Mgr Bienvenu MANAMIKa Archevêque de Brazzaville

dimanche 8 septembre 2024


L'église Ste Anne


Mgr THÉOPHILE MBÉMBA


Mgr BARTHÉLÉMY BATANTU


L'église St Pierre Claver


Mgr ANATOLE MILANDOU

LA MÉMOIRE BIAYENDA


 
 
 
 

Mgr Ernest Kombo, premier prêtre ordonné par le Cardinal Émile Biayenda a rejoint son Maître en Galilée.

L’Église du Congo en deuil

Cette tragique nouvelle était malheureusement attendue par tous à cause de sa santé devenue très fébrile. Pour l’avoir vu ici à Brazzaville par deux fois de suite en l’espace de trois semaines et réalisé une interview à distance, prenant aujourd’hui, valeur de testament pour son Église. Mgr Ernest Kombo a rendu l’âme à l’hôpital du Val de grâce à Paris (France). Nous osons consigner ici à travers nos colonnes, notre expression de textes de condoléances.

L’homme n’est que de passage sur cette terre, paradoxalement elle lui est destinée. Oui, la tragique nouvelle du décès de Mgr Ernest Kombo ne surprend personne, à cause de sa santé devenue très délicate. Il s’en est allé, l’homme qui a dirigé de février à juin 1991, son pays sur la voie de la démocratie en conduisant avec mæstria les assises de la Conférence Nationale Souveraine. Ceci lui a valu d’être décoré par le président de la République de la distinction du Grand Commandeur de l’Ordre de Mérite Congolais. Avec les 2 autres Institutions de la République, il a mené de 991 à 1992, la barque de la Transition Congolaise à bon port.

Décédé à l’âgé de 67 ans, Ernest Kombo est précisément né le 27 mars 1941 à Pointe-Noire, d’une famille religieuse, d’où est sortie de prêtres, son aîné Michel Gouaya-Kombo et lui. Il a fait ses études primaires à Voka dans le Pool avant d’être envoyé au Séminaire de Mbamou par M. l’Abbé Théophile Mbemba. Voulant sortir de l’ordinaire, de 1965 à 1967, il accède au noviciat des Jésuites à Aix-en Provence. De 1967 à 1969, il fait ses études de philosophie à Gentilly en France. De 1969 à 1971, il fait les études d’histoire et la géographie à Douala au Cameroun.

De 1971 à 1973, après les études profanes, il se consacre aux études de la théologie et d’économiques à Lyon en France. A l’issue de celles-ci, le 8 juillet 1973, il est ordonné prêtre par le Cardinal Émile Biayenda à Sainte Anne du Congo. Signalons qu’il est le premier prêtre ordonné par le Cardinal Émile Biayenda. Ses supérieurs le renvoie en France de 1974 à 1976, parfaire ses études économiques avec option Conseiller d’entreprise. C’est muni de ce de son diplôme, qu’il regagne le pays pour servir le peuple congolais en général et le peuple chrétien en particulier. Cette illustre personnalité ecclésiastique, il faut le souligner, est co-fondateur du Centre National de Gestion (CENAFES), où il va assumer les fonctions de Conseiller économique de 1977 à 1978.

Après avoir donné toutes ses forces à exercer tour à tour son ministère pastoral à Moungali et à Sainte Anne du Congo de 1978 à 1983, le Paul Jean Paul II le nomme nouvel évêque de Nkayi, le 15 décembre 1983, C’est Mgr Barthélemy Batantu, qui lui donne la primeur de l’information.

Trois ans plus tard, il est nomme cumulativement avec ses prérogatives, administrateur apostolique du diocèse de Pointe-Noire le 1er juin 1986 et lors du transfert de Mgr Georges-Firmin Singha à Pointe-Noire, il sera nommé administrateur apostolique d’Owando le 11 novembre 1988, avant d’être confirmé évêque résidentiel d’Owando, le 19 juillet 1990.

Mgr Ernest Kombo qui vient de nous quitter le mercredi 22 octobre 2008, à 14h30, a su marquer son empreinte à la présidence de la Conférence Épiscopale du Congo, de 2003 à 2006, avant de céder le témoin à son successeur Mgr Louis Portella-Mbuyu. Il avait un grand souci pour la jeunesse congolaise en particulier et son pays en général, pour preuve, ses recommandations devant la dépouille mortelle de son aîné défunt, Mgr Barthélemy Batantu :

  • « 1 - Vous direz à Monseigneur Théophile Mbemba que la vie religieuse au Congo demeure du côté masculin, languissante, du côté féminin, dans un brouillard étouffant ; les communautés nouvelles comme le pullulement des vierges consacrées ne sont pas encore une réponse satisfaisante aux besoins de l’Église et de la nation. Lui-même nous a laissés dans cette situation, et vous la connaissez en tant que fondateur mieux que nous vos cadets.
  • 2 - Dites à Son Éminence le Cardinal Émile Biayenda que le pays sombre toujours sous une nébuleuse de malédiction ; après le sang du Christ Jésus, après son sacrifice à lui Biayenda, beaucoup d’autres victimes innocentes ont suivi sans assouvir la soif du pouvoir, sans entamer une réconciliation profonde et conséquente.
  • 3 - Vous direz à Monseigneur Benoît Gassongo, que nous ses cadets, nous sommes incapables d’enseigner et de construire des écoles comme lui. Nous venons de parler des enfants et des jeunes, avec des baratins.
  • 4 - Dites à Monseigneur Godefroy Pwaty, sur le front de l’inculturation où vous avez œuvré ensemble, il n’y a pas d’héritiers, malgré la technologie et les ordinateurs qui nous encombrent dans nos bureaux. Sur le front des vocations sacerdotales qui était un primordial, nous sommes loin d’avoir des équipes pastorales soudées et efficaces. Nous avons oublié que la sainteté du prêtre passe par l’obéissance à son ordinaire.
  • 5 - A Monseigneur Georges-Firmin Singha, dites, pour ses cadets que nous sommes, que l’Épiscopat n’est pas encore considéré comme un service, mais comme un honneur, pour lequel malheureusement nous ne nous efforçons pas de qualifier ».

Si au ciel, il y a un quartier des prélats, n’oubliez pas de saluer de notre part Monseigneur, nos aînés Denis Moussavou, Louis Badila et Noël Ognié.

Votre âge, votre expérience nous autorisent aussi de vous recommander le souci de la nation congolaise...

L’homme savait dire les mots sans détours, notre dernière interview (cf le précédent numéro) en est un autre exemple sur sa façon de voir les choses lorsqu’il a épinglé sa propre institution.

L’homme rejoint en Galilée son Maître ainsi que ses aînés dans l’épiscopat : Théophile Mbemba, Émile Cardinal Biayenda, Benoît Gassongo, Georges Firmin Singha, Godefroy Pwaty et Barthélemy Batantu.

Voilà résumé le parcours d’Un Homme d’Église et d’État qu’il fut.

Adieu Père Évêque !

Ya Grey




 
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