vendredi 4 avril 2025
Chers frères et sœurs dans le Christ,
Chaque année, le carême est, pour nous, le temps providentiel, où personnellement et communautairement nous nous efforçons de suivre plus fidèlement le Christ.
Vos pasteurs vous invitent donc à vous renouveler dans votre attachement à Jésus-Christ, et dans votre générosité chrétienne. Les efforts que nous avons à faire sont nombreux ; mais il en est un qui est particulièrement important aujourd’hui ; il nous concerne tous : celui de participer au développement et à la construction d’un monde plus juste et plus fraternel.
Notre Saint Père, le Pape Paul VI, a voulu rendre tous, les chrétiens attentifs à ce devoir, par sa lettre au Cardinal Roy, du 14 Mai 1971. Le Synode des évêques, à Rome, s’est aussi penché sur ce vaste problème. Car, « on ne peut pas être authentiquement chrétien sans participer activement au développement et à cet effort pour plus de paix dont nous sentons tous l’urgence. Ce devoir est une composante même de notre foi. Évangéliser, c’est aussi participer au développement », (Intervention de Mgr l’Archevêque de Brazzaville, au Synode, le 22 Octobre 1971).
Il est vrai, promouvoir et organiser le développement pour construire un monde plus juste et plus fraternel n’est pas directement la tâche de l’Église. S’il lui est arrivé de prendre, parfois, directement en mains, cette responsabilité, c’était parce qu’il ne se trouvait personne d’autre pour l’assurer. Normalement, cette tâche revient directement à ceux qui sont responsables du gouvernement des peuples.
Mais les chrétiens ont le devoir d’être préoccupés par cette tâche : ils doivent être parmi les premiers à participer au développement. Ils ne pourront le faire qu’en vivant intensément leur vie chrétienne dans leur communauté nationale.
C’est pourquoi, nous vous invitons, aujourd’hui, à réfléchir sur notre place de chrétien dans la communauté nationale et sur le devoir que nous avons de participer à la construction de notre pays et du monde dans la justice, la paix et le progrès.
Le chrétien est membre du Peuple de Dieu, mais il n’en est pas moins membre de sa communauté nationale. Le fait d’être chrétien ne peut pas diminuer la valeur du citoyen. Au contraire, le vrai chrétien veut être parmi ceux qui travaillent le plus pour le bien de leur pays.
C’est ainsi qu’il accomplit la loi du Christ qui lui demande d’aimer son prochain...
Émile Cardinal BIAYENDA
(Extraits de la Lettre Pastorale "Carême 1972")
Dans la même rubrique