mardi 14 janvier 2025

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LA MÉMOIRE BIAYENDA

 
 
 
 

Émile Biayenda, mort pour la paix du Congo

« Pour les chrétiens, la mort c’est l’entrée dans la demeure du Père éternel. C’est elle qui nous délivre des liens de la chair, pour nous faire pénétrer dans les cieux où nous serons revêtus de l’immortalité glorieuse ». Tels ont été les mots de Émile Cardinal Biayenda alors grand Séminariste en novembre 1955.

En effet, chers frères, tous, nous ignorons que ce fils du Congo, Émile Cardinal Biayenda fut un homme épris de paix ; il respirait la paix, pourrait-on dire. Oui, il fut un bâtisseur et un chercheur infatigable de la paix.

Et, cela n’est plus à démontrer, il suffit de lire sa vie, ses écrits, ou encore écouter ses contemporains, etc.

Apôtre de la paix, notre Biayenda exhortait les siens à la non violence, au pardon ; le témoignage de M. Basile Mandiangou, son chauffeur en dit long : « Le 3 août 1976, nous sommes à Maléla-Bombé, son village natal. C’est un dimanche… pendant l’homélie, il a posé la question suivante : Si on tue quelqu’un de votre village, une personne que vous aimez bien et qui est innocente, que ferez-vous ? Les gens de Maléla-Bombé ont naturellement répondu : nous irons venger notre frère. Le Cardinal a corrigé : Non ! Vous n’avez pas à vous venger. Vous devez pardonner les assassins. Dieu ne nous a pas créés pour nous massacrer les uns, les autres ou pour venger le sang... » (cf La Mémoire n° 54, Mars 2004, p.2).

La Cause de Biayenda doit être une cause nationale.

Notre regretté Cardinal est un Martyr de la paix, il s’est sacrifié pour la paix de tous les congolais du Nord, du Centre et du Sud. C’est ce que nous rapporte son dernier message que nous appelons « Le Testament du Cardinal Biayenda », ses derniers souhaits : « A tous nos frères croyants du Nord, du Centre et du Sud, en souvenir du président Marien Ngouabi, nous demandons beaucoup de calme, de fraternité et de confiance en Dieu, Père de toutes races et de toutes tribus, afin qu’aucun geste déraisonnable ne puisse compromettre un climat de paix que nous souhaitons tous... »

Chacun de nous honorera sa mémoire si et seulement si, nous soutenons le journal « La Mémoire Biayenda » qui nous rappelle la vie de cet homme de paix. Si nous nous engageons dans son combat, celui de la paix et de l’unité du Congo ; enfin, si nous faisons de la Cause de béatification et de canonisation du Cardinal Émile Biayenda, une Cause Nationale. A nos pères Évêques d’approfondir cette humble proposition.

Par ailleurs, l’invitation à œuvrer pour la paix nous est faite en premier, par le Prince de la paix, notre Seigneur Jésus-Christ (lui aussi mort pour la paix du Monde) : « Heureux ceux qui font œuvre de paix, ils seront appelés fils de Dieu » (Mt 5,9). Aussi, aujourd’hui, plus que jamais, notre monde souffre-t-il d’un manque criard de paix. En dépit, de ce que tout le monde à travers les médias, les conférences, ne parle que de paix, ne veut que la paix, mieux s’engage pour la paix. Cependant, les guerres fratricides, le terrorisme, etc., semblent nous prouver le contraire.

Notre aspiration à un Congo pacifié, du fin fond du Mayombe au dernier village de Souanké ne serait pas une utopie ni un rêve, mais une réalité, à condition : « Tout simplement « adopter » des gestes, des paroles de paix, d’amour sans discrimination aucune… de cultiver la paix autour de nous, à travers des comportements qui favorisent l’union des cœurs et la large fraternité ».

Bref, faisons nôtre cette prière de Mgr Anatole Milandou, Archevêque Métropolitain de Brazzaville : « En cette année du Cardinal, nous prierons intensément le Seigneur pour que, par son sacrifice, le Seigneur Dieu accorde la paix véritable à notre Église et à notre pays » :

« Seigneur, Fais de moi un instrument de ta paix ;

• Là où il y’a la haine, que je mette l’amour ;
  
• Là où il y’a l’offense, que je mette l’amour ;
  
• Là où il y’a la discorde, que je mette l’union ;
  
• Là où il y’a l’erreur, que je mette la vérité ;
  
• Là où il y’a le désespoir, que je mette l’espérance ;
  
• Là où il y’a les ténèbres, que je mette la lumière ;
  
• Là où il y’a la tristesse, que je mette la joie.

Fais Seigneur que je ne cherche pas tant à être consolé qu’à consoler ;

• à être compris, qu’à comprendre ;
  
• à être aimé, qu’à aimer » (cf St François d’Assise).

Abbé Same AKOMO TCHOUAH
Paroisse St Joseph Tout Pour le Peuple

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