Mgr Bienvenu MANAMIKa Archevêque de Brazzaville
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LA MÉMOIRE BIAYENDA


 
 
 
 

« Si l’Église est divine à cause du Christ qui l’anime, elle est aussi humaine »

« Je crois à la Sainte Église catholique ».

C’est dire que j’adhère, que je donne mon assentiment sans réserve aucune à l’Église. Par cette foi je renonce de compter sur moi pour m’en remettre à sa parole, car pour moi baptisé, c’est la condition indispensable pour mon salut.

Nous devons croire à la Sainte Église catholique, lui faire pleine et entière confiance ; parce que c’est le miracle permanent du Christ parmi nous. « Voici que je suis avec vous jusqu’à la fin des temps ». « Et moi je suis avec vous pour toujours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28,20).

Parce que c’est la famille des baptisés rassemblés dans le Christ. Parce que, c’est la plénitude du Christ embrassant l’univers renouvelé et régi par le Sauveur, comme l’enseigne Saint Paul dans son épître aux Colossiens 1,15. Parce que, c’est la société qui a pour mission de continuer le Christ sur la terre, de le répandre et de le communiquer. « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples les baptisant au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit » (Mt 28,19). « Qui vous écoute, m’écoute »... (Qui a Dieu pour Père et l’Église...).

L’Église, c’est notre Mère pour laquelle nous devons avoir un amour, une obéissance et un dévouement. Notre amour pour elle est un amour affectif, qui est vrai au fond de nous-mêmes et engage tout notre être et est source de notre zèle extérieur.

Un amour effectif qui m’engage donc au travail, me rend apôtre pour la répandre et la faire aimer, car elle seule reflète Dieu sur la terre et est la voie du salut. Je dois l’aimer et la respecter en la personne du Pape, des évêques et de toute la hiérarchie, encore une fois : « Qui vous écoute m’écoute ».

Mon obéissance basée sur la foi me dit que si l’Église est divine à cause du christ qui l’anime, elle est aussi humaine, car elle est faite pour les hommes et elle repose sur eux pour une part. De même que le Fils de Dieu en s’incarnant, prit un corps humain avec ses limites et ses faiblesses, connut la lassitude, la faim, la soif, la fatigue, la souffrance, les affres de l’agonie... ainsi le Christ qui prolonge en son Église son Incarnation, souffre encore des imperfections et des fautes des hommes qui la composent.

Les apôtres eurent de la peine à reconnaître le Divin en Jésus qui gisait, prostré dans son agonie ou quand il fut fouetté et crucifié, ainsi à certaines époques de la vie de l’Église et à certaines circonstances particulières, on a de la peine à retrouver le Christ dans ses chrétiens et leurs chefs... Ce sera la perpétuelle agonie du Christ, dont parle Pascal. « Le Christ de l’agonie avait connu aussi des heures de gloire sur le Mont du Thabor ou sur la montée vers Jérusalem, le matin des Rameaux. L’Église connaîtra aussi des succès et des triomphes, mais aussi des échecs et des scandales » (cf Paraboles de l’ivraie mêlée au bon grain, du filet qui capture de bons poissons et aussi de moins bons). Jésus en a averti Pierre, son remplaçant : c’est en notre endroit aussi : « Ce sera à toi d’affermir tes frères dans la foi... et de les redresser » (Lc 22,32) ainsi les mauvais chrétiens, comme les mauvais papes ou les mauvais prêtres ne démentent en rien la véracité de la doctrine de l’Église, pas plus qu’un mauvais médecin n’est la condamnation de toute la médecine.

L’Église a produit assez de fruits de sainteté et de perfection pour n’avoir rien à craindre du scandale de ses fils indignes. La réputation n’est pas à faire... Il reste que Dieu a laissé à l’homme le redoutable pouvoir de s’opposer à Lui ; sa grâce ne supprimant pas la liberté dans les âmes, même chez ses consacrés. Nous voilà tous bien avertis, mes frères.

Par vocation, par une grâce insigne de Dieu nous sommes appelés à jouer un rôle dans l’Église. Nous sommes l’Église, de la lignée de ceux qui en sont les colonnes. A un titre exceptionnel, nous aurons plus reçu d’elle que les simples fidèles. « Magnificat -quia fecit michi magna qui potens est- » c’est pourquoi notre obéissance à ses chefs : d’abord au Pape sera comme un culte et une dévotion. Nous prierons pour lui, nous étudierons avec soin les enseignements pontificaux. Nous serons attentifs à ses consignes, notamment en cette période, car c’est par les prêtres unis à leurs évêques que se traduira, dans le peuple, l’esprit du conseil...

Abbé Émile BIAYENDA
document : « VIVRE EN TÉMOINS DU CHRIST »
Animation récollection, le Vendredi 26 Mai 1964

 


 
 
 
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