samedi 15 février 2025
Frères et sœurs, en tant qu’Évêque et Responsable de la vie de l’Église au Congo, je me fais l’insigne devoir, ce matin de vous inviter, vous tous ici présents ainsi que tous les Chrétiens des autres Communautés à réfléchir sur ce qu’est réellement l’Évêque dans l’église est le successeur des Apôtres, responsable de l’Église Universelle et d’une église particulière.
Si tous les baptisés sont « sel de la terre et lumière du monde », c’est à Pierre avec les Douze, aujourd’hui à l’Évêque de Rome et à tous les autres Évêques en communion avec lui que le Christ confie la charge de garder et de révéler aux hommes le Dépôt de la Foi.
Ils « président au nom et en place de Dieu le Troupeau, dont ils sont les Pasteurs, par le magistère doctrinal, le sacerdoce sacré, le ministère du gouvernement ». (Lumen Gentium : III,20)
Les Évêques sont établis jusqu’aux extrémités du monde : chacun d’eux porte la responsabilité de l’Église entière et l’exerce « en union avec le Pontife Romain ».
Comme le Saint-Père successeur de Pierre, principal perpétuel et visible, fondement de l’unité tant des Évêques que de la masse des fidèles, chaque Évêques de son côté est, le principal visible et le fondement de l’unité de son église particulière, formée à l’image de l’Église universelle.
Par conséquent chaque Évêque représente sa propre Église et tous ensemble avec le Pape représentent l’Église entière dans le lien de la paix, de l’amour et de l’Unité. (Lumen Gentium : III, 23)
C’est le Christ lui-même qui a envoyé les Apôtres évangéliser le monde entier. « Pour remplir de si hautes charges, les Apôtres furent enrichis par le Christ d’une effusion spéciale de l’Esprit-Saint descendant sur eux (Act. 1,8 ;11,4 ; Jn. 20,22-23) ; eux-mêmes par l’imposition des mains transmirent à leurs collaborateurs le don spirituel (1 Tim. 4,14 ; 2 Tim. 1,6-7) qui s’est communiqué jusqu’à nous à travers la consécration épiscopale ». (L.G.III,21).
C’est par cette consécration que le Christ associe l’Évêque à la charge de sanctification, d’enseignement et de gouvernement du Peuple de Dieu. Ainsi donc d’une façon éminente et visible, les Évêques tiennent la place du Christ lui-même, Maître, Pasteur et Pontife et jouent son rôle. (Lumen Gent. III,21)
Tout ce qui précède fonde les prérogatives attachées au ministère épiscopal et à l’attitude que les fidèles, le clergé, les religieuses et les religieux doivent avoir vis-à-vis de l’Évêque en dehors duquel « il n’est permis ni de baptiser, ni de célébrer l’agape » car l’Évêque est l’Aumônier visible qui forme le centre de la communauté chrétienne.
- l’’Évêque ne doit laisser faire sans son autorisation - appuyée sur l’apport efficace de son Presbyterium par le truchement du Conseil Presbytéral et les doyennés.
- S’il ne doit rien laisser faire sans son autorisation, lui-même ne fera rien sans Dieu : c’est sa seule ligne de conduite et la garantie de sa fermeté.
- Pour cela, il sera un homme de prière et de méditation : en effet si la prière de deux personnes réunies possède une telle efficacité, que ne pourra pas la prière de l’Évêque unie à celle de l’Église entière.
- l’Évêque doit en outre être le promoteur des assemblées chrétiennes où les fidèles se sentiront tous frères et citoyens du Ciel.
- Il veillera donc a l’unité de tous répondant ainsi à l’invite du Seigneur : « Paix mes agneaux ! Pais mes brebis ». Il sera le BON PASTEUR qui ne s’occupe pas seulement des brebis présentes dans la bergerie, mais, qui part à la recherche de la « brebis perdue » et travaille à y amener celle qui n’y a jamais encore été.
Au centre de l’Église, l’Évêque est donc le Promoteur, la Source d’énergie et de vie spirituelle, le Premier Responsable de tout apostolat dans l’Église particulière dont il a la charge.
Ainsi donc, mes frères et Sœurs - vous tous prêtres, religieuses, religieux et laïcs, comme le disait Saint Ignace à ses contemporains : ne faites rien sans l’Évêque, tout au moins sans avoir pris son avis tant paternel et compréhensif :
« N’agissez jamais en dehors de votre Évêque » (Phil. 8,2) ; « de même que le Seigneur, soit par lui-même, soit par ses Apôtres, n’a rien fait sans le Père, avec lequel il n’est qu’un, ne faites rien non plus, vous laïcs, en dehors de votre Évêque et de vos presbytres » (de vos prêtres) » (Magn. 7,2)
Je ne saurais terminer ma réflexion sans m’adresser aux collaborateurs directs de l’Évêque dans l’Apostolat et aux Jeunes.
Que les Prêtres surtout se rappellent que c’est encore entre les mains de l’Évêque que le Christ fait passer les canaux de la grâce qui sanctifie les hommes. « Par l’Ordre et la Plénitude du Sacerdoce acquise à sa consécration épiscopale, l’Évêque porte les responsabilités de dispenser la grâce du suprême sacerdoce, en particulier dans l’Eucharistie qu’il offre lui-même et dont il assure l’obligation et d’où vient à l’Église continuellement vie et croissance ». (Lum. Gent. 2,26).
Aucun ministère, aucun sacrement, aucune prédication, nulle institution chrétienne ne s’exerce dans un diocèse sans la participation implicite ou explicite de l’Évêque. C’est par lui que les liens du Diocèse se font avec le prochain et le Vicaire de Rome. C’est l’Évêque qui ordonne les prêtres, leur assigne une portion de chrétienté à conduire vers le Seigneur.
L’Évêque ne peut évidemment être partout dans le diocèse et c’est par ses prêtres qu’il exerce ses pouvoirs. Il en est de même des autres personnes consacrées : religieuses et religieux et des laïcs engagés qui contribuent à l’extension du Règne du Christ. Tous ceux-là participent à des niveaux très divers au souci pastoral de l’Évêque et doivent agir en union avec Lui
Cardinal Émile Biayenda,
7 décembre 1975 à Pointe-Noire
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