samedi 30 novembre 2024
Nous avons lu pour vous dans le bimensuel du diocèse de Séez - France « L’Église dans l’Orne », n° 10 de mai 2008, un article rédigé à la page 310 et 311, où l’on parle du Cardinal Émile Biayenda. Avec plaisir nous avons jugé bon de le reproduire dans notre publication.
Le Père Émile Biayenda ou le témoignage d’une vie de charité, dans le respect de la dignité de l’homme. Trente et un ans après son assassinat, il reste « signe de Dieu » pour ses amis du Bocage ornais, ceux qui l’ont côtoyé à Frênes et aux environs. Cette vie donnée à la suite du Christ reste féconde, fait grandir la foi. Avoir un jour croisé un tel témoin invite à rendre grâce.
Une fidèle amitié
Aurions-nous jamais parlé de lui, originaire de Brazzaville au Congo, dans cette revue diocésaine de l’Orne, si son chemin de séminariste n’avait croisé, en 1950, celui d’un autre séminariste Michel Pouët ? C’est par l’intermédiaire des Pères Durand (missionnaire au Congo) et Rebours (Curé de Frères) qu’ils se rencontreront et entretiendront des liens de frères jusqu’à la mort du Cardinal. La maman de Michel entretiendra aussi une correspondance avec celui qui lui avait donné le nom du « chère maman ». Qu’il soit tour à tour Curé. Évêque, Archevêque ou Cardinal, de 1958 à 1971, rien n’altèrera la relation qu’il entretenait avec les habitants du Bocage restés chers à son cœur, en particulier avec Michel et sa maman qui sont encore, à ce jour, en contact avec la sœur du Père Émile, Sœur Solange.
La famille, l’éducation, la lutte contre l’esclavage
Au fil des courants, il leur dit ses joies, ses prières, ses peines, les persécutions et tortures que le pouvoir politique en place lui fait subir, mais il ne se révolte pas, il pardonne, il se bat avec pour armes la prière et la « Parole ».
Ses préoccupations majeures : le plan de Dieu pour la famille, l’éducation des jeunes ; l’unité des cœurs et des esprits, la lutte contre l’esclavage et la domination de la violence
« Par son obéissance et sa fidélité ; le Cardinal Biayenda est devenu semblable au Christ jusque dans sa passion, sa mort et sa résurrection, il a mis ses pas dans les pas de Jésus. Identifié à Lui, prêtre et victime. Le sacrifice du cardinal ouvre le chemin de la paix et de l’amour parmi nous. C’est le mystère eucharistique de l’Alliance Nouvelle et Éternelle, scellée par le sang versé du Christ.
Enfanter un homme conscient, libre, responsable... capable d’aimer
« Enfanter un homme conscient, libre, responsable, social, capable d’aimer, capable d’efficacité et de discrétion, capable dans l’exemple et le travail. Voilà l’œuvre d’éducation que nous avons tous à réaliser ensemble : Famille, État, Église, dans le respect mutuel de nos droits et de nos devoirs, dans la seule volonté de former des hommes. » (Citation du Cardinal Biayenda).
Seigneur Dieu notre Père, qui a révélé aux hommes les voies du Royaume des Cieux et de l’éternité bienheureuse, accorde à ton Serviteur le Cardinal Émile Biayenda, la grâce d’être glorifié parmi tes élus du ciel, lui qui, par ses vertus et le sacrifice de sa vie a témoigné sur terre du véritable amour de Dieu et du prochain. Par Jésus Christ, notre Seigneur. Amen.
Cet extrait de l’homélie des funérailles du cardinal, le 27 mars 1977, semble vérifier, dix-huit ans plus tard suite à des témoignages de femmes revenues de la brousse. Elles disent toutes avoir eu, en songe, la mission de faire ouvrir le tombeau d’Émile Biayenda. On découvre alors son corps « en odeur de sainteté ».
Propos et documents recueillis auprès du Père Michel Pouët.
Par Dominique Sorel
La beauté intérieure
Les Hommes et Femmes Sont venus du monde entier Regarder un visage : Ils n’y ont trouvé aucun charme Des peuples nombreux Vinrent il y a deux mille ans Regarder naître un grand Roi : Se fut le fils de Marie et Joseph. Paradoxe et mystère Vont toujours ensemble, Comme se compénètrent La mission du Maître et Serviteur. De ce qui est faible Dieu a bâti une Cité, En ce qui dépassionnant Il a enfoui une sagesse |
Ils ont été attirés Comme jadis en Galilée Par la sagesse Kongo D’une figure sans beauté. Son regard n’a été Ni désireux, ni romantique, Il recouvrait plutôt l’éclat D’une beauté intérieure. Le rayonnement de sa vie Est parvenu à des horizons lointains, L’humanité est venue contempler La beauté de son âme. Ils ont été nombreux À être sans cesse captiver Par la parole de ses lèvres, Mais encore par sa vie. |
Gabriel MASSEMBO
Avec le concours de
Sœur Arlette BINDIKA
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