Mgr Bienvenu MANAMIKa Archevêque de Brazzaville
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LA MÉMOIRE BIAYENDA


 
 
 
 

« Le dialogue, c’est l’art de demander à chacun de faire ce qu’il sait faire pour le bien commun »

Frères humains, que la splendeur de cette assemblée, au nom du seigneur qui nous a créés, nous relève la joie de vivre en frères, et nous donne le désir sincère de rechercher l’unité, l’entente, le respect mutuel entre les personnes, en vue de marcher ensemble et de conjuguer nos efforts pour promouvoir le bien de tous dans notre cher pays, le Congo, que nous voulons tous voir beau et organisé !

La construction d’un pays est si vaste qu’une seule organisation ne suffira pas : Il faut le concours des efforts de tous les hommes de bonne volonté, chacun selon sa compétence, selon sa place, à son ordre. A la suite de Saint Paul, l’expérience quotidienne montre que pour mener une construction à bonne fin, une chose s’avère absolument nécessaire : le dialogue. Le dialogue, c’est l’art de demander à chacun de faire ce qu’il sait faire pour le bien commun.

Puisse le souvenir de cette journée éclairer nos vies dans les foyers, dans les entreprises, les bureaux, dans nos paroisses, puisse-t-il nous soutenir dans l’exercice de nos responsabilités civiques et religieuses, à travers tout notre Congo.

Que chacun réponde à sa vocation particulière

Qu’il me soit permis de rappeler aux chrétiens le devoir impérieux qui leur incombe de la part du Christ, leur chef, de prier pour l’éveil, l’épanouissement et la persévérance des vocations de tous genres et de tous milieux. C’est Dieu seul qui suscite les meilleurs ouvriers de ce monde.

En effet, dit Saint Paul, c’est Dieu qui donne à chacun et qui inscrit au plus profond de chacun ce qu’il doit faire pour le bien de toute la communauté. C’est lui qui donne à tel d’être docteur, à tel autre médecin, à tel autre guérisseur, maçon, menuisier, paysan, enseignant, à tel autre prêtre… (cf 1 Cor XII). Ainsi le chrétien, surtout, se souviendra de cette parole du Christ : « La moisson est abondante, mais les ouvriers peu nombreux ».

Nous ne pouvons terminer sans réaffirmer solennellement, ici, la volonté des responsables chrétiens de partager avec les responsables de la nation, les soucis du développement intégral de notre pays. A l’occasion de la fête de Pâques 70, Mgr l’Archevêque a publié une lettre pastorale sur le développement.

Comme par le passé, qu’il nous soit accordé d’avoir la main libre pour que nous puissions porter, à notre manière spécifique, notre petite pierre pour la construction du Congo. Nous adoptons l’expression du Pape Paul VI, devant les représentants des Nations Unies pour dire : « Nous n’avons rien à demander, aucune question à soulever, tout au plus un désir à formuler, une permission à solliciter, celle de pouvoir vous servir dans ce qui est de notre compétence, avec désintéressement, humilité et amour ».

Animé de toutes ces intentions qu’ensemble nous venons de méditer, c’est avec une grande joie, avec une ferme espérance, qu’en union avec mes frères dans le Sacerdoce, je vais élever vers Dieu, notre Père et Maître de nos destinées, ce sacrifice précieux que Notre Seigneur nous a laissé, en signe de l’Alliance éternelle pour attirer sa bénédiction sur notre terre, sur nos églises et nos pays, sur les responsables de l’église et de la nation, sur les parents et leurs enfants, sur les éducateurs, sur les paysans, sur nos jeunes en formation, bref sur les vivants et les morts.

Que Notre Seigneur nous garde fidèle à notre Sacerdoce et bénisse tous ceux qui travaillent pour l’avènement de Son Règne de justice, d’amour et de paix.

Seigneur, la maison est abondante, et c’est toi qui dans la bonté, as jeté le regard sur nous. Avec Pierre, Jacques et Jean, à la suite de Mgr Augouard, notre prédécesseur, avec Mgr Théophile, avec la collaboration de tous les prêtres et les laïcs, ainsi que tous les hommes de bonne volonté enrôlés dans le mystère de la barque de l’Église, je vais sur ta parole, jeter les filets !

Amen.

Mgr Émile BIAYENDA
Septembre 1970

 


 
 
 
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