mercredi 23 octobre 2024
L’âge de la retraite fixé auparavant à 75 ans pour les évêques ne tombera plus à l’avenir comme un couperet. La décision concernant la démission des prélats diocésains ou de la curie romaine reviendra désormais au Souverain Pontife seul qui, en vue du bien de l’Église, pourra prolonger le mandat d’un évêque.
Le pape François avait promulgué, le 15 février 2018, un motu proprio intitulé « Imparare a congedarsi » (Apprendre à se retirer). Le texte modifie et assouplit les normes canoniques de renonciation, pour raisons d’âge, notamment pour les chefs de dicastère à la Curie romaine.
La fin d’une charge diocésaine ou de la Curie romaine peut être douloureuse et conflictuelle, expose le pape en préambule. Elle suppose de se préparer devant Dieu par la prière, l’austérité et l’humilité. Pour se dépouiller de tout désir de pouvoir et de la prétention à être indispensable.
Cependant, il peut arriver exceptionnellement que la charge soit prolongée au-delà de la limite de 75 ans fixée sous Paul VI. Et ce pour servir le bien commun ecclésial. Il ne s’agit donc ni d’une faveur ou d’un privilège, ni d’un triomphe personnel, avertit le pape.
L’article 2 du motu proprio indique qu’à 75 ans, les chefs de dicastère de la Curie romaine – non cardinaux – les prélats supérieurs de la même Curie et les évêques au service du Saint-Siège « ne cessent pas ipso facto leur charge, mais ils doivent présenter leur démission au souverain pontife ». Il en va de même pour les représentants pontificaux – les nonces.
Il revient ensuite au pape d’accepter ou non la démission, en fonction des circonstances concrètes. Ainsi, la prolongation devient une pratique plus souple et plus courante. Elle était assez fréquente jusqu’alors pour les évêques diocésains, beaucoup moins pour les hauts responsables curiaux.
Concrètement, une fois présentée la démission, « elle est considérée comme prorogée jusqu’à ce que soit communiquée son acceptation ou sa prorogation, pour un temps déterminé ou indéterminé » (article 5).
Seul le pape peut décider qui part ou qui reste La décision est du ressort du pape. Elle n’est donc pas automatique, mais c’est un acte de gouvernement. Parmi les raisons d’une prolongation, souligne encore ce motu proprio, il peut y avoir un projet à mener pour l’Église, une transition à effectuer lors de la composition d’un dicastère. Ou encore la réception de nouvelles directives magistérielles.
Ce nouveau document vient de trouver une première illustration avec le cas du cardinal Angelo Bagnasco. Âgé de 75 ans depuis janvier, l’archevêque italien de Gênes a été prolongé « pour au moins deux ans », annonce un communiqué du diocèse le 15 février. Il avait été nommé à ce poste par Benoît XVI. Le cardinal est également président du Conseil des conférences épiscopales européennes (CCEE) depuis octobre 2016.
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