Mgr Bienvenu MANAMIKa Archevêque de Brazzaville

vendredi 6 décembre 2024


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L'église St Pierre Claver


Mgr ANATOLE MILANDOU

LA MÉMOIRE BIAYENDA


 
 
 
 

QUEL IMPACT POUR LES GÉNÉRATIONS FUTURES ?

En route vers les 40 ans de la mort du Cardinal Émile Biayenda

Bon nombre de chrétiens se posent la question de savoir ce que sera l’année 2017, puisque le Congo, notre pays, commémorera en mars de la même année trois événements de portée historique, à savoir : le 5e anniversaire du drame de Mpila, l’an 1 de la Nouvelle République et le 40e anniversaire de la mort du Cardinal Émile Biayenda. À cela, s’ajoute la crainte de l’éventuelle programmation des élections législatives au cours de la même période.

En République du Congo, écrit M. l’Abbé Albert Nkoumbou, dans son éditorial paru dans le numéro 182 du mois de mai 2016 : « La vie sociale se conjugue au présent de l’indicatif politique. Mais, la mort d’Émile Biayenda et le procès en cours de sa Cause de Béatification et de Canonisation, méritent une grande considération nationale. L’Église universelle le sait et souhaite son aboutissement heureux. Les filles et fils du Congo devraient en revêtir promptement la responsabilité. La création le 22 mars 2016, par l’Archevêque de Brazzaville, d’une commission diocésaine (en attendant d’autres, peut-être nationale), est un appel à tous pour la préparation du 40e anniversaire de la mort du Cardinal ».

L’éditorial de M. l’Abbé Albert Nkoumbou ne peut-il pas être considéré comme une interpellation ? En tout cas, en lisant le compte rendu fait, lors de la session pastorale clôturant l’année pastorale 2015-2016, publié dans notre édition de juin-juillet 2016, n°183, nombreux ont dit leur satisfaction à l’ébauche esquissée par les membres de la commission sur l’événement.

Mais, là où le bât blesse, c’est que les 40 ans de la mort du Cardinal Biayenda seront comme les précédentes fêtes, sans innovation. Même si l’avenue Foch qui va de la Cathédrale Sacré Cœur à l’hôtel de la Mairie centrale a été débaptisée Avenue Cardinal Émile Biayenda, par un arrêté municipal, et la citée de la Pâte d’oie en citée Cardinal Émile Biayenda ainsi que le Grand Séminaire Libermann en Grand Séminaire Émile Biayenda. Aucune empreinte du pasteur qui a donné sa vie pour ses frères et pour son clergé n’est prévue, lors de cet événement.

En 19 ans de vie sacerdotale, dont 3 ans d’épiscopat et 4 ans de cardinalat, Émile Biayenda a presque gravi tous les échelons de la prêtrise. Il avait tout eu en 50 ans de vie sur terre. En retour, quel symbole allons-nous réserver ou laisser aux générations futures ?

Le Cardinal Émile Biayenda ne mériterait-il pas autres symboles liés à son rang : un monument ou une stèle par exemple ?

Celui-ci pourrait être en hauteur et pourrait être érigée soit devant l’entrée du presbytère de la Cathédrale, soit à la Montagne à Djiri.

Le tombeau vide qui est actuellement enfoui dans les herbes ne peut-il pas subir une réfection ?

Certes le temps qui reste, dirait-on pour ce genre d’initiatives est très insignifiant. Mais, ne dit-on pas que l’homme propose et Dieu dispose ? Il y a des hommes de bonne volonté qui n’attendent que le top de l’Église, pour engager une démarche dans ce sens.

«  Vox populi, voxdei  », dit un adage latin. Le parvis de la Cathédrale Sacré Cœur, le Mont Cardinal à Djiri, tout comme le tombeau vide, situé dans l’enceinte du cimetière public d’Itatolo, sont trois sites symboliques, pour notre vénéré pasteur. (Le premier, c’est là où il est monté dans le véhicule du commando pour la dernière fois, le deuxième c’est là où il tombé après avoir reçu des coups des assaillants et le troisième, c’est le lieu où son sang a été mélangé à la terre). L’un de ces trois sites symboliques ne mériterait-il pas aussi une attention particulière des chrétiens ; mieux de notre église ?

Ne pourrions-nous pas envisager, par exemple, l’érection d’un monument ?

L’église dispose de compétences incontestables : des architectes de renom, des ingénieurs et techniciens en bâtiments capables de produire en un laps de temps une maquette.

La célébration future de l’anniversaire de la mort de celui qui s’est sacrifié pour ses frères et particulièrement pour son église, il y a 40 ans, ne devrait pas simplement s’arrêter aux activités festives. Certes, une cotisation financière a été demandée par catégories, pour faire face à certaines dépenses y afférentes. Mais, celle de 1.000 F CFA par fidèle serait nécessaire, pour lancer la commande en Corée du Nord ou ailleurs, d’une statue digne du Cardinal Émile Biayenda, debout, avec ou sans cross. Ainsi, l’hommage à Tata Biayenda sera une très grande marque indélébile pour notre Église.

La figure du bon Cardinal Émile Biayenda (premier et unique cardinal à ce jour que notre pays ait eu en février 1973), mérite à maints égards d’être sublimée. Du 22 mars 1977 (année où il a été rappelé brutalement à Dieu) à nos jours, sa tombe est toujours vénérée et les témoignages qui nous parviennent sont légions, ils nous interpellent. Malheureusement, l’année du Cardinal décrétée par l’Archevêque de Brazzaville n’est pas sentie. Il n’y a pas d’échos dans les paroisses. On attend certainement l’approche de cette date, pour s’illustrer dans l’improvisation et la précipitation. Les Congolais sont champions en la matière. L’inquiétude est permise.

Au mois d’octobre, démarre la session pastorale suivie de l’ouverture de l’année pastorale 2016-2017. Le mois de novembre sera consacré à la clôture de l’année de la miséricorde dans le diocèse, couplée au sacrement de la confirmation. Celui de décembre connaîtra les préparatifs de la fête de Noël et du nouvel an, sans oublier la traditionnelle cérémonie d’échanges de vœux. En Janvier 2017, l’œcuménisme va soustraire 15 jours d’activités intenses de prière universelle, pour l’unité des chrétiens. À cela, il faut craindre que la nouvelle République programme la tenue des élections législatives en mars 2017.

Voilà pourquoi, nous devons implorer le ciel afin que cette réflexion ne soit pas balayée d’un revers de la main.

G. Yengo Diatsana

 

 




 
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