Mgr Bienvenu MANAMIKa Archevêque de Brazzaville
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LA MÉMOIRE BIAYENDA


 
 
 
 

Les origines de la vocation d’Émile Biayenda

Une vocation naît d’un genre infini de sources. C’est qu’un effort, l’appel du « Maître » ne se fait pas toujours aussi puissant, aussi palpable et aussi efficace pour tous qu’au temps où Notre Seigneur choisissait lui-même ses premiers apôtres. A Saint Pierre, à Mathieu, aux autres, une simple invitation avait suffi pour les décider à tout quitter et le suivre : « Toi suis-moi ! Je ferai de toi un pécheur d’âmes... »

Et il est digne de remarquer que la plupart de ceux auxquels était intimé cet ordre du maître, à part le jeune homme riche dont nous parle l’évangile, ont fidèlement écouté et répondu ; cette fidélité à l’appel du Seigneur, les apôtres nous la livrent par le martyre qu’ils ont fait de leur vie.

Le bon Dieu se sert donc de tous les moyens et de toutes les circonstances de la vie des hommes pour élire ceux qui doivent devenir ses ministres : un appel intérieur, un désir ou un attrait intime, un conseil entendu, d’un ami, d’un prêtre d’un religieux d’un simple maître ou d’un parent, un bon exemple, une compassion pour les âmes qui souffrent sans espoir en Dieu, la beauté des chants, des cérémonies liturgiques de l’Église la reconnaissance envers Dieu pour une grâce obtenue etc. sont autant de voix dont se sert le bon Dieu pour son appel.

Et pour moi comment d’après moi ce bon et aimé Maître a-t-il procédé pour m’appeler après lui ?

... Autant que je me le rappelle, et comme je l’ai toujours pensé et dit chaque fois que cette origine m’a été demandée, je pense que ma vocation a signalé aussi le désir de travailler pour le salut des âmes et pour la gloire de Dieu - propter salutem pratium marum et propter gloriam Dei : tient de deux sources.

Vous mes Révérends Père Houchet, Morvan et Durand surtout qui aimerez à faire de moi votre enfant de chœur dans vos tournées de brousse, vous les Révérends Frère Paul, François et Mathurin, qui me faisiez votre marmiton, et me parliez des beautés du sacerdoce et m’aidiez volontiers, je vous bénis tous, car le bon Dieu s’est certainement servi de vous pour m’appeler à Lui.

La reconnaissance à cause des bienfaits familiaux doit jouer également un rôle dans mon choix.

En effet des parents païens naître six et devenir à temps des enfants de Dieu et de l’Église Catholique par le baptême ; des six enfants avoir en dernière naissance, une petite sœur, laquelle était depuis longtemps attendue, pleurée et demandée avec instance au bon Dieu, puisque nous n’étions que des garçons tous les cinq et apprendre enfin de Boundji en 1942, la triste nouvelle de la mort de cette chère maman, qui nous quittait heureusement muni du dernier sacrement de baptême sont encore les traits d’union qui m‘ont poussé à la vocation sacerdotale.

« Mon Jésus, il me semble que ces moyens sont tous naturels, mais je les envisage au fur et à mesure que je comprends sous l’angle surnaturel et providentiel ; faites bon Maître, que je me rattache à vous et ne vous quitte plus, car c’est vous qui choisissez et non pas nous ».

Texte écrit par
le Grand Séminariste Émile BIAYENDA
en 1950

 


 
 
 
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