Mgr Bienvenu MANAMIKa Archevêque de Brazzaville
Accueil > JOURNAL LA MÉMOIRE > 113 > Gardons-nous l’esprit ouvert à l’action de Dieu ?

LA MÉMOIRE BIAYENDA


 
 
 
 

Gardons-nous l’esprit ouvert à l’action de Dieu ?

Le Cardinal Émile Biayenda aux Enfants de Chœur de l’Archidiocèse de Brazzaville

Vous aviez alors, porté la croix que voilà, vous nous l’aviez offerte et nous l’avons gardée dans notre Cathédrale, en sorte qu’elle nous rappelle le souvenir de tous nos enfants de chœur chaque fois que nous venons ici, comme c’est le cas aujourd’hui. Elle est devenue un symbole et un mémorial de plusieurs choses ; c’est d’abord l’année sainte, cette année qui a été centrée sur notre renouvellement intérieur et notre réconciliation avec nous mêmes, avec Dieu et tous les hommes nos frères.

En la regardant, cette croix nous permet d’embrasser d’un seul coup d’œil toutes les paroisses de notre ville et les lieux d’où viennent et servent nos enfants de chœur. Elle symbolise l’unité en Jésus-Christ. Elle nous enseigne à chercher notre salut en lui, à unir nos tâches quotidiennes au sacrifice de la messe auquel est invité tout baptisé chaque Dimanche.

C’est un souhait implicite, qui arrive au Congo, notre cher pays, le règne du Christ, qui est un règne de vérité et de vie, de sainteté et de grâce, de justice, d’amour et de paix. Votre croix nous indique ainsi à chercher notre principe d’unité dans le Christ. « Quand je serai élevé de terre, j’attirerai tout à moi ».

Ce jour a été préparé et les chers parents invités ont répondu nombreux aux vœux de leurs enfants et de ceux qui partagent avec eux la terrible responsabilité de la formation spirituelle de tous ces jeunes et adolescents.

Nous sommes heureux de vous accueillir dans cette Église Cathédrale où souvent nous avons l’habitude d’accueillir des chrétiens adultes. Nous sommes heureux de l’idée très géniale que vous avez eue en y associant vos chers parents. Nous sommes heureux de cette rencontre, mais le plus heureux ce sera encore le Christ lui-même, dont l ’Esprit nous conduit. Quand il était sur la terre, il aimait les enfants ; des parents les lui amenaient, lui les accueillait, les embrassait et les bénissait. Il disait : « Laissez venir à moi les petits enfants, ne les en empêchez pas, car le royaume de Dieu est à eux et à leurs semblables ». Il s’écriait : « malheur à ceux qui scandaliseraient ces enfants dont leurs anges voient sans cesse le visage de Dieu ».

Chers enfants, chers responsables et chers parents, voilà qui met le comble à notre joie, qui doit porter notre prière et nous aider à repartir d’ici joyeux et plus que jamais décidés à aller vivre partout notre amitié avec le Christ et tous les hommes nos frères. Chers enfants et chers fils bien-aimés, vous êtes venus très nombreux à cette fête qui vous permet de vous rassembler autour du Christ, notre chef.

Ce n’est pas une rencontre improvisée, vous avez préparé cette rencontre par de bonnes actions dans vos milieux de vie. Le thème de l’année reste la liturgie de la messe, tout le long de l’année vous avez réfléchi sur la messe. Vous avez médité sur les diverses parties de la messe et surtout sur l’amour ingénieux du Christ qui a institué la messe, c’est-à-dire le Sacerdoce et l’Eucharistie : « Ceci est mon corps, ceci est mon sang, faites cela en mémoire de moi », pour être le compagnon permanent des hommes de toutes les générations, de tous les pays et de toutes les cultures.

Vous chers enfants, à qui il est donné d’approcher de si près ces mystères, ayez conscience de ce que vous faites ; conformez votre vie à ce que vous accomplissez. Bannissez en vous tout penchant mauvais et avancez sur le chemin de la vie nouvelle, digne des jeunes témoins du Christ. Vous avez fait des efforts de vie, pour être plus serviables à la maison ou dans le quartier et plus respectueux. Vous avez fait un effort de prière plus assidu pendant neuf jours. Je suis sûr que ces faits saillants doivent s’ajouter à plusieurs autres efforts de prière, d’obéissance de travail à la maison et à l’école.

Enfants de chœur ou servants de messe, tout en vous invite au service, le zèle du service de la maison de Dieu vous prépare à cet autre service des hommes et de votre patrie. Le bon enfant de chœur apprend à servir. Il acquiert des habitudes de service en regardant, en écoutant et en imitant Jésus.

Chers adolescents, les textes mêmes de cette messe nous parlent directement au cœur et renferment de précieuses leçons pour chacun d’entre nous, surtout vous qui montez dans la vie et qui vous trouvez comme devant des carrefours, c’est-à-dire en face d’une multitude de vocations parmi lesquels il faudrait en choisir une.

Jessé avait plusieurs garçons et c’est le plus jeune, le petit David que Dieu choisit à son service. « Dieu ne voit pas à la manière des hommes, car les hommes regardent l’apparence, mais le Seigneur regarde le cœur ».

David était un garçon doux, avec des beaux yeux, c’est-à-dire, intelligent. « Il était beau », nous dit la Bible. Propreté extérieure, bonne tenue : propreté du cœur, de relations. Parce que bon élève en Français, en Sciences, en Mathématiques on hésite d’entrer au séminaire ou au noviciat.

Attitude d’âme : développer l’amour du Christ qui transforme l’homme. Servant, pas pour paraître, se montrer, mais pour témoigner de notre foi, notre amour, notre respect pour le Christ Jésus. Vivez comme des fils de lumière, nous enseigne aujourd’hui Saint Paul, c’est-à-dire, être bons, justes et vrais en tout ce que nous disons et faisons. Sachez reconnaître ajoute-t-il, ce qui est capable de plaire au Seigneur... ne prenez aucune part aux activités des ténèbres, elles produisent rien de bon...

Enfin, en Saint Jean, 9.1-41 l’épisode de la guérison de l’aveugle-né par Jésus et les discutions que cela suscita, nous montre que le chemin de la foi n’est pas facile ou n’a jamais été facile, nous le constatons au travers de la guérison de l’aveugle-né, la timidité de ses parents, le parti pris des ennemis de Jésus. Chers adolescents, aujourd’hui la foi est partout mise à l’épreuve :

Nous vous félicitons, vous tous, qui êtes venus, nous vous félicitons, vous tous qui, d’une manière ou d’une autre êtes des apôtres et des missionnaires auprès des autres jeunes de votre âge et de votre entourage.

Mes félicitations aux servants de messe, catéchistes dans leur paroisse. Nos félicitations, nos encouragements et notre admiration à tous les membres du Comité de Coordination des servants de Brazzaville qui vont tout à l’heure faire leur engagement de servir le Christ en travaillant pour son Église au Congo en aidant les jeunes servants à découvrir le Christ qu’ils servent à l’autel et dans les autres lieux, en préparant et en tenant régulièrement leur réunion de groupe, en suivant les directives diocésaines.

Nos félicitations et tous nos encouragements aux aumôniers, aumônières et responsables de nos enfants de chœur. (...)

Extraits de l’homélie du 4e Dimanche de Carême,
28 Mars 1976


 
 
 
Haut de page