LA MÉMOIRE BIAYENDA

Nous sommes l’Église ! Et après ?

« Venez, vous qui craignez Dieu ; écoutez, que je vous dise tout ce que le Seigneur a fait pour moi ». (Psaume 65,16).

C’est l’antienne d’ouverture de la fête de la Visitation de la Vierge Marie (31 mai).

Dieu le Tout-puissant a inspiré, après l’Annonciation, à la Vierge Marie qui portait en elle son propre Fils, de visiter sa cousine Élisabeth.

A la suite de Marie de Nazareth, les fidèles chrétiens et leurs pasteurs, les communautés chrétiennes et leurs mouvements d’apostolat ont le devoir d’être attentifs à tout ce que Dieu leur accorde en grâces et bienfaits.

Ils doivent en rendre compte, en témoigner et porter des fruits concrets qui demeurent.

Plusieurs chrétiens, des prêtres et des Évêques du Congo ont été à Rome, en pèlerinage. Ils ont participé aux célébrations de la Canonisation des Saints Jean XXIII et Jean Paul II (27 mai 2014).

Ils sont revenus sains et saufs, rayonnants de joie, pleins de souvenirs, plus conscients de leur vocation à la sainteté, je l’espère ! Et après ?

La Conférence des Évêques du Congo a tenu son Assemblée Plénière pastorale (5 au 11 mai). Et après ?

A la récréation mondaine et populaire en poisson du 1er avril, chaque année, le mois suivant l’Église offre à tous la fête du 1^er mai. Fête religieuse et très suggestive de Saint Joseph : Travailleur et Artisan.

Le calendrier civile approuve, apprécie et beaucoup de personnes savourent une journée chômée et payée. Et après ?

C’est le temps pascal durant tout ce mois de mai ; c’est la fête de Marie, Notre-Dame de Fatima (13 mai) ; de Sainte Rita de Cascia (22 mai) ; de Saint Mathias Apôtre, remplaçant de Judas Iscariote (14 mai) et d’autres mémoires liturgiques… Et après ?

Du lundi de Pâques à la Pentecôte, en passant par l’Ascension du Seigneur, des milliers de chrétiens et sympathisants, des prêtres, des religieux, des Évêques, ici au Congo sont en séminaire de formation et de prière dit : « Les sept semaines », 50 jours de grâces, de renouveau spirituel, de prière charismatique, accordés et garantis par le Saint-Esprit. Et après ?

Toute cette mobilisation ecclésiale, tout ce capital spirituel que Dieu accorde à l’Église du Congo et qui restent sans œuvres concrètes durables et salvifiques nous agacent, nous inquiètent, nous chagrinent à chœur et cri. Et après ?

C’est notre faim héritée de la multiplication des pains : « Donnez-leur à manger vous-mêmes » (Mc 9,13).

C’est notre soif autorisée des délices des Noces de Cana : « Ils n’ont plus de vin » (Jn 2,3).

Que Marie de Nazareth, médiatrice de grâces, intercède pour l’Église particulière du Congo.

Abbé Albert NKOUMBOU