mercredi 30 octobre 2024
Le Seigneur nous invite à progresser dans notre vie fraternelle, il nous apprend à regarder l’autre : tout homme est un frère, quelles que soient sa faiblesse, sa misère. On est au-dessus des couleurs, des langues, du pays : Jeux Olympiques. Le pécheur n’est jamais quelqu’un que l’on rejette après l’avoir condamné, c’est un homme à sauver. Jésus lui-même ne voit pas autrement ceux qu’il rencontre.
Pour pardonner, il faut faire une démarche fraternelle auprès de celui qui nous a offensés, seul à seul, en équipe, en Église, en prière... Il ne sert à rien d’attendre qu’il vienne présenter ses excuses. Rendez le mal par le bien.
Toute communauté chrétienne vraie est orientée vers les pécheurs : car la communauté chrétienne exprime toute sa vie dans la prière. Rassemblés pour écouter la parole de Dieu, pour prier fraternellement, les chrétiens qui célèbrent l’Eucharistie se tournent d’un même cœur confiant vers le Père.
Aujourd’hui, ne fermons pas notre cœur, mais écoutons la voix du Seigneur, elle nous heurte. L’évolution de nos mentalités.
Jésus donne des consignes à ses apôtres. C’est au cours d’entretiens sur la vie future de la communauté des croyants que Jésus prononce les paroles que nous venons d’entendre.
Si ton frère commet un péché. Le péché existe donc : offenser Dieu, offenser le prochain, nuire à autrui. Nos premiers parents ont péché par refus d’obéissance, par orgueil. Et le Fils de Dieu est venu pour le salut des pécheurs.
Va lui parler seul à seul, montre-lui sa faute, cela s’adresse à chaque croyant d’indiquer à l’autre son péché, de l’aider à en sortir. Ce qui suppose pour soi un certain effort aussi de faire le bien de soi-même. Une œuvre de patience qui exige à recommencer non plus seul, mais avec plusieurs, puisque Dieu nous a créés en société et a voulu nous sauver en Église. Travail en échelon : Individuel, avec d’autres, en Église.
Le devoir de l’autre, de celui qui s’est trompé de voir dans les démarches, les conseils des autres une intervention de Dieu, son doigt et sa volonté de nous sauver. Celui qui refuse de nous écouter, cependant écoute les personnes de bien et les exhortations de l’Église elle-même, doit encore être considéré comme un païen et un publicain, c’est-à-dire, un être qui doit retenir notre attention et nous dicter tous les moyens possibles pour le gagner à la vie de Dieu.
Vraiment, je vous le dis, tout ce que vous aurez lié sur la terre, sera lié dans le ciel. Jésus parle aux apôtres, aux colonnes de l’édifice de son Église. Lui qui est Dieu et qui ne saurait faire des choses à moitié, laisse à son Église des pouvoirs et des signes efficaces de réconciliation de l’homme avec son frère, avec la communauté, la société, avec Dieu : c’est le sacrement de pénitence, d’aveux de nos fautes, suivi de fermes propos de nous corriger et de nous efforcer sur le chemin du bien.
Mes Frères, la haine, l’insécurité, l’injustice, l’égoïsme, les divisions, l’irrespect de la vie, les meurtres, la guerre etc. qui sont devenus, partout, comme l’air que respirent nos poumons, sont peut-être un signe ou une conséquence d’oubli des conseils du Seigneur de son Évangile tiré dans Matthieu 18,15-20.
Que faire ? Quel comportement adopter ? C’est le Seigneur qui nous guide encore : « Oui, vraiment, Je vous le dis : si deux d’entre vous sur la terre s’entendent pour demander quelque chose..., ils l’obtiendront de mon Père qui est aux cieux. Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux ».
Nous savons que là où il y a Jésus, Dieu est là. Il y a la vérité, la vie, les vrais biens, la peine : choses et éléments vers lesquels tendent les hommes, l’humanité, les pays, les continents. Pas seulement deux ou trois qui se réunissent, mais des centaines d’hommes, des pays entiers qui œuvrent pour la paix, mais se réunissent-ils là, chacun, avec une conscience craignant Dieu ?
Nous qui sommes ici, nous y sommes pour honorer le jour du Seigneur. Nous sommes réunis ici au nom de l’Église, en vertu de nos sentiments de foi, au nom du Seigneur qui nous parle par les Écritures et qui sera présent parmi nous dans le sacrement de l’Eucharistie. 1er Janvier de chaque année, le Saint Père a consacré ce jour à la prière pour la paix.
Luttons pour la paix : lorsque la guerre survient, tout le monde est concerné et lorsque la paix fait défaut, le progrès s’arrête : personne ne travaille dans la peur. Nous n’aurons pas la paix aussi longtemps que l’esprit chrétien ne s’affermit pas en nous aussi longtemps, que tous les hommes, surtout les chrétiens, ne vivent pas l’amour du Christ.
Prions donc tous, afin que nous soyons sincèrement chrétiens dans la Fraternité.
Cardinal Émile BIAYENDA,
Homélie du 23e Dimanche Ordinaire,
Année 1972
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