LA MÉMOIRE BIAYENDA

L’hospitalité, témoignage de foi

Les nations et ceux qui les gouvernent connaissent bien les droits et les devoirs des frontières et tout l’arsenal des documents de circulation des personnes et des biens.

Dans la nature, les animaux savent définir et défendre leur territoire vital.

Dans l’exercice légitime de leur pouvoir et de leur autorité, ceux qui président à la destinée des peuples doivent veiller et sauvegarder l’unité et la prospérité des nations et des États.

Et notre Père, qui est dans les Cieux, fait lever son soleil et tomber la pluie sur les méchants et les bons, sur les justes et les injustes (Mt 5,45), donc sur les citoyens et les étrangers, les sans-papiers et même les clandestins.

Nous ne sommes pas Dieu le Père, ni ses fils déjà saints et parfaits. Pourtant, nous pouvons, nous devrions et nous aurions à gagner au Centuple en pratiquant l’hospitalité, la saine hospitalité.

L’hospitalité qui est une œuvre de miséricorde et qui consiste à répondre positivement aux besoins vitaux de la personne qui passe et demande de l’eau, la nourriture, la santé, le toit, la sécurité…

Les judéo-chrétiens et toutes nos traditions africaines, voire toute personne de bonne volonté, en font un thermomètre d’humanisme et de foi. Abraham et Sara (Gn 18,2-8), la veuve de Sarepta et son fils (1 R.17,7-24), Marthe et Marie de Béthanie (Jn 11) ; les deux disciples d’Emmaüs (Lc 24,13-35) en sont des types et des modèles. Leur générosité et leur charité pratique ont triomphé de la peur et de la méfiance envers l’étranger.

Pourquoi vous en dire plus ? La loi et les frontières ne devraient point paralyser la charité, l’hospitalité et la fraternité que les chrétiens doivent exercer tous (Rm 12,13).

Abbé Albert NKOUMBOU