lundi 18 novembre 2024
Au cœur de cette année Sainte du Cardinal Émile Biayenda
Au cœur de cette année Sainte du Cardinal Émile Biayenda, « notre réflexion pastorale, sur « familles, soyez témoins de l’amour du Père » rejoint à n’en point douter, le souci que le bon Biayenda avait dans son cœur de pasteur de l’Église, un souci qu’il a bien exprimé dans sa lettre de carême 1975 à la famille ».
Voici l’extrait de l’homélie de Mgr Anatole Milandou Archevêque de Brazzaville, à la messe d’ouverture de l’année pastorale 2007-2008, le 6 octobre dernier.
Chers frères et sœurs, je voulais à présent me tourner vers vous tous. Il est de coutume chaque année, à cette messe marquant l’ouverture officielle des activités pastorales que votre Évêque s’adresse à vous pour vous aider à orienter ce temps de l’Église dans le sens d’une plus grande fidélité à la Sainte Volonté de Dieu. Je voudrais après la réflexion de l’année 2006-2007 sur « mouvements d’apostolat, soyez témoins de l’amour du Père », aborder cette année 2007-2008 avec vous le thème : « familles, soyez témoins de l’amour du Père ». Au cœur de cette année Sainte du Cardinal Émile Biayenda notre réflexion pastorale, sur « familles, soyez témoins de l’amour du Père » rejoint à n’en point douter, le souci que le bon Biayenda avait dans son cœur de pasteur de l’Église, un souci qu’il a bien exprimé dans sa lettre de carême 1975 à la famille :
« Vous constatez comme moi, l’évolution profonde que subit actuellement la famille dans notre pays.
Les parents se plaignent : "nos enfants nous échappent... ils n’écoutent plus personne... ils ne travaillent plus...". Les cas de jeunes filles enceintes avant le mariage se multiplient, qui aboutissent souvent à des avortements et à des stérilités, quand ce n’est pas à des suicides. Les infidélités et les mésententes sont de plus en plus nombreux et grandissants dans les foyers, qui aboutissent au divorce même après un mariage religieux ; divorce dont les enfants sont les premières victimes : tiraillés entre des parents séparés et vivant dans l’insécurité. Abandonnés à eux-mêmes, quel foyer pourront-ils fonder plus tard ? Tout cela s’accompagne d’une diminution de nombre de mariages religieux, par crainte de s’engager définitivement dans la situation du mariage que l’on sent instable et par manque de compréhension de la valeur du sacrement et des richesses qu’il apporte au foyer ».
A cela s’ajoute, un paganisme de pratiques démesurées de l’accusation au sein des familles, des personnes âgées, ayant des cheveux blancs, de sorciers ; allant jusqu’à les chasser de leurs propres maisons construites à la sueur de leurs fronts, et à les mettre à mort. Cependant, avec toute l’activité pastorale à mener dans le sens du renouveau cette année, la famille au regard de ce constat doit « découvrir dans le plan de Dieu Créateur et rédempteur, découvrir non seulement son identité, mais aussi sa mission : garder, révéler et communiquer l’amour et la vie à travers quatre engagements fondamentaux :
a- La mission de la famille est de vivre, grandir et se perfectionner en tant que communauté de personnes caractérisées par l’unité et l’indissolubilité. La famille est le lieu privilégié pour la réalisation personnelle, auprès des êtres aimés.
b- Être comme « le sanctuaire de la vie », servante de cette vie, puisque le droit à la vie est la base de tous les droits de l’homme. Ce service ne se réduit pas à la seule procréation, mais il constitue une aide efficace pour transmettre des valeurs authentiques et humaines et chrétiennes et en assurer l’éducation.
c- Être la « cellule première et vitale de la société ».
d- Être une « Église domestique » qui accueille, vit célèbre et annonce la Parole de Dieu. La famille est le sanctuaire où s’édifie la sainteté à partir duquel l’Église et le monde peuvent être sanctifiés » (Cf. Abbé Santendi Kinkupu, Léonard, les défis de l’évangélisation dans l’Afrique comptenporaine, Paris, Karthala p.123).
Chers frères et sœurs, « l’avenir de l’humanité passe par la famille ». Cette communauté de personnes qui est la cellule première de la société et où l’homme trouve son enracinement, son lieu originel de vie et d’épanouissement, son point d’insertion dans la famille humaine et dans la famille de l’Église. Pendant la session pastorale, a été soulignée l’attention particulière portée par les pasteurs, les évêques au foyer, à la famille. Car à l’origine, c’est dans le foyer que Dieu bénit Adam et Ève pour la procréation, c’est aussi dans le foyer que Dieu bénit Adam et Ève pour qu’ils travaillent à transformer et dominer la terre.
Aujourd’hui, le foyer, la famille est menacée par les théories nouvelles de couple homo parental. Écoutons le Christ revenir au dessein ’originel de Dieu face aux Pharisiens qui voulaient assouplir la loi de Dieu : « N’avez-vous pas lu que le Créateur, dès l’origine, les fit homme et femme, et qu’il a dit : ainsi donc l’homme quittera son père et sa mère pour s’attacher à sa femme, et les deux ne feront qu’une seule chair ?... »
Appelé à l’existence par amour, l’être humain est appelé à l’amour. C’est dans l’expérience de la famille que l’homme est appelé à vivre et à réaliser de façon privilégiée cette vocation fondamentale à l’amour. Ainsi, cette vision de l’homme et donc de la famille qui lui est connexe est fondée sur la Foi biblique et chrétienne en un Dieu qui a créé l’homme à son image et qui vit en lui-même ce mystère de communion personnelle d’amour. (Cf. Familiaris Consortio). En méditant donc le thème « Familles, soyez témoins de l’amour du Père », nous voulons retrouver sa vocation première : don et engament, lieu privilégié de développement de la personne, la famille est le patrimoine de l’humanité. Pour cela, il est nécessaire d’entreprendre une action pastorale dans laquelle les vérités essentielles de la Foi irradient la force d’évangélisation dans les divers domaines de l’existence, particulièrement celui de la famille. Il s’agit d’une tâche prioritaire, basée sur la « certitude que l’évangélisation, à l’avenir, dépend en grande partie de l’Église domestique » (Familiaris Consertio, 65)....
J’implore sur vous la constante bénédiction du Seigneur, afin que par l’engagement de tous, notre pays puisse croître dans la justice et la solidarité.
Amen !
Monseigneur Anatole Milandou
Archevêque de Brazzaville
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