mardi 27 mai 2025

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LA MÉMOIRE BIAYENDA

 
 
 
 

« Même au-delà de la mort, Ya Kombo continuera à nous parler »

Témoignage de Monseigneur Jean Claude Makaya

Le diocèse de Pointe-Noire a, dès l’annonce de la mort de Mgr Ernest Kombo, organisé des séances de prières rotatives dans chaque paroisse pour le repos de l’âme du vénéré pasteur. Le 25 octobre 2008, le tour est revenu à la paroisse Saint Jean Bosco d’abriter la célébration eucharistique. C’est l’évêque du diocèse, Mgr Jean Claude Makaya qui préside ces cérémonies religieuses. Au cours de ces prédications qui tiennent lieu de témoignage on peut retenir ce qui suit.

« Mgr Ernest Kombo, comme Samuel savait qu’un jour le Seigneur lui fera appel et depuis le jour qu’il avait dit « Oui », le jour qu’il avait accepté de suivre son Maître Jésus Christ, Dieu lui a ouvert le véritable chemin à suivre. Mais pour nous autres croyants, nous autres chrétiens, le véritable chemin de Dieu, c’est celui d’être à la suite du Christ lui-même. Car ce chemin nous amène à la vie éternelle. Ce chemin nous met en alliance avec Dieu. Il nous met dans le secret de Dieu.

Or, si tu es en harmonie avec Dieu, Il t’inspirera sur ce que tu diras à son peuple. C’est le travail que Mgr Ernest Kombo a pu réaliser de son vivant. Ce qu’il a reçu de Dieu, il ne l’a pas gardé pour lui-même. Ya Ernest l’a donné, l’a transmis à tout le monde. Et, je pense que, chacun de nous peut le témoigner, peut le redire. Qui a oublié ses envolées lors des assises de la Conférence Nationale Souveraine : « Tu ne tueras pas, tu ne mentiras pas, tu ne voleras pas ».

Qui a oublié ses mises en garde lors de la fin des travaux de la grand messe, le 10 juin 1991 : « Gardez encore vos ceintures attachés ». Même au sein de l’Église comme Évêque, même lorsqu’il fut président de la Conférence Épiscopale du Congo, et particulièrement au Renouveau Charismatique, dont il était l’Aumônier national, à chaque fois il prenait la parole. « Ya Kombo », pour n’importe quelle réalité où l’on voulait son point de vue, il disait ce qui lui venait de son cœur. Mais, tout ce qui sortait de sa bouche, il les soutirait de la Parole de Dieu. A chaque fois, qu’il en avait l’occasion, il ne manquait pas de citer tel ou tel verset biblique. Ceci pour dire que la Parole de Dieu était pour lui une source principale d’inspiration.

Mgr Jean Claude Makaya

Une fois, à la paroisse Notre-Dame de l’Assomption, je l’avais souligné qu’en « Ya Ernest », j’avais l’impression, qu’il avait son portable ouvert, et qui était en relation avec son Dieu et sa Bible ouverte en permanence dans son cœur. Sans chercher les mots, il était capable de vous sortir spontanément un verset qui correspond avec la situation en face. Il voulait tout simplement dire à ces interlocuteurs : « ce que vous me dites-là, référons-nous d’abord à la Parole de Dieu ». A l’opposé d’un verset biblique, il était capable de vous entonner un refrain tiré d’un psaume. Et, son refrain préféré était « Mfumu Yezu yiza wa tu kakula », ce qui veut dire « Seigneur Jésus viens nous délivrer ».

Mgr Ernest Kombo était conscient que son ministère sacerdotal ou épiscopal était une réponse à l’appel de Dieu. De son vivant, il n’a pas voulu faire sienne tout ce qu’il a reçu du Seigneur. Nombreux peuvent le témoigner ici, qu’ils ont été envoyé aux séminaires, aux études à l’étranger, ou ce qu’ils ont pu avoir comme vocation d’évangélisateur, de prêtre, de religieux et religieuse, ou de catéchiste c’est grâce au contact de grand Évêque. Il donnait envie de se consacrer à Dieu par sa manière d’embrasser son travail, de résoudre les problèmes de l’Église et même de la société en générale. En lui, on sentait qu’il pétillait la Parole de Dieu.

En lui aussi, se résumait cet appel de Dieu qui dit : « Être disciple de Jésus, être appelé par Dieu, ce n’est jamais être seul, mais en équipe ». « Ya Ernest Kombo », a drainé des foules. Il en avait les capacités en tant que pasteur d’Église. Il savait prendre des initiatives dans les tous domaines et les réponses venaient à court ou à long terme.

L’autre jour, je m’entretenais au téléphone avec le Secrétaire Général de la Conférence Épiscopale, l’Abbé Alphonse Taty-Mboumba. Celui-ci me dira ente autres : « Mgr Ernest a tellement mis des choses en chantier. Serions-nous capable de les porter ou de continuer cela ? ».

« Ya Ernest » avait un cœur ouvert, plein d’initiatives, on avait l’impression qu’il n’était jamais sur place, toujours en mouvement entre son évêché, son véhicule ou dans un avion. Je voudrais le signifier ici qu’à un moment donné, une compagnie d’aviation lui avait même octroyé un titre de reconnaissance, en disant qu’il était un grand voyageur, non pas pour simplement voyager, mais pour travailler. Car ici, il fallait donner une conférence ; là-bas, un témoignage ; plus loin, on avait besoin de son expérience ; à un autre endroit, une prise de position, et j’en passe. Mgr Kombo avait compris que l’appel de Dieu n’était pas de rester sur place, mais aller quelque part apporter son savoir. C’est pour vous dire, là où nous y sommes, avec nos conditions réelles, dans tout ce que nous faisons de bien, c’est Dieu qui nous le demande de le faire...

A chacun de nous de méditer et se poser ces questions : Sommes attentifs à l’appel de Dieu ? Avons-nous découvert que nous ne pouvons rien faire sans le concours des autres ? Allons-nous vite oublier ce grand homme de Dieu et d’État, Ya Kombo ? Je ne le pense pas.

L’appel de Dieu ne s’arrête pas simplement sur ce que nous faisons sur terre, mais va au-delà. « Je suis certains que même mort Ya Kombo continuera à nous parler ». Fermerons-nous le cœur ? Fermerons les yeux devant son témoignage ? Allons-nous vite oublier ses épopées : « Tu ne tueras pas, tu ne mentiras, tu ne voleras pas ».

Seigneur donnes-nous de garder ses souvenirs dans notre cœur et surtout découvrir l’Esprit de Jésus qui lui faisait vivre, lui qui fut un missionnaire jésuite et un pasteur de l’Église de Jésus Christ.

Propos recueillis par
G.Y.D.

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