Mgr Bienvenu MANAMIKa Archevêque de Brazzaville

samedi 15 mars 2025


L'église Ste Anne


Mgr THÉOPHILE MBÉMBA


Mgr BARTHÉLÉMY BATANTU


L'église St Pierre Claver


Mgr ANATOLE MILANDOU

LA MÉMOIRE BIAYENDA


 
 
 
 

40ème anniversaire de la mort du cardinal Émile Biayenda

Quelle place avons-nous accordé à cet événement ?

L’église catholique qui est au Congo et plus précisément celle qui à Brazzaville venait de célébrer avec faste, les 40 ans de la disparition de son Éminence, le Cardinal Émile Biayenda, martyr de la foi chrétienne. Tout le monde s’accorde que de son vivant, le bon Cardinal Émile Biayenda avait totalement consacré sa vie au service de l’Évangile à tel point, qu’il s’est livré en sacrifice, le 22 mars 1977, pour rendre effective sa relation au Christ qu’il a tant aimé et servi. De ce fait, quelle place devons-nous accorder ce 40ème anniversaire ? Cette problématique est loin de nous plonger dans le « narcissisme » religieux bien au contraire elle doit nous élever à une conscience de soi, susceptible de nous faire grandir dans la foi au Christ et à nous reconnaître mutuellement comme des enfants d’un même père.

Tous les hommes sont naturellement appelés à être absorbés par le temps au moyen de la mort. Cependant, dans sa finitude, l’homme éprouve la peur de la mort et manifeste le désir de vivre le plus longtemps possible sur terre. Ce qui n’a pas été le cas pour son Éminence, le Cardinal Émile Biayenda. En effet, ce dernier a transcendé métaphysiquement la peur de la mort, pour sceller de plus bel son intimité avec le Christ, qui a accepté de mourir pour le rachat du genre humain.

Pour élucider la similitude entre la mort du bon Émile Cardinal Biayenda et celle de Notre Seigneur Jésus Christ, nous nous inspirons d’un extrait de texte du philosophe Hegel qui dans les leçons sur la philosophie de l’histoire écrit : « La religion est la manifestation de l’esprit se comprenant soi-même, autrement dit, la religion est la saisie spirituelle de Dieu qui est lui-même esprit. Cette révélation de l’Esprit à l’Esprit, ultime étape d’une longue évolution, se produit dans la religion chrétienne ». En scrutant cette thèse hégélienne, nous comprenons que ce qui fait la religion, c’est la saisie spirituelle de Dieu, c’est-à-dire que l’homme reconnaît en lui la présence d’un esprit qui n’est autre que Dieu. De façon plus claire, nous disons qu’il y a rapport d’homothétie entre l’homme et Dieu ; Ainsi, la Bible dit : « Dieu créa l’homme à son image et à sa ressemblance » (Gn 1,27). Cette ressemblance est spirituelle et physique. Spirituelle, car, l’esprit de Dieu se trouve dans l’homme. Physique, parce que Dieu s’est fait homme par Jésus-Christ. Dans cette perspective, le rapport entre la mort d’Émile Cardinal Biayenda et de Jésus-Christ est une évidence.

En effet, l’esprit de Dieu qui était en Biayenda lui permit de pratiquer les vertus d’amour, de fraternité, de justice et de paix, car il s’est aligné derrière l’esprit de Dieu dans le Christ qui nous donne de nous aimer sans distinction de race et d’ethnie. De même le Cardinal Émile Biayenda fini son périple terrestre en mourant pour les siens en écrasant la peur de la mort.

La célébration le 22 mars 2017, des 40 ans de sa mort, a-t-elle été un simple formalisme ?... Non ! Si l’Église a décidé de se remémorer de cet événement tragique, c’est en connaissance de cause : ramener à la surface du temps les vertus de ce grand homme d’Église, dont elle sollicite la béatification et la canonisation.

Dans cette visée, force est de constater que le 40e anniversaire de la mort du premier Cardinal que le Congo a eu dans son histoire occupe une place de choix dans la vie de l’Église et de tout le peuple congolais.

Pour notre gouverne, le chiffre 40 a une portée biblique et théologique éminemment significative : il traduit entre autres : la méditation du Christ au désert avant sa mort, dont le summum est le sacrifice de la croix débouchant sur sa glorieuse résurrection sur laquelle repose la foi de la Sainte Église. Ceci doit nous emmener à éviter de tomber dans le formalisme religieux, mais plutôt méditer comme le Christ au désert et opter sans retour à l’entretien radical de la foi chrétienne. Cette foi qui, par la suite nous oblige à aimer le prochain dans lequel Dieu s’incarne. De ce pas, les chrétiens et les hommes de bonne volonté ne peuvent plus se regarder en chien de faïence, c’est-à-dire que le clivage ethnique s’éteint seul. D’ailleurs, aucun être humain ne peut entrer dans l’intimité absolue de Dieu pour justifier son projet relatif à ma multiplicité des races et des ethnies.

Enfin de compte, nous sommes persuadés de dire que le 40ème anniversaire de la mort du bon Cardinal Émile Biayenda a été un moment favorable pour renouveler notre attachement au Christ qui s’est donné pour nous sur la croix. À travers la mort du Cardinal, il nous appartient de nous tenir la main dans la main, dans l’optique des bras du Christ sur la croix dont la vertu est d’embarrasser toute l’humanité. Autrement dit, toutes les ethnies au Congo et partout ailleurs doivent s’inscrire dans un rapport horizontal de complémentarité. Quelle place avons-nous accordé à la célébration du 40ème anniversaire de la disparition tragique du bon Cardinal Émile Biayenda.

Fr. Roland Michel Mamba Bouesso

 

 




 
Haut de page