Christ, il faut l’écouter, apprendre sans cesse à le connaître et à l’aimer dans son Église, les Écritures, les événements, les signes du temps, dans le prochain et votre devoir d’état. En Église ou en société, vous ne serez pas seuls. Voyez ce matin, comme votre Cathédrale a pris des allures de grande fête. Les amis, les professeurs de Séminaires de Mbamou, Saint Jean, Libermann, les religieux et les religieuses de différentes missions et paroisses, les représentants des militants, les Maboundou de diverses communautés chrétiennes, venues de près ou de loin, sont présents pour vous témoigner leur amitié, leur reconnaissance, leur sympathie, pour vous porter et vous recommander à Dieu dans leur prière.

Extrait de l’homélie du Cardinal Émile Biayenda aux ordinations diaconales des abbés
Émmanuel Menda Majasum, François Nganamokoué, Émile Bitsindou et Sébastien Zoubakéla,
le 4 Avril 1976.

 


 
 
 
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