Mgr Bienvenu MANAMIKa Archevêque de Brazzaville

jeudi 12 juin 2025


L'église Ste Anne


Mgr THÉOPHILE MBÉMBA


Mgr BARTHÉLÉMY BATANTU


L'église St Pierre Claver


Mgr ANATOLE MILANDOU

LA MÉMOIRE BIAYENDA


 
 
 
 

Mgr Stanislas Jez et le Professeur Czeslaw Dzwigaj, en visite au Congo

Parti, depuis 37 ans, Mgr Stanislas Jez, ancien vicaire polonais, à la paroisse Jésus-Ressuscité, est revenu au Congo. Il est arrivé, en compagnie du Professeur polonais, Czeslaw Dzwigaj, sculpteur, peintre, poète. Ce dernier a conçu la maquette en terre cuite, haut de 3 mètres. La statue, en bronze, du Cardinal Émile Biayenda. Nous avons rencontré ces deux personnalités, à la paroisse Jésus-Ressuscité et de la Divine miséricorde. Voici ce qu’ils nous ont dit.

*Mgr Stanislas Jez, vous êtes en visite à Brazzaville et vous étiez vicaire à la paroisse Jésus-Ressuscité. Parlez-nous-en.

**Je suis venu au Congo, dans les années 72, 80. J’étais d’abord à Oyo pendant cinq ans et trois ans, ici à Brazzaville. Puis ma santé a commencé à décliner. J’étais, ici, à la paroisse Jésus-ressuscité avec le père Joseph Ziobron. On a travaillé ensemble. C’est le Cardinal Biayenda qui nous avait reçus, à l’époque, à Brazzaville. Nous étions trois premiers missionnaires polonais qui avions débarqués au Congo, à la demande, à l’époque, du Pape Paul VI. Et c’est Mgr Firmin Singha qui était intervenu personnellement, au près du pape, pour que la Pologne envoie des prêtres. Parce que les prêtres français, à l’époque étaient partis. Par exemple, la paroisse d’Oyo était abandonnée pendant trois ans. Nous avions pris en charge cette mission. D’abord avec trois prêtres polonais, après deux, parce qu’un était parti à Ngamboma. Nous étions jusqu’à 28 prêtres ici, du même diocèse de Tarnów. Parti du Congo, j’ai travaillé en France, dans une œuvre internationale qui s’appelle L’aide à l’Église en détresse. Ensuite, j’ai été, pendant 30 ans, Recteur de la mission catholique polonaise, en France. Là, j’ai coordonné le travail de 127 prêtres polonais, éparpillés un peu partout, à travers la France. La mission catholique polonaise date de 1836. Donc 181 ans !

*Mgr, quel est l’objet de votre visite au Congo ?

Mgr Stanislas Jez, Céphas Bansimba et le Pr Czeslaw Dzwigaj

**L’objet, c’est à l’invitation de l’archevêque de Brazzaville, Mgr Anatole Milandou, archevêque de Brazzaville. Je l’avais invité, pour l’installation de la statue du Pape Saint Jean Paul II, à côté de la cathédrale Notre-Dame, à Paris, en France. Mgr Milandou avait participé à cette fête de l’installation de cette statue. À cette occasion-là, il m’avait demandé si on pouvait, aussi, faire quelque chose pour le Congo, pour notre martyr, le Cardinal Émile Biayenda. La statue de Saint Jean-Paul II était faite par l’artiste d’origine géorgienne qui est le chef académique des beaux-arts de Moscou. Lui, avait fait ce cadeau, dans le contexte d’amitié polono-russe et pour la France. Alors, j’ai cherché un artiste, pour la mise en œuvre du vœu de Mgr Anatole Milandou. Cet artiste c’est le Professeur polonais, Czeslaw Dzwigaj. Il est très connu, pas seulement en Pologne, mais dans le monde entier, en tant que sculpteur, peintre, poète.

Ce lieu est vraiment beau, même du point de vue touristique, avec un panorama extraordinaire. On pourra aménager tout ça, et le faire, en collaboration, avec l’État.

* Professeur Czeslaw Dzwigaj, parlez-nous de ce projet de la statue du Cardinal Biayenda ?

**C’est grâce à l’engagement missionnaire de Mgr Stanislas Jez que nous sommes venus au Congo. Mgr Stanislas m’avait proposé pour réaliser ce projet de la statue du Cardinal, dont il vous a parlé. C’est aussi Mgr Stanislas qui avait répondu à l’appel de Mgr Anatole Milandou. Je travaille dans beaucoup de pays, et je suis professeur à l’académie des beaux-arts de Cracovie. J’enseigne aussi à l’académie de théologie de Cracovie. J’ai réalisé au moins 79 œuvres dans le monde, en Pologne, à Chicago, en Argentine, en Australie, etc. Je ne fais pas seulement des statues religieuses. J’ai, par exemple, conçu un grand monument de réconciliation de la paix, à Jérusalem… On est venu pour voir, comment situer cette statue du Cardinal Biayenda. Le monument est fini. Il est en bronze et mesure trois (3) mètres de haut. Il se trouve actuellement en Pologne. Mais, nous discuterons de tous les détails de ce grand projet, avec lui-même, Monseigneur Anatole Milandou.

*Nous revenons à vous Mgr Stanislas Jez, pourrions-nous avoir une idée du financement de ce grand et coûteux projet.

**Nous comptons sur tous les hommes de bonne volonté et même aussi sur l’État. Le diocèse de Tarnow va participer aussi aux frais. Nous collectons des fonds, en France. Si les Congolais veulent participer aussi, c’est une bonne chose, car le coût est à peu près 40.000 euros (26 millions de FCFA), plus le transport. Mais le transport, c’est mon diocèse d’origine, le diocèse de Tarnow qui va financer. Et je pense que l’évêque de ce diocèse viendra pour la bénédiction de la statue parce que son diocèse s’est engagé, du point de vue missionnaire dans la collaboration, pas seulement personnelle, mais aussi financière. Comme cet évêque qui porte le même nom que moi, Monseigneur Jez. Il a consacré une église à Ndjamena, une des plus grandes églises que nous avons financée. Avec Mgr l’Archevêque, on verra, à quelle date la statue va venir ici, à Brazzaville et quand aura lieu l’inauguration, la bénédiction, etc. J’espère que le Cardinal, qui m’a imprégné de sa présence, ici, va devenir bienheureux et saint ! C’est le premier martyr du Congo.

* Mgr Stanislas Jez, vous êtes partis de la paroisse depuis très longtemps. Vous revenez et que pensez-vous de cette paroisse ?

**Il y a beaucoup de changements dans cette paroisse. Elle est encore davantage vivante. Elle a vraiment grandi, pas seulement en structure. Quand nous sommes arrivés dans cette paroisse, l’Église était vide, dépouillée de tout. Il n’y avait rien dans l’église, même le tabernacle était à la sacristie. C’est nous qui avions aménagé l’église, avec le père Joseph. Ces marbres que vous avez au presbytère, dans le cœur de l’église, ça vient de Kinshasa. On a fait venir, ici, 80 tonnes de marbres. Le grand tabernacle, pour rappeler qui est le chef dans cette église, c’est Jésus, l’Eucharistie. Et on a fait venir de Pologne les mosaïques de Jésus ressuscité, Notre Dame du perpétuel secours, le chemin de croix… Tout ça on a fait venir, à l’époque, pour décorer. Nous étions fiers de tout ça. Et la communauté nous aidait. Et maintenant, je vois qu’il y a même une école, et que le terrain a grandi.

C’est avec le Père Joseph qu’on a construit cette maison pour accueillir les missionnaires des autres missions, quand ils viennent à Brazzaville. Je vois qu’il y a une évolution heureuse. Durant notre séjour au Congo, nous avons fait un tour à Gamboma et à Oyo, avec le Professeur Czeslaw Dzwigaj. A Oyo, par exemple, la première chose qu’on a réalisée, c’était de rénover le cimetière des missionnaires. Parce qu’on était frappé de tous ces gens qui ont donné leur vie à 29 ans, 30 ans, de religieux, religieuse, à l’époque. De la première évangélisation, on a même construit une chapelle sur cet endroit, pour commémorer tous ces premiers évangélisateurs. Parce que, je trouve que celui qui se moque du passé n’est pas digne du futur. Alors, on commence avec tous ceux qui nous ont précédés.

*Mgr, avez-vous un message particulier à la chrétienté en général et en particulier aux paroissiens de Jésus-ressuscité et de la Divine miséricorde ?

** Mon message à la chrétienté en général est que dans le monde d’aujourd’hui, qu’ils soient le prolongement de l’intelligence du Christ, de sa bouche, de ses mains, de sa vie, les témoins du Christ ressuscité. Je suis très heureux d’être, de nouveau, à Jésus-ressuscité. D’ailleurs, j’ai salué les paroissiens, en lingala, que je n’ai pas encore oublié complètement. J’étais agréablement surpris, parce que les jeunes qui ont avancé en âge m’ont reconnus, ici et ont exprimé leur joie de mon retour pour quelques jours. Ils ont demandé aussi les nouvelles du Père Joseph, du Père Adalbert et du Père Piotr. Et en regardant, aujourd’hui les membres de la chorale Sainte-Cécile, je me suis dit : c’est l’avenir, pas seulement de l’Église, mais du pays. Car, on ne peut pas exclure Jésus Christ de l’histoire de l’homme. Et comme disait Saint Jean Paul II : Exclure Jésus Christ de l’histoire de l’homme, c’est un acte contre l’homme. Parce que, sans Jésus, l’homme ne se comprend pas lui-même, et il ne comprend pas les autres. C’est donc le message de l’espoir qu’on doit toujours changer en espérance.

 

Propos recueillis par Pierre-Alain Céphas BANSIMBA-MUANGA

 

 




 
Haut de page