mercredi 23 octobre 2024
Frères et Sœurs,
... D’une manière très adéquate et très providentielle, les passages d’Écriture Sainte de la liturgie de cette messe nous enseignent ce que le Christ attend de tous ceux qu’Il appelle à le suivre.
Avec Saint Paul aux Hébreux, Dieu nous propose une vie qu’aucun homme ne peut nous proposer. Cette vie est donnée à ceux qui accueillent et méditent sa parole. Recevoir la parole de Dieu, c’est recevoir la vie de Dieu car sa parole est toujours vivante, active ; elle nous appelle à changer de vie : ne plus vivre comme le monde, mais comme des enfants de Dieu.
Sa parole est libératrice, elle nous donne la force de nous détacher des idolâtries de ce monde, des attachements excessifs à l’argent comme pouvoir, aux biens matériels comme richesses, à la famille, pour nous apprendre à aimer et à aider tous les hommes.
Que faire chers Frères ? Le début de la sagesse c’est de demander à Dieu l’essentiel. Que faut-il faire pour recevoir la vie éternelle en partage ? C’est la question du jeune homme riche. L’essentiel est de désirer vivre avec Dieu dans son intimité. La puissance humaine, les honneurs et la richesse ne donneront jamais le bonheur de vivre en communion avec Dieu. Dieu ne se fait pas payer pour vivre avec Lui.
La sagesse reçue de Dieu nous appelle à dire « Oui » quand Dieu nous propose, par Jésus, de venir à Lui : « Viens, suis-moi ! » Le « Oui » que nous donnons à Dieu est exigeant (vos Frères aînés qui s’engagent aujourd’hui). Dieu nous demande de ne plus compter sur l’argent, sur notre famille seulement, sur les possibilités de se faire une bonne place dans la société, sur l’accumulation des biens matériels, maisons, voitures, etc., mais de compter uniquement sur Lui, sur son Amour envers nous, envers tous les hommes.
Faut-il tout abandonner pour suivre Dieu ? En un sens, oui, mais pour vivre différemment nos relations humaines avec nos familles « Personne n’aura laissé maison, frères, sœurs, mère, père, enfants, ou champs à cause de Moi et de l’Évangile sans recevoir, maintenant (et non pas plus tard) au centuple, maisons, frères, sœurs, mère, enfants et champs, avec des persécutions et dans le monde avenir, la vie éternelle ».
D’où ma liberté de Pasteur de vous appeler et de vous engager à suivre le Christ, c’est avec nous tous qu’Il veut construire un monde meilleur pour tous les hommes sans exception.
Forts des enseignements que nous venons d’entendre, nous voulons, à présent, chers Frères et Sœurs, vous laisser quelques consignes.
Vous, chers enfants et chers amis, vous êtes bien au cœur de la prière de notre liturgie. Tous, vous recommandent au Divin Maître de la Moisson. Notre présence, celle de vos chers parents, de vos amis et des représentants de vos paroisses montrent l’intérêt que tous, nous portons sur vous. Nous vous chérissons, nous vous faisons confiance. Nous souhaitons tous que les desseins de Dieu qui vous a choisis, dès le sein de votre chère mère, se réalisent intégralement sur vous : ce qui exige, de votre part, docilité et attention constante à la mouvance de l’Esprit du Christ, dans l’observation de votre règlement, l’interprétation des événements qu’il vous sera donné de vivre cette année, dans l’accomplissement sincère et très droit de votre devoir d’état. Rien n’est petit au regard de Dieu. C’est en bloc et au jour le jour que la Sainte Vierge, Notre-Dame du Rosaire, a vécu intégralement son FIAT prononcé devant l’Ange.
Laissez-vous former selon les vues du Christ qui a fondé cette Église que vous voulez servir, en union avec vos Évêques, vos aînés dans le sacerdoce et tout le peuple de Dieu de vos communautés d’origine ou d’adoption. Apprenez à vivre les exigences de la vie en communauté.
La coexistence dans nos séminaires d’étudiants diocésains et de futurs religieux, celle des étudiants issus de divers pays sont un élément très positif qui vous donnera une ouverture d’esprit et de vue si nécessaire de nos jours, à tous ceux qui sont plus tard appelés, par vocation et par devoir d’état, à diriger et à gouverner leurs frères dans la Foi. Soyez donc ouverts, réceptifs et très intéressés à partager avec les autres les richesses, les expériences de ceux-ci et de ceux-là. Formez une chaîne entre vous et vos responsables qui ont grâce d’état pour vous conduire sur le chemin où vous veut le Christ.
Vous, chers responsables, vous êtes une cheville ouvrière dans les projets et les espoirs que nous fondons sur tous ces jeunes. Nous reconnaissons, c’est-à-dire, Notre Mère l’Église, votre esprit de foi, votre sens de l’Église, votre dévouement, votre patience et votre expérience à toute épreuve. Aussi, à juste titre, nous attendons beaucoup de vous. Donnez à nos enfants la science de Dieu et à travers diverses disciplines que vous enseignez, les connaissances qui les aideront à devenir des sujets capables, dévoués au Christ, à l’Église et aux hommes leurs frères.
Me revient à l’esprit la boutade de Saint Pie X : « Au lieu de faire des diseurs d’Orémus, disait-il, je veux des prêtres et je veux d’abord des séminaristes pourvus d’une solide doctrine philosophique, avec sa méthode de dialectique appliquée à la théologie qui, par son unité et sa profondeur, est seule capable de concilier la Foi et la raison ».
Que votre entente entre vous et l’intérêt que vous portez au travail des uns et des autres soient un témoignage et un appel à l’unité, à la discipline et au travail bien fait de vos enfants. Nous serons souvent loin de vous par le corps, mais non en esprit et en prière.
J’en arrive, enfin, aux chers parents et vous, chers frères et sœurs qui êtes présents. Continuez votre tâche. Continuez à méditer la lettre pastorale de votre Évêque sur la famille et l’Éducation des enfants. Sachez, tous les soirs, recommander vos enfants à leur idéal de Jésus-Christ, par une prière ardente à Marie. Laissez vos enfants suivre le Christ, même s’ils sont très intelligents. Dieu, créateur de tout l’univers, mérite bien qu’on lui réserve la meilleure part.
Vous, de la Commission de Vocations, et vous tous, portez ces jeunes gens et jeunes filles dans votre prière. Vos bons conseils et votre assistance matérielle et financière, notamment aux quêtes de Noël et de Pâques sont un signe tangible de l’intérêt que vous portez à votre Église. « Aimez votre séminaire, demandait encore le Pape Saint Pie X, à ses fidèles, soutenez-le de vos prières, de vos aumônes ! Implorez le ciel, afin que les vocations se multiplient dans la jeunesse, car la vie des âmes dépend de là ».
Vous qui pouvez ! qu’attendez-vous, pour adopter l’un de ces jeunes que voilà, en acceptant de payer sa pension ?
Vous qui pouvez ! qu’attendez-vous, pour faire des dons en natures (vêtements, aliments, bicyclette, mobylette, etc.) à votre Évêque, qui saura faire acheminer tout cela aux séminaires ?
Ce sont là, très chers frères, quelques pistes de réflexion et d’actions, si nous voulons vraiment concrétiser notre désir des prêtres, des religieux, religieuses, et des laïcs engagés. La présence sacerdotale ou religieuse devient une question cruciale, car comme le disait encore Saint Pie X, alors Évêque de Mantoue, en Italie, « si le peuple n’entend plus parler de Dieu, des sacrements, de la vie éternelle, il perdra tôt tout sentiment civil et social ».
Réfléchissons et prions du haut du ciel avec Mgr Théophile MBEMBA, Notre-Dame du Rosaire et des Vocations :
Amen.
Cardinal Émile Biayenda
(Extrait de l’homélie du 10 octobre 1976
à la messe d’ouverture de nos maisons de formation des serviteurs de Dieu)
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