Mgr Bienvenu MANAMIKa Archevêque de Brazzaville

vendredi 15 novembre 2024


L'église Ste Anne


Mgr THÉOPHILE MBÉMBA


Mgr BARTHÉLÉMY BATANTU


L'église St Pierre Claver


Mgr ANATOLE MILANDOU

LA MÉMOIRE BIAYENDA


 
 
 
 

ÉMILE BIAYENDA, UNE VIE DE MARTYR

Il ne s’agit pas de relire encore, au détail, les épisodes de conflit, d’épreuve, de violence vécus par Émile Biayenda, à cause de sa foi au Christ. Des exemples phares permettent, en synthèse, d’éclairer l’itinéraire de vie d’un chrétien, d’un prêtre et d’un évêque enraciné dans sa foi et toujours prêt à verser son sang pour le Christ, l’Église et le prochain. Nous avons-là le destin d’un baptisé en qui l’Esprit Saint accomplit jusqu’au bout son œuvre de témoignage, de « martyre » de l’annonce de la Bonne Nouvelle, de la foi, de l’espérance et de la charité.

Élève au Petit Séminaire St Paul de Mbamou (1944-1950), il assume la discipline du règlement avec une obéissance qui excelle la norme requise. L’épreuve de la restitution de la dame-jeanne cassée, imposée par son Supérieur, lui fait parcourir, à pied, un trajet aller –retour de 500 kilomètres, en moins de dix jours et dans des conditions de survie pour un enfant de son âge. Il en sort vainqueur et plus attaché à ses formateurs.

Étudiant au Grand Séminaire Libermann de Brazzaville, il subit et endure, sans rancune, l’opposition et le mépris de ses propres parents et frères, pendant trois ans (1955-1958). Il est le seul à défendre la vocation religieuse de sa sœur cadette Marie Françoise Lozi. En dépit du temps et des formes que prend cette épreuve, il ne renonce ni aux parents et frères qui le persécutent visiblement, ni à la certitude de voir aboutir l’appel de Dieu sur sa cadette. Il en sort vainqueur et plus affermi dans sa foi en Dieu.

Premier Curé de la paroisse St Jean-Marie Vianney de Mouleke et Aumônier national de la Légion de Marie, il subit l’épreuve de la prison et la violence des tortures, pendant 44 jours. C’est le fruit de la jalousie de quelques confrères du clergé et des persécutions que le nouveau régime politique, fondé sur le socialisme scientifique ou marxisme-léniniste, lance contre l’Église catholique au Congo. M. l’Abbé Émile Biayenda témoigne de son innocence, confesse sa foi inébranlable en Dieu, jusqu’à en être un miraculé qui survit à l’atrocité des tortures, même à l’épreuve de la noyade au fleuve, enfermé dans un sac à riz. Il s’en sort victorieux, en pardonnant à ses bourreaux. L’Église locale et universelle reconnaît son amour et sa fidélité évangéliques et découvre en lui un homme juste, courageux et pacifique.

Durant tout le temps de son ministère épiscopal, en temps qu’Archevêque de Brazzaville et premier Cardinal du Congo, Émile Biayenda subit le conflit, la persécution, la haine des militants communistes congolais ou étrangers en mission diplomatique au Congo. Représentant, avec M. l’Abbé Louis Badila, Vicaire Général, de l’Église Catholique auprès du Gouvernement congolais, auprès des Églises Évangélique, Salutiste, Kimbanguiste, l’Archevêque Coadjuteur, puis Archevêque de Brazzaville, sera la cible la plus visible de toutes les violences d’un État congolais galvanisé par l’idéologie communiste.

Il prêche la Bonne Nouvelle de l’unité du pays en partant par l’unité des foyers et des familles, l’unité des confessions religieuses chrétiennes. Il s’active à affermir la communion des ouvriers apostoliques du Congo, missionnaires et autochtones, la collaboration apostolique dans la sous-région d’Afrique Centrale, la communion entre l’Église locale du Congo et l’Église universelle.

Il se fait le défenseur infatigable de la place des chrétiens dans la société congolaise et son développement ; de l’éducation de la jeunesse aux valeurs évangéliques et humanistes dans une société congolaise aux prises avec la modernité et le communisme. Il même un combat courageux pour l’intégrité de la doctrine chrétienne, par une pastorale ouverte aux réalités du moment, une évangélisation de proximité et de sincère inculturation, une approche attentive du monde des intellectuels, par le Centre d’Études et de Recherches Chrétiennes et le maintien de l’évangélisation par les mass média (La Semaine, les émissions radiodiffusées, etc.).

Il subit aussi le conflit, la violence et la mort pour son combat en faveur de la justice sociale, des droits de l’homme, des handicapés, des vieilles personnes, des veuves et des orphelins. Il promeut un dialogue franc et sans compromis entre les États de l’Afrique Centrale, notamment pour les réfugies Cabindais. Il se fait le serviteur obéissant, doux et humble d’une Église au service des personnes et des pays.

L’incrédulité, l’idéologie anti-chrétienne, la manipulation politique des tribus et régions du Congo ressentent l’Évangile et les Églises chrétiennes qui le proclament comme une formidable force de contestation qu’il s’agit de supprimer, par la violence. L’assassinat du Cardinal Émile Biayenda est le point d’orgue d’une violente partition orchestrée par un État laïc contre la foi chrétienne au Congo.

Soyons heureux du Cardinal Émile Biayenda, qui est allé jusqu’au sang pour annoncer au Congo et ailleurs, le message de justice et d’amour de Jésus-Christ, notre Sauveur et notre Seigneur.

Soyons heureux d’être portés, par tous ces martyrs que nous ne connaissons pas, ceux et celles qui confessent le nom du Seigneur dans tous les pays.

Abbé Albert Nkoumbou
Extrait de son livre « Cardinal Émile Biayenda, martyr de la foi chrétienne au Congo »

 

 




 
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