LA MÉMOIRE BIAYENDA

Le primat de la grâce

Une fois de plus l’anniversaire de la mort du Serviteur de Dieu, Cardinal Émile Biayenda, coïncide avec le temps liturgique du Carême. Une occasion providentielle, une grâce : les chrétiens du Congo et d’ailleurs méditent, à la lumière du mystère pascal, un évènement tragique et fécond de paix, la mort brutale d’un chrétien en plein exercice de son ministère de prêtre.

Nous osons espérer que le carême et le temps pascal qui s’en suit, que la mort de Biayenda et les 37 ans qui en célèbrent encore le mémorial, que la vie du Congo et de son Église particulière sont ou devraient être un authentique appel à la conversion, un exode assumé, une pâques célébrée, une source de renouveau spirituel et humaniste pour tous.

N’est-il écrit que « tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu, qui sont appelés selon son dessein »(1Co 8,28) ? L’Église du Congo et ses fils ne l’ont jamais oublié, surtout durant les périodes dramatiques de son histoire. Le Serviteur de Dieu Biayenda en a fait l’expérience divine.

Du dimanche 26 octobre 1958 au mardi 22 mars 177, soit 18 ans et 3 mois de sacerdoce : il est prêtre, Curé emprisonné et torturé, Docteur en sociologie, Archevêque, Cardinal et victime innocente d’un pouvoir politique barbare et satanique. Le Serviteur de Dieu Biayenda est en procès de béatification et de canonisation au Vatican.

Voilà le primat de la grâce que la foi chrétienne nous enseigne : « En affirmant le primat de la grâce au seuil du Carême, l’Église ne vise pas à humilier l’homme, car celui-ci n’est plus homme que lorsqu’il prend conscience de sa relation fondamentale à Dieu » (Missel P. Jounel).

Que le Cardinal Émile Biayenda nous obtienne la conscience vive et le respect attesté du primat de la grâce – Fructueux Carême 2014.

Abbé Albert NKOUMBOU