LA MÉMOIRE BIAYENDA

Rendons la terre habitable pour tous

Le Seigneur prépare un Festin : c’est-à-dire Dieu est à l’œuvre pour rendre ce monde agréable comme un jour de festin.

Dieu veut que cette terre permette à l’homme de s’épanouir : qu’elle soit habitable pour tous les hommes : que tous les hommes que chacun des hommes puissent se sentir à l’aise dans ce monde comme les invités à un festin joyeux.

Voilà le travail qui incombe à l’Église de Jésus et à touts ceux qui croient en Lui : mettre assez d’amour fraternel sur la terre pour que cette terre devienne habitable par tout être humain.

En effet, le Christ disait :

« Je vous laisse un seul commandement.
Aimez-vous les uns les autres,
... car vous avez un même Père, Dieu ! »

C’est là donc notre unique devoir, notre seule dette, précise St Paul.

C’est ce même devoir que l’Année Sainte a tenu à nous faire vivre cette année, par le grand thème de la Réconciliation. Nous avons essayé de vivre la Réconciliation dans ces trois dimensions :

1/ Réconciliation avec Dieu d’abord, dans le Christ réconciliation avec la loi de Dieu sans laquelle la vie est impossible comme chacun peut le constater !

2/ Réconciliation avec soi-même : s’aimer suffisamment soi-même en s’attachant au bien en vue d’être digne fils du Père qui nous appelle à partager sa vie !

3/ Enfin, Réconciliation avec les autres : en reconnaissant que les autres sont mes frères et qu’ils ont droit à la vie sur cette terre !

C’est un vaste programme que l’Église, à l’occasion de l’année Sainte, nous a rappelé de différentes manières. Si c’est un programme c’est surtout une GRACE que Dieu a promise, et que l’Église nous a fait implorer de façon sociale, pendant cette année sainte. C’est une grâce, et nos efforts humains n’y suffisent pas pour que la RÉCONCILIATION SOIT FAITE en nous et sur la terre comme au Ciel.

L’Année Sainte va s’achever, et pourtant le monde n’est pas changé : le mal continue, les crimes continuent et même se multiplient, la menace de guerre pèse toujours, les mœurs continuent d’avilir la personne surtout de la femme et de l’enfant.

Il n’y a pas lieu de nous décourager : nos efforts de vie chrétienne, nos efforts de justice, nos efforts de pénitence, nos efforts de réconciliation, tous ces efforts doivent se poursuivre. La fin de l’année sainte n’est pas une clôture : c’est, comme à la fin de la Messe, l’ENVOI EN MISSION.

Pendant l’Année Sainte, nous avons pris conscience que la moisson est abondante, le travail est immense, et le Savoir-faire des hommes n’y suffit pas. Écoutons humblement maintenant ce que nous dit le Christ lui-même. Il nous dit :

« Priez donc le Maître du monde »

Voilà, Frères, la dernière et unique recommandation que nous devons suivre pour que la grâce de l’Esprit de Réconciliation se répande sur toute chair, pour que les hommes mûrs de l’intérieur par l’Esprit du Christ qui éclaire tout homme en ce monde, se reconnaissent dans leurs actes, comme des frères, pour cohabiter sur cette terre.

C’est pourquoi, à une époque où l’on parle tant de communautés de base, j’ai proposé aux chrétiens du Congo, dans une lettre pastorale, l’importance de la Famille chrétienne pour le renouveau du monde. La Famille est une mini-église, c’est la base de la société, c’est la que Dieu façonne les cœurs des hommes.

Il importe donc de relancer la vie chrétienne en famille, notamment par la prière en famille, signe véritable de la FOI, et de l’effort de vie chrétienne selon le Christ.

C’est cette vie de prière et de foi en famille qui, peu â peu, permettra de faire rayonner une ambiance saine dans nos maisons, nos quartiers, nos milieux de vie et de travail, nos théâtres.

Au centre de notre prière en famille, spécialement en ce mois marial, la prière évangélique du chapelet : c’est le moyen choisi par Notre Mère, la Mère du Sauveur, et proposé par tous les Papes, pour faire triompher la Règne de Dieu sur le règne de Satan et de la haine.

Comme disait Pie XII :

« Une famille qui prie est une famille qui vit »,
(c’est-à-dire qui donne la vie)

C’est le vœu que je formule pour vous tous, pour vous engager résolument par la prière sur les voies de l’Esprit Saint, pour le Renouvellement de la face du monde, décidé par Dieu et relancé par l’Année Sainte.

A tous, père et mère et enfants, bon travail d’apôtre par la prière en famille.

Cardinal Emile BIAYENDA,
(Extraits de l’Homélie du 28^e dimanche
à Kinshasa en 1975)

Cardinal Émile BIAYENDA