mercredi 14 mai 2025
Lundi 11 décembre 1972
A 05H30 est arrivé par avion de Paris la dépouille mortelle de Monsieur l’Abbé Fulbert YOULOU, 1er ex. Président du Congo, décédé à Madrid le 05 Mai 1972. Le corps a été gardé à la morgue du cimetière central de ville.
Mardi 12 décembre 1972
Vers 10H00 le corps arrive à la Cathédrale qui est déjà rempli de monde. Le Docteur Mawata ouvre le cercueil en enlevant le premier couvercle. A travers la vitrine ou reconnaît très bien de défunt habillé de clergyman. Le recueillement dure jusqu’à 13 heures, où commence la sainte messe présidée par Monseigneur Auguste Nkunku. Il préside aussi l’absoute et le convoi funèbre suivi par plusieurs personnes en voiture, en mobylette, en bicyclette et à pieds se dirige sur Madibou où aura lieu l’enterrement. Tout se passe bien. L’ex Président MASSAMBA-Débat est venu à cet enterrement. Fédeluim animae par miscrordiam dei, requiescant in pace amen.
Vendredi 2 février 1973
Vers 08 heures je me réveille : le temps de toilette, du Bréviaire, du courrier et du petit déjeuner. Un coup de téléphone de la Direction AGIP. De Bangui, le Délégué Apostolique voudrait communiquer avec moi au téléphone. On s’y rend avec Monsieur l’abbé Louis BADILA. Il commence, « j’ai le plaisir ... », mais de quoi s’agit-il ? Je pensais qu’il allait m’adresser ses condoléances. Mais non, il veut m’annoncer que le Saint Père m’a nommé Cardinal et qu’aujourd’hui à midi la nouvelle va être rendue publique. « Pas possible » et je refuse « Impossible », c’est un choix personnel du Saint Père. « Il faut faire confiance au Seigneur, à l’Église, du Saint-Père, au Clergé et aux communautés chrétiennes du pays », insinue le Délégué apostolique. Oui, le Seigneur a ses voies que nous ne connaissons pas. C’est le cas de constater et d’expérimenter que le Seigneur aime bâtir sur du néant. La Sainte Vierge avait bien senti cela.
« Sur ta parole, je vais jeter les filets » et sur ta parole, il me faudra encore accepter à la jeter plus au large encore. » « Due in altum ».
Je suis confondu et c’est autant encore ajouté à la souffrance de deuil de Papa.
On va prévenir le Président de la République qui nous reçoit à 17 heures. Il a convoqué ses journalistes. Je suis avec Messieurs les Abbés Louis Badila, Félix Békiabéka et Isidore Malonga. Il me félicite. Il est heureux de la surprenante et inattendue nouvelle. Il fait sabler le champagne. On me pose trois questions :
- Comment j’ai accueilli la nouvelle ?
- Que cela signifie-t-il pour l’Église et les relations avec le pays ?
- Comment le premier Congolais a-t-il accueilli cela ?
Bientôt la nouvelle se répand. Il y a jubilation partout. Les gens sont embarrassés quand ils viennent. Faut-il commencer par les félicitations ou les condoléances : Je leur réponds : « Présentez-moi les condoléances pour les deux situations ».
Jeudi 22 février 1973
A 16H00 : Entretien sur l’œuvre de Zungula avec les Sœurs Madeleine et Marguerite. J’ai demandé que les filles n’entrent désormais à Zungula qu’à partir de la quatrième au lieu de la cinquième.
Mardi 5 juin 1973
A 09H00 rencontre œcuménique entre responsables des Églises. Quelques autres visites... Souper chez Colonel Joachim Yhombi Opango...
Dimanche, 8 juillet 1973
De 9 h30 à 12h30 : messe d’ordination sacerdotale à Sainte Anne du Père Ernest Kombo, jésuite. C’est ma 1ère ordination sacerdotale depuis mon propre sacre. Un repas est préparé et servi au Grand Séminaire à partir de 14 heures. Tout se passe très bien. « Merci Seigneur de cette belle journée. Que votre main affermisse ce que en notre ministère, nous avons accompli ».
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