Neuvaine Mars 2014
vendredi 7 mars 2014, par
Neuvaine dédiée au Bon Cardinal Émile Biayenda
du 13 au 21 mars 2014
Directives
1- Étant donné que cette activité est diocésaine, il est demandé à toute la communauté paroissiale de participer à la neuvaine. Aucune autre activité ne peut être programmée à la même heure.
2- Commencer l’exercice de la neuvaine dans l’après-midi, à l’heure qui convient à chaque paroisse.
3- Le vendredi, la neuvaine est incluse dans l’exercice du chemin de Croix. A la fin cet exercice, lire les paroles prophétiques du jour et réciter trois Ave Maria, suivie de la prière pour la Cause du Cardinal.
4- Le dimanche, après le chant d’action de grâce, lire les paroles prophétiques du jour, réciter trois Ave Maria suivie de la prière pour la Béatification et la Canonisation du Cardinal Émile Biayenda.
5- Samedi 22 mars 2014 : Clôture de la neuvaine au cours de la messe qui a lieu dans l’après midi, avec une intension spéciale pour le Cardinal Émile Biayenda.
DÉROULEMENT
1- Chant d’ouverture, suivie de la salutation du prêtre
2- Prière pénitentielle suivie du Kyrie
3- Chant d’acclamation
4- Lecture biblique et exhortation ou homélie brève
5- Paroles prophétiques du Cardinal Émile BIAYENDA
6- Récitation du chapelet (avec les mystères du jour)
7- Prière pour la Cause de Béatification et de Canonisation
8- Quête (à déposer à la Procure)
9- Bénédiction suivie du chant de sortie
Jeudi 13 Mars 2014
La famille congolaise en perte des valeurs
Méditation : « C’est une crise profonde qui sévit dans le cœur de l’homme et qui s’exprime à travers la dépravation et la dégradation des mœurs ». (Message des Évêques face aux antivaleurs §6).
Texte biblique : Matthieu 7,7-12
Paroles prophétiques
Vous constatez comme moi, l’évolution profonde que subit actuellement la famille dans notre pays.
Les parents se plaignent : « Nos enfants nous échappent ...Ils n’écoutent plus personne ... Ils ne travaillent plus… » Les cas de jeunes filles enceintes avant le mariage se multiplient, qui aboutissent souvent à des avortements et à des stérilités, quand ce n’est pas à des suicides. Les infidélités et les mésententes sont de plus en plus nombreuses dans les foyers, qui aboutissent au divorce, même après un mariage religieux. Divorce dont les enfants sont les premières victimes : tiraillés entre des parents séparés et vivant dans l’insécurité. Abandonnés à eux-mêmes, quel foyer pourront-ils fonder plus tard. Tout cela s’accompagne d’une diminution du nombre des mariages religieux, par crainte de s’engager définitivement dans la situation du mariage que l’on sent instable et par manque de compréhension de la valeur du sacrement et des richesses qu’il apporte au foyer.
Cet ébranlement des valeurs familiales a ses causes dans l’évolution que subit notre société tout entière. La famille n’est plus groupée au village autour du « mbongui », où les anciens étaient les gardiens des traditions et où le mariage avait pour but essentiel la prolongation de la race. Les jeunes, de plus en plus nombreux, sont venus habiter en ville. Le lien avec le village où demeure la grande famille, sans disparaître pour autant, s’est quelque peu relâché.
Le travail salarié et en particulier le travail salarié de la femme, l’accès des jeunes à la culture, qui se sentent de ce fait supérieurs à leurs parents, les voyages, les lectures, la radio, le cinéma qui apportent les exemples bons et mauvais des cultures étrangères... tout cela a profondément marqué la conception et le mode de vie de la famille, les relations entre conjoints, ainsi qu’entre parents et enfants.
Même si au village se maintient la conception traditionnelle de la famille, celle-ci n’en est pas moins marquée par cette évolution.
Et pourtant la famille est et restera toujours la cellule de base de toute société. Ceux qui - à certains époques - l’ont oubliée, y sont vite revenus devant les conséquences graves de cette méconnaissance. Elle est et restera le lieu où se réalise et s’épanouit l’amour des conjoints, lequel aboutit au don de la vie et le lien où s’épanouira l’enfant dans l’affection et l’éducation de ses parents.
Il nous appartient de guider cette évolution et non la subir ; de sauvegarder les valeurs traditionnelles et de promouvoir celles qui étaient méconnues.
Émile, Cardinal BIAYENDA, Archevêque de Brazzaville.
Lettre sur la Famille, 12 Février 1975
Vendredi 14 Mars 2014
Éducation des enfants, affaire de tous
Méditation : « L’éducation est une tâche exaltante et enthousiaste, un travail que Dieu lui-même a délégué fondamentalement aux parents ». (Message des Évêques face aux antivaleurs §13)
Texte biblique : Matthieu 5, 20-26
Paroles prophétiques
Peuple de Dieu,
Chers frères et sœurs,
Nous sommes bien obligés de reconnaître que jusqu’à présent rien n’a été mis en place pour faire revivre, sous une forme nouvelle, ce lieu privilégié où l’enfant pouvait grandir et se développer.
Il y a l’école, avec tout l’effort entrepris pour adapter programmes et horaires, et à notre civilisation propre de bantou et au monde moderne, scientifique.
Il y a nos mouvements de jeunesse : pionniers et UJEC où les jeunes peuvent développer leur sens de l’effort, leur soif d’amitié et leur goût de l’entreprise.
Il y a nos communautés paroissiales qui cherchent à créer, développer ce sens de l’amitié, de la confiance et de la réflexion dont les jeunes ont besoin.
Mais il y a aussi les bars, le cinéma, la presse (les médias en bref), les livres, les revues, toute chose bonne, mais comme toute entreprise humaine marquée par le mal et qui bien souvent détruisent ce que l’école, le mouvement de jeunesse, la communauté paroissiale ou le foyer essaye d’inculquer à l’enfant.
Où le jeune a-t-il appris à jeter une branche à la tête de sa maman qui lui demande un service... ?
Où le jeune a-t-il appris à se vêtir d’une façon scandaleuse...?
Où le jeune a-t-il appris à refuser d’aller chercher des médicaments pour son père gravement malade parce qu’il lui faut faire quelques kilomètres à pied... ?
Où, dans nos mouvements de jeunes ? Dans nos écoles ? Dans nos paroisses ?
Dans nos foyers ? : Non !, nous le savons très bien. Où ... ?, Si ce n’est dans tous ces lieux où le jeune livré à lui-même laisse s’épanouir tous ses penchants à la haine, à la violence, à l’immoralité qui existe depuis que le monde est monde et que l’éducation cherche justement à corriger, à canaliser, à dominer, à rejeter.
La disparition du « mbongui » me semble être une des causes les plus importantes de ces difficultés rencontrées pour éduquer nos enfants. Il y en a d’autres : psychologiques, économiques ou sociales. Je ne chercherai pas à les passer toutes en revue, je veux simplement en faire ressortir quelques-unes qui nous aideront à faire la lumière et à mieux comprendre.
Émile, Cardinal BIAYENDA, Archevêque de Brazzaville
Lettre circulaire Carême 1974
Samedi 15 Mars 2014
Respect mutuel entre les parents et les enfants
Méditation : « C’est aussi motiver les enfants pour qu’ils fassent bien les choses, mais sans exagérer, sans dramatiser lorsque les échecs arrivent, en leur apprenant plutôt à en tirer une expérience. […]Les encourager à ambitionner des buts nobles, sans se substituer à eux dans leur effort ». (Message des Évêques face aux antivaleurs §18)
Texte biblique : Matthieu 5, 43-48
Paroles prophétiques
Mes Bien-aimés
Au cours de cette exhortation, je voudrais vous adresser le message ci-après :
A vous, chers parents, toutes mes félicitations d’avoir songé à faire terminer l’initiation chrétien ne à vos enfants. Ils ont terminé l’étape d’initiation, mais ils n’ont pas terminé la vie chrétienne : c’est maintenant qu’ils doivent commencer à vivre et à témoigner de Dieu par eux-mêmes. Aidez-les à ne pas avoir honte de leur foi. Veuillez les entourer de votre exemple de chrétiens fiers de leur foi. Si vous parents, vous n’êtes pas complexés de votre Foi chrétienne dans tous vos engagements, soyez-en sûrs, vos enfants apprendront vite à prendre au sérieux la Foi en Jésus.
Priez pour eux pour que l’Esprit Saint qui descend sur eux aujourd’hui les accompagne toute leur vie durant comme les apôtres. C’est ainsi que vous ferez d’eux des hommes conscients et solides pour le bien de toute l’humanité ; Vous les confirmerez ainsi dans la grâce de Jésus, dans la bienfaisance chrétienne.
A vous mes chers jeunes, Ne vous laisser pas entraîner par la facilité : en tant que chrétiens, n’oubliez pas que vous devez réussir votre vie par l’étude et le travail ainsi que par le dépassement de vous-mêmes, selon les valeurs de l’Évangile. Il ne suffit pas de décrocher un diplôme, il faut aussi grandir votre cœur. Même si vous avez fait plus d’études que vos parents, vous devez leur garder le respect et la soumission qui conviennent : ils vous ont donné la vie et se sont sacrifiés pour vous. Ainsi seulement vous vous préparerez à réussir votre vie devant les hommes et devant Dieu.
Un autre problème qui se pose au sein de la famille est celui de la place et du rôle de la femme dans notre société. Dans leur complémentarité réciproque et avec leurs qualités propres, la femme et l’homme sont égaux ; ils sont l’un et l’autre créés à l’image et à la ressemblance de Dieu ; ils sont l’un et l’autre, appelés à être membres de la famille de Dieu. Il faut que cette vérité chrétienne s’inscrive progressivement, et d’une manière harmonieuse, dans notre société : par l’abolition de la polygamie et par le renouvellement des coutumes concernant le mariage, la vie de famille, l’organisation de notre société et le veuvage.
Sur ce dernier point, nous rappelons la lettre pastorale de Mgr Théophile MBEMBA, à l’occasion du carême 1971. Il ne faut pas que ses paroles restent lettre morte.
Cardinal Émile Biayenda
1er avril 1973
Dimanche 16 Mars 2014
Pourquoi afflige-t-on des conditions inadmissibles aux veuves ?
Méditation : Le témoignage chrétien n’est pas facultatif. C’est une mission que nous avons reçue du Seigneur. Il dynamise notre vie et nous engage aux devants de nos frères et sœurs, pour leur apporter la lumière du Christ. (Message des Évêques face aux antivaleurs§21)
Texte biblique : Matthieu 17, 1-9
Paroles prophétiques
Nous voudrions que vous preniez de plus en plus conscience de la mission que le Seigneur nous a confiée : libérer nos frères du mensonge, les libérer du poids de nos traditions et coutumes ancestrales, aider le Christ à réaliser une révolution vitale dans nos structures anciennes sur le plan social, sans pour autant oublier la libération intérieure et spirituelle. La rupture d’avec le péché, cette aliénation fondamentale, racine et cause de tant de misères et de tant d’injustices.
La foi et la charité doivent de plus en plus pénétrer et informer notre vie de Congolais.
Elles doivent cesser d’être un simple vernis accidentel sur notre tréfonds païen. C’est à ce seul prix que notre société se transformera et deviendra réellement le Peuple de Dieu en terre congolaise.
En disant cela, nous pensons spécialement, en cette année internationale de la femme, à la transformation qui doit s’opérer dans nos coutumes familiales notamment, comme nous venons de le souligner dans notre récente lettre pastorale sur « La famille » ; nous pensons aussi à la lettre pastorale de notre vénéré prédécesseur, Mgr. Théophile Mbemba, sur les conditions combien inadmissibles, surtout par des chrétiens, imposées aux veuves ; nous pensons aussi à cette autre lettre pastorale que nous vous avions envoyée il y a deux ans, relative aux exigences de l’éducation des enfants.
Toutes ces lettres et tout ce que nous avons dit sur l’incompatibilité, sur certains points, de nos traditions et coutumes avec notre foi chrétienne, devraient nous donner à réfléchir sur le sérieux de notre foi et de notre témoignage.
La foi et la charité, mes frères et sœurs doivent imprégner nos cœurs et susciter en nous des façons de faire nouvelles qui, tout en restant en continuité avec les richesses culturelles de nos ancêtres, ennobliront ces dernières et leur imprimeront un cachet spécial, un cachet distinctif que seul, l’esprit de Jésus peut leur donner.
« Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux ».
Ainsi, nous chrétiens du Congo, si nos manières d’agir, si nos interprétations des traditions et coutumes ne différent pas de celles des païens, nous sommes indignes de porter le nom de chrétiens, de disciples de Jésus qui nous répète comme aux Juifs :
Puisse l’Agneau pascal nous libérer, tous, de nos égoïsmes et de tout ce qui pourrait nous dégrader, nous défigurer et nous faire perdre notre titre de fils de Dieu et de frères de Jésus.
Cardinal Émile Biayenda
Extrait de l’homélie, 6 avril 1975
Lundi 17 Mars 2014
L’unité et la fraternité dans le presbyterium
Méditation : « Le Christ […] demande que le sel que nous sommes ne puisse s’affadir dans les antivaleurs, et la lumière ne puisse sombrer dans la nuit de la complaisance et de la compromission ». (Message des Évêques face aux antivaleurs §20)
Texte biblique : Luc 6, 36-38
Paroles prophétiques
Je voudrais m’adresser aux collaborateurs directs de l’Évêque.
Que les Prêtres surtout se rappellent que c’est encore entre les mains de l’Évêque que le Christ fait passer les canaux de la grâce qui sanctifie les hommes. « Par l’Ordre et la Plénitude du Sacerdoce acquise à sa consécration épiscopale, l’Évêque porte les responsabilités de dispenser la grâce du suprême sacerdoce, en particulier dans l’Eucharistie qu’il offre lui-même et dont il assure l’obligation et d’où vient à l’Église continuellement vie et croissance ». (Lum. Gent. 2,26).
Aucun ministère, aucun sacrement, aucune prédication, nulle institution chrétienne ne s’exerce dans un diocèse sans la participation implicite ou explicite de l’Évêque. C’est par lui que les liens du Diocèse se font avec le prochain et le Vicaire de Rome. C’est l’Évêque qui ordonne les prêtres, leur assigne une portion de chrétienté à conduire vers le Seigneur.
L’Évêque ne peut évidemment être partout dans le diocèse et c’est par ses prêtres qu’il exerce ses pouvoirs. Il en est de même des autres personnes consacrées : religieuses et religieux et des laïcs engagés qui contribuent à l’extension du Règne du Christ. Tous ceux-là participent à des niveaux très divers au souci pastoral de l’Évêque et doivent agir en union avec Lui…
Le clergé congolais n’est pas différent aux problèmes qui se posent au prêtre d’aujourd’hui. Il sait que l’on parle ici et là de la « crise d’identité » du prêtre. Le prêtre, paraît-il, ne sait plus ce qu’il est. Mais si le prêtre ne sait plus ce qu’il est, c’est peut-être parce qu’il ne sait plus ce qu’il doit faire. Aucun maçon ne peut se demander qui il est, s’il sait qu’il est celui qui doit bâtir les maisons dont les hommes ont besoin.
« Mes chers prêtres, aimons-nous comme des frères ». Le Prêtre, c’est le Christ qui unit, qui rassemble les hommes divisés par la haine.
Le prêtre, c’est celui qui réconcilie ceux qui se sont brouillés. C’est en me considérant humblement, sans prétention aucune, avec toute ma faiblesse, comme « alter Christus », que moi, prêtre, je sais qui je suis et ce que je dois m’efforcer de vivre chaque jour.
Le Prêtre garantit la dignité de l’homme et aide les hommes à reconnaître cette dignité : « Enlever le prêtre d’un village, dans 25 ans les hommes adorent les bêtes, c’est-à-dire s’avilissent ».
Le Prêtre forme la conscience de l’homme et fait de l’homme un homme d’honneur, un citoyen consciencieux.
Tous, et plus particulièrement les membres du Presbyterium devront être unis à l’Évêque comme les cordes à la lyre et du parfait accord de sentiments et de la charité s’élèvera vers Jésus-Christ un concert de louange…
Cardinal Émile Biayenda,
Sacre de Mgr Godefroy Émile Mpwati
le 7 décembre 1973, à Pointe-Noire
Mardi 18 Mars 2014
La violence et le sang versé sont-ils une solution à nos difficultés ?
Méditation ; « C’est vrai, « même les chrétiens sont marqués par l’esprit et les habitudes de leur époque et de leur pays. Mais par leur baptême, l’Évangile les invite à renoncer aux tendances mauvaises dominantes ». (Message des Évêques face aux antivaleurs § 20)
Texte biblique : Matthieu 23, 1-12
Paroles prophétiques
Chers frères et Sœurs,
Il est difficile, aujourd’hui d’être un conducteur de peuple, dans un monde exigeant et inquiet, qui cherche des solutions à la justice pour les hommes et au bonheur des peuples. La violence et le sang versé sont-ils une solution à nos difficultés d’aujourd’hui ? Nous ne le pensons pas.
C’est pourquoi nous condamnons fermement ceux qui gaspillent la paix, en répondant le sang de leur frère et Chef. Nous, Chefs Spirituels des Églises Catholique, Évangélique, Salutiste, Kimbanguiste du Congo, tenons à rendre un hommage à la mémoire de Celui que Dieu avait placé devant nous et que le peuple avait choisi pour conduire la nation congolaise sur le chemin de la justice, de la fraternité et du partage de la richesse commune.
Nous ne pouvons pas oublier, qu’au-delà de ses convictions personnelles et sincères, il fut toujours accueillant à tout ce qu’il y avait de généreux dans la pensée et le cœur de ceux qui croyaient en Dieu. Il respectait profondément la liberté religieuse.
« A tous nos frères, croyants, du Nord, du Centre et du Sud, en souvenir du Président Marien-Ngouabi, nous demandons beaucoup de calme, de fraternité et de confiance en Dieu, Père de toutes races et de toutes tribus, afin qu’aucun geste déraisonnable ne puisse compromettre un climat de paix, que nous souhaitons tous ».
En confiant aujourd’hui, nos sentiments de tristesse à la famille du disparu et aux Responsables du Comité Militaire du Parti, nous supplions le Seigneur Dieu d’être accueillant envers notre frère et Chef, le Président Marien-Ngouabi, et de le recevoir dans sa Maison, avec cette même délicatesse qu’il mettait à recevoir chez lui les Chefs Spirituels des Églises Chrétiennes du Congo.
Émile Cardinal BIAYENDA
Mardi 22 Mars 1977 à 16hoo sur les antennes nationales
Mercredi 19 Mars 2014
L’État et l’Église doivent dialoguer sur l’éducation des enfants
Méditation : « Éduquer c’est porter à leur plénitude les potentialités qui résident chez chacun des enfants : les aider à découvrir l’importance de se soucier des autres, leur apprendre à créer des rapports authentiquement humains, à vaincre la peur de s’engager… ». (Message des Évêques face aux antivaleurs § 13)
Texte biblique : Matthieu 1, 16.18-21.24
Paroles prophétiques
Nos relations avec les responsables politiques restent bonnes. A tout moment, à chaque rencontre, on fait savoir qu’on comptait sur les Églises pour éduquer la conscience professionnelle, intéresser les Congolais au travail, éduquer nos jeunes, améliorer les conditions de la veuve. Vous avez entendu tout haut où nous pourrions être utiles dans l’enseignement : (sciences, physiques et chimie, mathématiques, éducation chrétienne…)
Le rôle de l’État est aussi très important : il est le gardien du bien commun. Cela aussi, il faut le dire. Que ce soit pour la protection des bâtiments scolaires, que ce soit pour l’organisation des Associations de parents d’élèves, que ce soit pour les Mouvements de jeunes, que ce soit surtout pour l’établissement des programmes, la formation des enseignants, des éducateurs, son rôle est de premier ordre et il attend de chacun d’entre nous une collaboration loyale, sincère ; efficace dans le seul souci de servir le bien commun.
Quant à l’Église : elle doit tout faire pour que la famille et la société civile qui sont parties prenantes dans cette œuvre d’éducation. L’Église aussi, comme l’indique le même texte du Droit Canon : « Les tâches éducatives concernent, enfin, à un titre tout particulier, l’Église... parce qu’elle a pour fonction d’annoncer aux hommes la voie du salut, de communiquer aux croyants la vie du Christ et de les aider par une attention constante à atteindre le plein épanouissement de cette vie du Christ ».
Famille, Société Civile, Église, voilà les trois forces qui concourent à la formation, à l’éducation des enfants.
Je veux vous signaler un danger auquel nous devons faire attention et combattre de toutes nos forces : le cloisonnement. Chacun chez soi, chacun pour soi : la famille sans ouverture avec la Société Civile ou l’Église, la Société Civile sans collaboration avec la famille ou l’Église, l’Église, elle-même sans dialogue avec la famille ou l’État. Cet état de fait n’est pas chrétien, ce n’est pas l’Évangile.
De plus, les enfants, les premiers intéressés ne connaissent pas ce cloisonnement. Ils sont membres d’une famille, ils sont aussi citoyens de notre pays, ils sont aussi fils et filles de l’Église. Ils réclament donc de nous une collaboration franche. - loyale - désintéressée.
Je vous invite donc, à partager vos responsabilités d’éducateurs, à collaborer à tous les niveaux selon les moyens et les aptitudes de chacun, dans le respect mutuel du domaine propre de chacun, pour que nos enfants, nos jeunes puissent profiter à plein de la diversité de nos compétences et découvrent, dans cette collaboration entre tous, ce sens du bien commun si important pour un homme qui veut être responsable.
Pour qu’une collaboration soit effective, il faut au préalable que chacun des partenaires sache ce que l’autre a à lui apporter, ce qu’il pense, ce qu’il croit, ce qu’il fait.
En terminant ce paragraphe où nous cherchons ensemble à faire la lumière et à trouver des solutions, je veux simplement proclamer clairement ce que je pense moi, votre Évêque, placé par Dieu à la tête de ce diocèse pour en être, en son Nom, le « Pasteur « , c’est-à-dire le guide, l’éducateur.
Émile, Cardinal BIAYENDA, Archevêque de Brazzaville.
Lettre sur la Famille, 12 Février 1975
Jeudi 20 Mars 2014
Si nous nous regardons les uns les autres comme enfants d’un même Père, nous verrons mieux ce qui nous unit et nous divise.
Méditation : (Si nous nous regardons les uns les autres comme enfants d’un même Père, nous verrons mieux ce qui nous unit et nous divise).
« Au-delà du tableau sombre que nous avons dépeint […] Nous avons donc à œuvrer par la vérité de nos paroles, le changement de nos comportements, le sens du bien, l’ouverture réelle au dialogue ». (Message des Évêques face aux antivaleurs § 22)
Texte biblique : Luc 16, 19-31
Paroles prophétiques
Nous voulons, avec vous d’abord, comme Pasteur et comme Père, utiliser tous les moyens dont nous disposons pour réaliser une vraie réconciliation avec Dieu notre Père.
Ensuite, dans toute la mesure du possible, nous chercherons à nous réconcilier entre nous, entre Congolais, avec les hommes de toutes races, nations religions, et ceux-là mêmes qui ont des opinions différentes.
La société de consommation envahit nos vies. Nous sommes cependant héritiers de coutumes très belles, malheureusement souvent déformées. Vivant dans l’État congolais, examinons notre vie dans notre manière de penser et d’agir, au regard de notre mentalité propre et de nos habitudes religieuses. Entreprenons ce travail courageusement à la Lumière de l’Évangile et en suivant les enseignements du Concile de Vatican II. L’heure est à l’interpellation personnelle. Cherchons à savoir ce que le Seigneur attend de nous, aujourd’hui.
Cette œuvre est grande et belle. N’hésitons pas à demander l’aide de Marie, Notre-Dame du Congo. Supplions l’Esprit Saint de nous assister et de nous donner Lumière et Force.
Tout cela exigera de nous de grands efforts, c’est certain. Il faut du courage pour modifier certaines habitudes de vie. Ne manquons pas de répondre à cet appel de notre Père Céleste que nous transmet, en ce jour, notre Pasteur Universel le Saint Père.
Si nous nous regardons les uns les autres comme enfants du même Père, nous verrons mieux ce qui nous unit et nous divise.
Reconnaissons les obstacles qui entravent l’unité intérieure de notre Église, l’unité entre les chrétiens, l’unité et l’harmonie entre citoyens de notre nation. Que cette réflexion soit faite d’abord sur notre propre vie. Développons-là ensuite en commun avec nos frères.
Ne craignons pas de nous mettre en question, c’est-à-dire de reconnaître nos propres torts. Les divisions qui nous éloignent où nous opposent à nos frères se révéleront à nous. Ne serait-ce pas à cause de notre manque de larguer de vue, à cause de notre manque de foi ?
Ne nous manque-t-il pas surtout un vrai désir de vivre selon l’Esprit du Christ ? A nous de répondre...
La réconciliation et la paix commencent toujours par une conversion profonde de chacun. Cela se traduira par un changement d’esprit dans nos familles chrétiennes, dans nos œuvres, dans nos paroisses, dans notre pays. Si nous désirons un dialogue sincère entre les croyants et avec tous les hommes de bonne volonté, il nous faut nous accepter et cette conversion personnelle et cet « esprit nouveau » qui transformeront nos communautés. Par delà les races, les mentalités, les religions, les fortunes, et les idées qui pourraient nous écarter les uns des autres, nous pourrons alors « rencontrer « les autres au plan de la Fraternité humaine.
Cardinal Émile Biayenda,
6 novembre 1973
Vendredi 21Mars 2014
« L’unité vraie, c’est l’unité des cœurs, l’unité des esprits : peu importent les diversités extérieures ».
Méditation : « Chacun de nous doit conjuguer un état d’esprit permanent et un mode de vie en harmonie avec sa conscience et, par son engagement professionnel, collaborer efficacement au développement de notre pays trop longtemps assis au bord de la route qui conduit au développement ». (Message des Évêques face aux antivaleurs § 22)
Texte biblique : Matthieu 21, 33-43.45-46
Paroles prophétiques
Je réaffirme la dimension œcuménique et nationale de sa promotion, la place et la mission de l’Église au Congo, la responsabilité des chrétiens dans la construction du pays : « L’unité vraie, c’est l’unité des cœurs, l’unité des esprits : peu importent les diversités extérieures : « Qui n’est pas contre nous est pour nous », dit le Christ, Notre Seigneur.
C’est bâtir solidement l’unité que de se réjouir des événements heureux qui arrivent à d’autres qu’à nous…
L’Église a pour raison d’être de promouvoir la paix, l’unité, la fraternité. Elle est toujours considérée comme le début d’un monde unifié, d’une humanité fraternelle, en proposant, à tous les hommes, le motif essentiel de notre union en unité, à savoir que tous croyants et incroyants, tous les hommes de toutes races, langues et nationalité, tous nous sommes frères, tous nous n’avons qu’un seul père, Dieu…
L’Église a toujours travaillé pour aider le Congolais à éliminer ses complexes. L’Église, par exemple, veut parler aux gens dans leurs langues maternelles, qui sont aussi valables que le français. Les missionnaires ont appris ces langues et même se sont efforcés d’écrire en ces langues sans complexe… ».
L’œcuménisme est symbole de l’unité nationale. En effet, vous savez que l’Église ne travaille pas à unir les chrétiens seulement. Elle vise à unir les hommes comme tels, tous les hommes. L’Église à pour raison d’être de promouvoir la paix, l’unité, la fraternité.
Elle s’est toujours considérée comme le début d’un monde unifié, d’une humanité fraternelle, en proposant à tous les hommes le motif de notre union en unité, à savoir que tous croyants et incroyants, tous les hommes, de toutes races, langues et nationalités, tous nous sommes frères, tous nous n’avons qu’un seul père : Dieu.
Et c’est dans la mesure où l’Église aura les mains libres pour annoncer cette Bonne Nouvelle à qui veut l’entendre que notre Église contribuera encore mieux à l’unité des Congolais.
C’est en acceptant cela que l’homme sera amené à une fraternité sincère et réelle qui ne camoufle rien de louche, rien d’intrigant.
L’Église n’a pas seulement à favoriser, mais elle doit promouvoir l’unité nationale ; c’est son premier devoir : annoncer, révéler, redire aux hommes qu’ils sont tous réellement des frères malgré les différences multiples.
Cardinal Émile Biayenda
19 février à Radio Congo
QUELQUES CHANTS
LATISA YE ELAMBA YA LIMPATI
Ref ; Tata Émile Biayenda, solo, omipesi na yo e, mpo ya mo bombamo, Tata, mwa Bokonzi bwa likolo, bo moi bwa ba Kristu Kimya e ngo boboto bozala !
1- Na libonza lya Cardinal Émile Biayenda Tosengi yo nguya e, Mokonzi, Bokasi bwa yo e
2- A mipesi lokola yo e, Moboma ya kamwa, Latisa ye e élamba ya limpa ti ;
Notre Bon Cardinal a sacrifié sa vie
Ref. : Notre Bon Cardinal a sacrifié sa vie Pour la paix règne dans notre pays (bis)
1- Ce beau pays, qu’il portait dans son cœur et pour lequel, il a versé son sang.
2- Avons-nous vraiment connu la paix ? Avons-nous vraiment vécu dans la paix ?
3- Son dernier message, demande un climat de calme, de fraternité et de confiance en Dieu.
4- Heureux ceux qui meurt pour la paix. Heureux êtes-vous, les artisans de la paix.
5- Le sang du Cardinal aujourd’hui a triomphé, Peuple de Dieu, chantez amen (alléluia)
Je crois en Dieu, mon Dieu
1. Je crois en toi, mon Dieu, Je crois en toi.
Vivant, mystérieux, si près de moi.
Dans tous les désarrois, Tu garderas ma foi.
Je crois en toi, mon Dieu, Je crois en toi.
2. J’espère en toi, mon Dieu, j’espère en toi
Ta main du haut des cieux, prend soin de moi.
Quand sous l’effort je ploie, quand sombre toute joie ;
J’espère en toi, mon Dieu, j’espère en toi.
3. N’aimez que toi, mon Dieu, n’aimer que toi,
Les saints d’un cœur joyeux, ont fait ce choix.
Ils ont tracé pour moi, la route vers la croix,
je veux aussi, mon Dieu, n’aimer que toi.
4. Plus près de toi, mon Dieu, plus près de toi,
Pour que Je serve mieux, reste avec moi.
Fais moi de jour en jour, grandir, en ton amour.
Plus près de toi, mon Dieu, plus près de toi.
PRIÈRE POUR LA CAUSE DU CARDINAL ÉMILE BIAYENDA
Seigneur Dieu, notre Père, qui as révélé aux hommes par ton Fils Jésus-Christ, les voies du Royaume des cieux et de l’éternité bienheureuse : accorde à ton Serviteur, le Cardinal Émile Biayenda, la grâce d’être glorifié parmi tes élus du ciel, lui qui, par ses vertus et le sacrifice de sa vie, a témoigné sur terre, du véritable amour de Dieu et du prochain.
Par Jésus-Christ, Notre Seigneur.
Amen