jeudi 29 août 2024
Nomination à l’épiscopat
Le pape François veut un autre type d’évêques
« Nous n’avons pas besoin de chefs d’entreprises ou d’administrateurs délégués, d’apologètes, ni de croisés, mais de pasteurs authentiques qui prennent soin de leur troupeau, tous les jours, avec assiduité (…) Quand je signe une nomination d’évêque, je voudrais pouvoir toucher du doigt l’autorité de votre discernement », avait fait entendre le Pape François aux membres de la Congrégation pour les évêques.
AFFECTATIONS ET NOMINATIONS DES OUVRIERS APOSTOLIQUES DU DIOCÈSE DE GAMBOMA
Dans notre société, l’influence du pouvoir est inaltérable.
Le pouvoir est à la mode, il est d’actualité, il fait saliver les plus petits qui se donnent des protecteurs ; il saoule les plus grands qui se veulent éternels. Tout est rapport de pouvoir : il y a celui qui détient et celui qui ne détient pas encore ou ne détiendra jamais le pouvoir.
Cette relation de pouvoir imprègne aussi la vie de l’Église. Hélas !, le pouvoir humain qui consiste à accaparer des biens, des personnes, en pesant sur autrui socialement, intellectuellement, affectivement, financièrement ou spirituellement, est l’une des plus grandes ruptures de communion à Dieu.
En réalité, le pouvoir n’existe pas en soi. Il n’y a qu’un seul pouvoir : celui de Dieu, Créateur du ciel et de la terre. Avoir du pouvoir, c’est recevoir une autorisation de la part de Dieu et agir conformément à cette autorisation du Très-Haut qui surpasse toute bénédiction et toute louange. Jésus répondra à Pilate : « Tu n’aurais aucun pouvoir sur moi, si cela ne t’avait été donné d’En Haut (c’est-à-dire de Dieu) » (Jn 19,11). Dieu authentifie les actes et la fonction d’un homme, qui lui est totalement soumis et lui rend des comptes. Avoir du pouvoir, ce n’est pas peser sur la vie d’autrui, ni sur sa propre vie, c’est vivre selon la volonté souveraine de Dieu. L’autorité de Jésus procède de cette obéissance à Dieu : il a le pouvoir de lier ou de délier des hommes, de les libérer de leurs carcans, de les engendrer à Dieu.
Le Christ nous envoie des pasteurs, comme le Cardinal Émile Biayenda, parce qu’il est le Bon Pasteur. Il nous envoie des serviteurs de Dieu, des hommes quelconques, aptes à rassembler, en son Nom, le peuple de Dieu. Et, jusqu’à leur mort, ces pasteurs sont les intendants d’un mystère ; ils sont les garants d’une force de vie exceptionnelle qu’ils ne peuvent s’approprier. Le savent-ils ? Le vivent-ils ainsi ? : « Les rois des nations dominent sur elles, et ceux qui exercent le pouvoir sur elles se font appeler bienfaiteurs. Mais, pour vous, il n’en va pas ainsi. Au contraire, que le plus grand parmi vous se comporte comme le plus jeune, et celui qui gouverne comme celui qui sert » (Luc 22,25).
Abbé Albert NKOUMBOU
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