LA MÉMOIRE BIAYENDA

Quarante ans après...

Quarante ans après la sortie d’Égypte, par la nuit pascale, par la traversée de la Mer Rouge, par le séjour au désert, l’Exode des Fils d’Israël est couronné par l’entrée en Terre promise.

Le pays où coulent le lait et le miel a fait oublier, les horreurs du passé.

Yahvé, « Tu guidas comme un troupeau ton peuple par la main de Moïse et d’Aaron » (Ps 77,21).

Quarante jours après son baptême au Jourdain, Jésus était mené par l’Esprit Saint au désert.
Il triompha des grandes et terribles tentations du diable. Il retourna en Galilée avec les puissances de l’Esprit et une rumeur se répandit par toute la région à son sujet.

Il enseignait dans les synagogues, « glorifié par tous ».

O Seigneur, tu l’as reconnu toi-même : « L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a consacré par l’onction » (Lc 4,13).

Mais pourquoi, quarante ans (bientôt), après la mort du Cardinal Émile Biayenda, martyr de sa foi, ni l’Église du Congo ni la nation qui en porte le nom ne connaissent la terre promise du témoignage authentique et de la paix véritable ?

Les diocèses, les clergés, les chrétiens, les paroisses ont augmenté en nombre. C’est d’une évidence criarde !

Mais, la qualité du témoignage de foi et l’élévation ou la profondeur spirituelle laissent à désirer.

D’ailleurs pour l’évangélisation, il y a plus de prêtres en séjour prolongé volontaire en Europe et ailleurs que dans les diocèses de leur acte de naissance au sacerdoce, en terre congolaise.

Le procès de la Cause de Béatification et de Canonisation du Cardinal Émile Biayenda est comme renvoyé aux calendes grecques et englouti dans la compote bureaucratique du Vatican.

A qui irons-nous Seigneur ? N’est-ce pas Toi qui a les paroles de la vie éternelle ? (Jn 6,68).

Abbé Albert NKOUMBOU