vendredi 11 octobre 2024
Le Congo est une ancienne colonie française. Après la signature du traité de 1880 entre Makoko et De Brazza, les différents fragments de royaumes anciens qui constituent l’actuel territoire du Congo-Brazzaville tombèrent les uns après les autres sous l’autorité française. Celle-ci les réunit arbitrairement en une seule entité. Par-dessus les civilisations et les cultures diverses, furent jetées les bases d’un nouveau fond culturel qui serait commun à tous et où les différences entre us et coutumes particuliers seraient réduites au maximum. Y contribuèrent l’implantation d’un christianisme occidental par des missionnaires français, la multiplication d’écoles publiques diffusant le même programme d’enseignement qu’en métropole, le remplacement des droits coutumiers par la législation française ;
Dans cet article, nous ne prendront en compte que de la première étape allant l’arrivée du christianisme au Congo jusqu’à l’intronisation du premier évêque autochtone congolais, Mgr Théophile Mbemba.
Voici 2013 ! Une année de grâce dans l’Église Catholique du Congo. Ce n’est d’ailleurs pas la première du genre, mais restons-en au présent. Une année de grâce, parce que la moisson, à n’en pas douter, est abondante et certaine. Elle consiste en : trois nouveaux évêques et deux nouveaux diocèses.
Les ordinations sacerdotales et diaconales, les premières professions religieuses et les vœux perpétuels sont une véritable armée rangée en bataille, comme des vagues qui déferlent sur la plage, comme des eaux du fleuve Congo qui mugissent aux cataractes. Ils sont-là, les nombreux serviteurs et servantes consacrés de Yahvé : « Serrez vos cortèges, rameaux en main jusqu’aux cornes de l’autel ! »(Ps 118,27).
Mais où sont-ils ? Dans les paroisses, dans les maisons de formation religieuse, pour l’ensemble de la mission d’évangélisation qui incombe à la même Église du Congo, la clameur est sincère et incessante : « Mais où sont-ils ? ».
Ceux et celles qui sont partis à l’étranger, pour diverses raisons, ont du mal à revenir au pays. Pourquoi ? Ceux et celles qui sont sur le terrain ne sont pas toujours là où ils devraient être, ils ne font pas toujours ou pas assez ce qu’ils devraient faire : accueillir, écouter, accompagner le peuple de Dieu, célébrer les mystères du Christ avec générosité et non par contrainte : « Agissez en tout sans murmures ni réticences, afin d’être sans reproche et sans compromission » (Ph.2,14). Mais où sont-ils ?
La réponse devient proverbiale : « Les enfants peuvent rester maigres même dans une maison bien fournie ». Comme quoi la quantité n’est pas toujours la jumelle de la qualité…
Abbé Albert NKOUMBOU
Les grandes étapes de l’évangélisation du Congo sont clairement connues par les historiens de l’Église en Afrique. Le christianisme pénètre dans l’actuel Congo-Brazzaville à la fin du XV° siècle, à l’arrivée des missionnaires portugais dans le Royaume de Kongo (dont la capitale est située en Angola). Le roi est baptisé en 1491…De là on peut distinguer les étapes suivantes :
- Les Capucins au XVII° siècle,
- Le Clergé français au XVIII° siècle,
- Les Pères du Saint-Esprit au XIX° siècle,
- L’Église locale au XX° siècle.
Contentons-nous de relever quelques repères caractéristiques, à partir de ce qu’en dit, en 1976, le Père René Charrier, supérieur principal des Spiritains au Congo. « En 1836, les derniers capucins quittent à leur tour le Congo pour n’y plus revenir, et la préfecture ne sera reprise qu’en 1865 par le supérieur général des Pères du Saint-Esprit. Sur place, la direction est alors exercée par un vice-préfet. Un jour de décembre 1880, ils reçoivent la visite de l’enseigne de vaisseau Pierre Savorgnan de Brazza, annonçant qu’il avait placé sous le protectorat de la France les États du chef Makoko, roi des Batéké, dans la région du Pool. Le vice-préfet, le Père Carrie, décide alors de fonder des missions dans cette région ».
Le Père Prosper-Philippe Augouard part de Libreville et rejoint Mgr Carrie à Landana, sollicité par Brazza, qui veut l’associer à son projet d’exploration au profit de la France « pour maintenir l’honneur du drapeau français resté à la garde du Sénégalais Malamine, dans le Stanley Pool », il s’en va à Mfoa en avril 1881. Il ne peut faire alors que des investigations sur l’emplacement d’une future mission sur les hauteurs de Mfoa, rien de plus. C’est au cours du second voyage, en compagnie de l’explorateur Dolisie, en août 1883, que le Père Augouard qui a à ses côtés le Père Krafft et le Frère Savinien, jette les bases de la première mission à l’intérieur du Vicariat apostolique du Congo français, il s’agit de Saint Joseph de Linzolo. Il est reconnu que Linzolo n’aurait pas été la première fondation à l’intérieur, si Brazza avait été au rendez-vous à Mfoa, quand arriva l’expédition de Augouard et Dolisie et si Augouard, en l’absence de Brazza, avait le signe de ralliement laissé au soldat Malamine : une plume de coq flottant sur le chapeau.
Refoulé par Malamine et par les Batékés, le Père Augouard traverse le Djoué et s’établit à Linzolo, où il fonde la première mission dans cette partie du Congo : c’était en septembre 1883. Le Père Charrier confirme : « Les débuts furent difficiles : les habitants de Mfoa (Brazzaville) refusèrent deux fois l’hospitalité au Père Augouard qui se retira sur Linzolo où il fonda un poste (1883).
Bientôt la population environnante – connue pour son humeur passablement belliqueuse – commença à se familiariser avec les missionnaires. Les chefs décidèrent de conclure avec eux un pacte d’amitié et vinrent spontanément enterrer deux fusils (européen et africain) dans la cour de la mission, pour signifier que la guerre était enterrée pour toujours ».
En 1885, Landana est rattachée à l’enclave de Cabinda et passe sous contrôle portugais. L’érection d’un vicariat du Congo français est décidé et le Père Carrie en devient le titulaire. Il résidera à Loango, en territoire devenu français, ville qui va être le point de départ de la route des caravanes montant vers le Pool. A son début, le vicariat compte deux postes : Loango et Linzolo, et douze missionnaires.
Au cours d’un voyage à l’intérieur, en 1887, Mgr Carrie acquiert un terrain à Brazzaville, pour y construire un poste de mission. Le Père Augouard est chargé des travaux. C’est le début d’un apostolat qui va connaître un intense développement sur les rives du Congo et de l’Oubangui. Il partira de Linzolo pour l’évangélisation de la partie septentrionale du Congo, comme l’atteste les fondations de Brazzaville en 1887 (Sacré-Cœur), Leketi (1898), Liranga (1899), qui sont autant de jalons dans l’itinéraire de la christianisation.
En 1890, Brazzaville devient le siège du vicariat apostolique du Haut-Congo, confié à Mgr Augouard. Il est donc nommé Vicaire Apostolique de l’Oubangui, à l’âge de 38 ans. De 1890 à 1921, il assume ce ministère. Dans son livre : « Les Spritains au Congo », le Père Jean Ernoult nous sert de bon guide. Suivons-le : « Le Père Jules Remy » : Mgr Augouard atteignait la soixantaine (en 1912) et trente ans de Congo passés ailleurs que dans une chaise-longue sous une véranda, commencent à peser sur ses épaules. Ce fut le P. Rémy qui donna l’impulsion du travail apostolique du Bas-Congo, après avoir, dans sa jeunesse, défriché une mission du Haut. Supérieur, procureur, vicaire général de Mgr Augouard, qui, de 1910 à sa mort, fut souvent ou malade ou absent du vicariat, direction de la communauté de Brazzaville, souci du budget et des approvisionnements, visites aux stations, directives à donner au mouvement apostolique, le P. Rémy mettait la main à tout…Le 3 octobre 1921, Mgr Augouard était rappelé à Dieu. Pendant les mois d’attente qui suivirent le décès, il n’y eut aucun fait de saillant. La vie religieuse et apostolique continuait comme par le passé et le P. Rémy donnait toujours l’impulsion, indiquait la ligne droite, réprimant les écarts, encourageant son personnel. Le mercredi 28 juin 1922, le P. Supérieur nous annonça, écrit le P. Rémy, que sa Sainteté Pie XI venait de nous donner un nouveau pasteur, en la personne du P. Guichard. Le 6 août 1922, en signant le chapitre de ce jour comme tant d’autres qu’il avait présidés jusqu’alors, le P. Rémy ajoutait ces trois lignes au-dessus de son nom :
Après 34 années, coupées de trois courts repos en France, le Père Rémy quittait définitivement le vicariat ». Mgr Firmin Guichard qui succède à Mgr Augouard a été, pendant quatre ans, missionnaire à Boundji, plus spécialement chargé de l’annexe de Sainte-Radegonde, et, depuis 1915, il est procureur du Vicariat de Brazzaville. Mgr Guichard se montre un chef d’une rare autorité et un vigilant gardien de la discipline religieuse.
Les centres de rayonnement de l’évangélisation, désormais amorcée par les Pères du Saint-Esprit, se sont multipliés au sud de Brazzaville : Mbamou (1911), Kindamba (1923), Kibuendé (1926), Voka et Mindouli (1932). A partir de Loango, les missionnaires du Saint Esprit rayonnent dans la partie nord et fondent des stations relais comme Pounga (1906 ), Kialu (1907), Kengue (1927), Madingou (1932), Mossendjo (1936). Dans les Plateaux batékés et la partie Nord du pays, nous avons Boundji (1900), Nsessé (1905), Makoua (1930), Ouesso (1940), pour ne citer que les plus vieilles. Mgr Guichard n’a que 52 ans, quand, gravement malade, il doit démissionner et rentrer en France (octobre 1934). Il passe les derniers mois de sa vie dans son village natal, près de Rennes, auprès de sa mère. Il y meurt, le 27 avril 1935.
Mgr Paul Biéchy : Le Père Paul Biéchy, ancien missionnaire au Nigeria, devient, le 27 janvier 1936, le successeur de Mgr Guichard. Après son sacre à Saverne, il arrive à Brazzaville, une année plus tard. Il insiste beaucoup sur la bonne marche des écoles. Celles-ci ont toujours fait partie de l’action missionnaire. Au début de la colonisation, l’administration s’étant complètement déchargée de ses responsabilités scolaires. Puis, peu à peu, écoles chrétiennes et écoles officielles se livrent une saine concurrence, qui tourne quelque fois au vinaigre, mais pas toujours. Les festivités du cinquantenaire de la mission de Brazzaville, en mai 1938, coïncident avec l’ordination des deux premiers prêtres du vicariat, les abbés Eugène Kakou et Auguste Roch Nkounkou, ainsi qu’avec la profession des deux premières sœurs congolaises de la Congrégation des Sœurs de Saint-Joseph de Cluny : Sœurs Madeleine et Thérèse.
En 1945, c’est le boom scolaire, appuyé par le Fedom. Tandis que les classes du primaire se multiplient, les évêques cherchent des congrégations enseignantes pour ouvrir des établissements secondaires. Les Salésiens à Pointe-Noire, les Gabriélistes à Dolisie (Loubomo) et Brazzaville, les Marianistes. C’est Mgr Biéchy qui fait venir les Franciscaines Missionnaires de Marie, les Sœurs de Ribeauvillé, et les Marianistes, pour ouvrir le collège Chaminade. Il recommande aux missionnaires de préparer des élites chrétiennes qui auront, par la suite, une grande influence dans le pays. Les religieuses se mettent aussi dans la course. Javouhey, Sainte-Thérése, les Sœurs du Saint-Esprit à Pointe-Noire.
Mgr Paul Biéchy se distingue aussi par son zèle pour l’éveil et l’encadrement des vocations sacerdotales et religieuses. Le P. Jean Ernoult déclare : « Il donna le meilleur de son cœur de père à la formation spirituelle et intellectuelle des petits séminaristes puis des jeunes lévites. Il dota son diocèse d’un petit séminaire qui, à l’époque de sa construction, en 1950, était sans doute l’un des plus beaux d’Afrique. Déjà, en 1947, il avait pourvu les juridictions de l’ancienne AEF d’un grand séminaire régional, capable de recevoir les futurs prêtres venus du Congo, du Gabon et de l’Oubangui, doté aussi d’un corps professoral qualifié pour l’enseignement des sciences ecclésiastiques, comme tous les grands séminaires de France ».
Le 21 décembre 1950, un décret de la Sacrée Congrégation de la Propagande crée le Vicariat apostolique de Fort-Rousset, qui comprend toute la partie nord du vicariat apostolique de Brazzaville. Celui-ci se réduit désormais pratiquement à la région du Pool. En 1954, Rome accepte la démission de Mgr Biéchy et, le 18 juillet 1954, décide le transfert de Mgr Michel Bernard de Conakry à Brazzaville. L’évolution du vicariat poursuit aussi son chemin7. Il est dit que : « Le 14 septembre 1955, par Bulle apostolique adressée par la Sacrée Congrégation de la Propaganda à Son Excellence Mgr Lefevre, délégué apostolique pour les missions de l’Afrique française, qui est chargé de la promulguer par lui-même ou ses délégués, Sa Sainteté Pie XII institue la hiérarchie épiscopale en Afrique française… L’A.E.F est divisée en deux Provinces : 1° La Province de Brazzaville qui comprend l’Archidiocèse de Brazzaville et les diocèses suffragants de Libreville, Pointe-Noire et Fort-Rousset ; 2° La Province de Bangui qui comprend l’Archidiocèse de Bangui, les diocèses suffragants de Berbérati, Fort-Lamy, et les Préfectures apostoliques de Moundou et Bangassou… ».
Mgr Biéchy se retire à Dongou, sur l’Oubangui, dans le vicariat apostolique de Fort-Rousset : il y fonde la mission sainte Odile. Quelques années plus tard, miné par un cancer qu’il ne soupçonnait pas, il rentrera en France, pour se faire soigner à Strasbourg. C’est là qu’il meurt, le 8 juillet 1960, à l’âge de 73 ans.
Les dix années d’épiscopat de Mgr Michel Bernard sont caractérisées par le développement de toutes les formes d’action catholique dans des mouvements qui s’organisent et se structurent solidement ; de nombreux ouvriers apostoliques arrivent des diocèses de France, des permanents laïcs viennent aussi pour travailler à la formation des responsables…Dans les quartiers de Brazzaville et les villages les communautés de base, les « mabundu » naissent et prennent rapidement une place importante dans la vie de la chrétienté congolaise. Les Scholas populaires du Congo sont fondées par M. l’abbé Barthélemy Batantu et quelques laïcs, en septembre 1959. L’enseignement catholique qui a connu une forte extension du temps du P. Roger Vallée, continue à se structurer avec le P. Joseph Le Badézet (1952-1957). Il sera remplacé par le P. Peyre, mort tragiquement par accident d’avion sur le mont Cameroun, le 4 mai 1963. M. l’Abbé Félix Békiabeka prendra sa place.
A partir du 11 novembre 1961, Mgr Bernard est secondé par un coadjuteur, Mgr Théophile Mbemba, qui lui succède le 23 mai 1964. Celui-ci est officiellement intronisé comme Archevêque de Brazzaville le 7 février 1965. A son tour il aura comme coadjuteur Mgr Émile Biayenda, le 17 mai 1970. A la mort de Mgr Mbemba, le 14 juin 1971, Mgr Biayenda devient Archevêque de Brazzaville.
Après la révolution de 1963, l’Église a subi des pertes importantes au plan des écoles et donc du contact avec les jeunes. En effet, l’Église catholique et toutes les autres confessions religieuses se sont vues dépouillées de leurs écoles, de leur enseignement profane et de tous les mouvements scolaires et parascolaires d’action catholique, par le pouvoir politique du pays. En 1964-65, la nationalisation de l’enseignement privé stoppe, dans leur élan, des institutions toutes neuves.
Par la suite, des jeunes gens et des jeunes filles, la plupart des étudiants, surtout dans les centres urbains, et des adultes ont accepté d’enseigner bénévolement le catéchisme.
A Brazzaville, tous les samedis, et ce jusqu’en dans les années 1980, des cours formation religieuse de catéchisme sont donnés dans l’ancien Centre des Œuvres aux catéchistes bénévoles de la capitale. Au début, l’action apostolique se devait discrète, puis lorsque la liberté de conscience et de religion a été garantie par la Constitution, l’Église, sans retrouver les écoles, a été plus libre dans l’exercice de sa mission. Les responsables de la catéchèse, la Conférence épiscopale, se concertent sur les plans de l’enseignement religieux à dispenser, mais c’est chaque responsable ou équipe diocésaine qui se charge effectivement du lieu et de la modalité de former ses catéchistes. Le laïcat rendu plus responsable de la vie ecclésiale, les communautés chrétiennes de base, les divers mouvements d’apostolat et de piété ont donné à l’Église une stature d’aplomb. Elle traverse avec le Congo les années d’expérience malheureuse du socialisme scientifique ; elle a célébré son Centenaire d’existence en 1983 ;elle a accueilli sa Sainteté le Pape Jean-Paul II, le 5 mai 1980. La conclusion que le P. Charrier donnait à son analyse sur l’Église du Congo en 1976, reste encore d’actualité.
« Le pays est justement entré dans un mouvement de conscientisation. L’Église n’est sans doute pas en parfaite symbiose idéologique, mais elle invite les chrétiens à servir pleinement leur patrie. Elle sait que, par le Christ, l’homme est fils de Dieu et elle veut promouvoir la dignité humaine. Parmi les initiatives récentes, il faudrait mentionner le magnifique effort liturgique, surtout dans le domaine du chant (scholas populaires), la pastorale des foyers, la formation permanente du personnel missionnaire, l’œcuménisme…
L’Église du Congo, bien que développée de façon inégale, cherche maintenant à travailler en profondeur, tout en s’interrogeant sur l’évangélisation des milieux chrétiennement démunis et sur la formation de laïcs responsables. Elle veut s’insérer dans la vie congolaise à la place qui lui revient et, tout en gardant bien des aspects traditionnels, suivre l’homme congolais dans son évolution ».
Conclusion
La République du Congo est limitée à l’Est par le fleuve Congo, la frontière naturelle avec la République Démocratique du Congo (ex-Zaïre) et a pour voisins, au Nord, la Centrafrique et le Cameroun, et à l’Ouest le Gabon et le Cabinda (Angola). Elle possède une bordure maritime sur l’Océan Atlantique de 150 km. Pointe-Noire le port maritime est aussi la deuxième ville du pays, reliée à Brazzaville par le Chemin de Fer Congo Océan (C.F.C.O) long de 512 km et construit de 1921 à 1934. Autrefois capitale de l’Afrique Équatoriale Française (A.E.F.), Brazzaville est maintenant celle du pays. Avec ses 2 millions et demi d’habitants dispersés sur 342.000 kilomètres carrés, le Congo est assez peu peuplé. Mais cette évidence doit être nuancée, car si de vastes régions sont pratiquement vides d’hommes, d’autres sont occupées par des groupes nombreux et laborieux dont les activités ont profondément marqué le paysage. Depuis un demi-siècle surtout, un vaste et constant mouvement d’exode rural a entraîné la croissance rapide de grandes agglomérations et de petits chefs-lieux où résident aujourd’hui plus de 55 % des Congolais, ce qui ne va pas sans poser de sérieux problèmes aux autorités nationales. L’évangélisation du Congo, durant la période coloniale, remonte au mois de septembre 1883.
En 1983, année du centenaire de l’évangélisation du Congo, les statistiques chrétiennes indiquaient, pour tout le pays, 718.381 Catholiques et 42.935 catéchumènes. Les chiffres officiellement enregistrés sont cinq diocèses : Brazzaville (Archidiocèse), Pointe-Noire, Owando, Ouesso et Nkayi.
Aujourd’hui, Ces chiffres officiellement ont augmenté de cinq à neuf diocèses : Brazzaville (Archidiocèse), Pointe-Noire, Owando, Ouesso, Nkayi, Kinkala, Likouala, Gamboma et Dolisie tous dirigés par des évêques.
Signalons qu’en 130 ans d’évangélisation l’Église du Congo a totalisé 26 évêques dont 15 autochtones parmi eux un Cardinal Émile Biayenda, qui malheureusement fut assassiné le 22 mars 1977.
Le bref parcours de l’histoire religieuse antérieure que nous venons de faire peut aider à comprendre ce qui s’est passé au Congo le pays dans lequel est né le serviteur de Dieu Cardinal Émile Biayenda. Notre relation chronologique sur sa vie montrera, quand il sera nécessaire, comment elle est profondément marquée par l’histoire et les problèmes du pays d’Émile Biayenda que l’Église du Congo propose à la face du monde comme un modèle de foi à imiter.
Abbé Albert Nkoumbou
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