LA MÉMOIRE BIAYENDA

Rives et Dérives du pouvoir

L’écoute assidue du passé historique aide souvent à comprendre la complexité du quotidien des hommes.

L’histoire du règne d’Hérode, le père d’Hérode Antipas, et l’expansion de son royaume en Galilée et en Judée couvre la période 44 à 4 avant Jésus-Christ. Quarante ans de règne ! Une ascension arrachée à une guerre civile (en 44) et à des intrigues politiques et militaires.

Avec l’aide de Rome, Jérusalem tomba dans les mains d’Hérode durant l’été 37 avant Jésus-Christ. Hérode était maintenant le souverain incontesté de la Judée. Le goût du faste, le désir d’immortaliser son nom, d’asseoir son pouvoir, d’apaiser la population hostile et de lui fournir du travail, tels furent les principaux motifs qui poussèrent Hérode à embellir et fortifier Jérusalem

Les revenus que lui procuraient le commerce et les taxes, lui permirent de construire un somptueux palais à l’angle Nord-est de la ville-Haute (à Jérusalem). Il était gardé au Nord par trois puissantes tours qu’il nomma Phasaël (du nom de son frère), Mariamme (en l’honneur de son épouse), et Hippikos (du nom de son ami). Hérode déploya aussi son activité constructive en dehors de sa capitale : Il érigea des forteresses ici et là et son règne semblait être sans fin.

Mais, ce puissant roi Hérode (père), qui régna pendant 40 ans sur la Judée, la Samarie et la Galilée est Celui-là même qui, à l’annonce de la naissance de Jésus à Bethléem, fut ivre de peur, voulut corrompre les Rois Mages (Mth 2,7-8) et finit par « mettre à mort ; dans Bethléem et tout son territoire, tous les enfants de moins de deux ans, d’après le temps qu’il s’était fait préciser par les Mages » (Mth 2,16). Hérode Antipas, un de ces trois fils régna après sa mort sur la Galilée et la Pérée (Transjordanie juive). Il fit décapiter Jean le Baptiste, cousin de Jésus, à la demande de sa femme Hérodiade, arrachée à son frère. Comme un fleuve, le Pouvoir a ou devrait avoir ses rives. Hélas, il regorge souvent d’inondations de sang et de dérive multiformes. Veillons sur nous-mêmes et prions pour ceux qui ont le pouvoir.

Bon Carême 2016 !

Abbé Albert NKOUMBOU