jeudi 5 septembre 2024
Mes biens chers Frères,
C’est une grande joie de vous voir, venus nombreux à cette cérémonie de profession de ces quatre toutes jeunes filles dans la vie religieuse. Cette affluence, sans aucun doute, montre, une fois de plus, que c’est un moment très important.
L’ordination d’un prêtre, la profession d’un religieux ou d’une religieuse, constituent, pour les croyants, des événements plus qu’heureux, des événements prometteurs de salut pour le monde. Et quoiqu’il eut en paroisse, une ordination de prêtre ou une profession religieuse, bref une donation totale d’un fils du pays au service gratuit des hommes, ses frères, c’est un signe très éloquent de la générosité foncière de cette société, un signe de bonne santé morale, un signe évident de ferme volonté de redressement et de bienfaisance qui anime cette communauté sociale.
Heureuse cette nation où les jeunes ont encore l’ambition de servir gratuitement. Le prêtre, le religieux, la religieuse, c’est, en effet, quelqu’un qui, à cause du Christ, livre sa vie pour le bien de ses frères de la société et cela, dit Jésus, jusqu’à la mort. Le prêtre, le frère, la religieuse, le monde doit s’en réjouir, car ce sont des serviteurs de l’humanité qui ne demandent qu’à servir au sens plein du mot : ils quittent volontairement tout ce qui fait la joie légitime de cette existence, pour essayer d’aider les autres à avoir la joie de vivre. Leur maître, en effet, leur demande d’apprendre et de croire : « qu’il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux que l’on aime ».
Oui, cet événement, c’est un événement qui doit réjouir et l’Église et notre Nation. Quatre jeunes filles qui, à cause de leur foi en Jésus, s’engagent à promouvoir, de toutes leurs forces, de tout leur cœur, le bien et le bien suprême dans notre monde. C’est très heureux, c’est une grâce pour les hommes. Que Dieu qui les appelle et qui appelle tous et chacun des hommes aux différentes fonctions dont ce monde a besoin pour aller comme il convient, oui que ce Dieu Maître des destinées humaines les bénisse, les fortifie, les assiste de la lumière du Saint-Esprit animateur, pour que ces jeunes générosités restent fidèles à leur idéal si grand et si bénéfique pour nous tous.
Remercions donc le Seigneur, notre Dieu, qui, par l’élection de ces jeunes : « vient visiter et racheter son peuple ». Remercions-le pour cette grande grâce. Louons-le pour ce qu’il fait pour son Église au Congo, en nous donnant cette nouvelle famille de servantes de Jésus. Qu’il soit béni de nous avoir donné son serviteur, notre Vénérable Mgr Théophile MBEMBA, qui, à coup sûr, a été l’Instrument docile de sa volonté d’implanter le salut avec racines congolaises que sont les congrégations Diocésaines, comme cela se fait pour toute œuvre qui se veut implantée solidement.
Mgr Théophile MBEMBE a été un homme d’Église : il a senti la nécessité de fonder solidement l’Église du Congo. C’est uniquement ce souci qui l’a poussé à lancer ces Congrégations Diocésaines locales. Il avait conscience de faire œuvre d’Église et nous voyons que le problème des vocations a toujours été une préoccupation de sa vie sacerdotale. Il nous a laissé un cantique très populaire à cet effet, où il réaffirme, après le Christ : « Nsola na yô, m’situ na yô, kâ bisadi bi kondolo » (La moisson est abondante mais les ouvriers peu nombreux). Ce cantique nous dit beaucoup sur son souci pastoral qui devait prendre forme dans la fondation des Congrégations Diocésaines, à l’exemple de beaucoup d’Évêques dans le monde. En cela, il répondait au vœu même du Concile Vatican II qui, dans le contexte actuel de la réadaptation de la vie religieuse reconnaît que : (je cite) « Il y a une raison particulière, dans les nouvelles chrétientés, de promouvoir et de développer les formes de vie religieuse qui correspondent aux caractères et aux mœurs des habitants, aux conditions de vie et aux coutumes locales ». (Vat.2 PCI)
Avec cette profession, le vœu de Mgr MBEMBA se trouve actualisé : la Congrégation des religieuses Diocésaines Congolaises est lancée. Elle a démarré il y a 5 ans, en Septembre 1966, avec une dizaine de filles, cinq ans de peine, mais aussi de ferme espoir que Dieu et son Église y trouveront leur compte. La nouvelle Congrégation porte fortement l’empreinte des préoccupations majeures qui ont éclairé cette âme pastorale : son amour pour l’Église et sa dévotion pour Marie Mère, patronne de sa vie personnelle, de son Diocèse et du Congo.
Extrait de l’homélie du Cardinal Émile BIAYENDA
à la cérémonie de profession religieuse des Sœurs de Zungula, en 1976
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