lundi 21 avril 2025

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LA MÉMOIRE BIAYENDA

 
 
 
 

Le Cardinal Émile Biayenda avait su mesurer ce don grandiose et exaltant du sacerdoce

Exhorte Mgr Anatole Milandou aux nouveaux prêtres, le 7 Juillet 2007 à la Cathédrale

Frères et Sœurs

... Vous voici au terme d’une étape importante de votre vie. Durant toutes ces années de formation vous avez expérimenté cet appel mystérieux et réel que Dieu vous fait, en vous appelant à devenir prêtre.

En cette année du Cardinal Émile Biayenda, mesurez bien l’immense cadeau qui vous est fait.

« Seigneur Jésus, donnez-nous votre Esprit pour que nous ayons l’intelligence de comprendre la valeur de la sainte messe ainsi dès à présent et un jour si nous devenions prêtre nous en ferons le centre de notre vie et de toute notre activité ». (notes de retraite spirituelle du Cardinal)

Le Cardinal avait su mesurer ce don grandiose et exaltant du sacerdoce. Cela a été la source de son humilité, de sa simplicité, de la fraîcheur et de la grande disponibilité de son cœur de prêtre et de pasteur.

Très chers jeunes, oui, ayez du sacerdoce une idée grande, enthousiaste, magnifique. Expérimentez la richesse des dons qui vous sont accordés. C’est un don totalement gratuit, vous n’y êtes pour rien.

Relisez dans l’Évangile de Marc le récit de l’appel des Apôtres (...)

(...) Nous voulons témoigner devant vous de cette humilité, de cette simplicité qui émanait du Cardinal. Toute personne qui le rencontrait ne pouvait avoir peur, il savait être simple, accueillant avec tous. C’est la source de sa grandeur, de la fécondité de sa vie. A sa suite et à sa manière, restez des humbles, disponibles, accueillant à tous. C’est dans la reconnaissance de l’immensité du don que Dieu lui faisait que le Cardinal apprenait à être à sa place, humble et simple. Nous pouvons lire dans ses notes de retraite spirituelle avant l’ordination sacerdotale :

Mgr Anatole Milandou, Archevêque de Brazzaville

« Jésus, me voici à la veille de ce grand jour où pauvre de moi vous allez faire votre prêtre, votre instrument d’intercession entre vous-même et les hommes. Jésus vos desseins ne sont pas ceux des humains. Vous écrivez seul droit sur des lignes brisées. Moi le néant, moi le pauvre, vous m’avez gardé sur ce chemin et demain me permettrez de franchir le seuil ! »

Vous aussi c’est dans la reconnaissance et l’action de grâce pour le don que Dieu vous fait, de vous avoir choisi, librement, pour être avec lui, que vous saurez garder et entretenir cette humilité, cette simplicité qui fera de vous les prêtres selon le cœur de Dieu.

Vous avez choisi l’Évangile où Jésus proclame devant ses disciples qui se posent la question de savoir celui qui serait le plus grand :

« Donnez... une bonne mesure, tassée, secouée, débordante... »

C’est dans l’humble don de tous les jours, c’est dans cette mesure bonne, tassée, secouée, débordante ... que Dieu prépare en nos cœurs les grands dons, les grands renoncements, les grands sacrifices qu’il veut réaliser dans nos vies pour construire son Royaume. Ne vous faites pas d’illusion, le grand don de sa vie, le Cardinal l’a préparé dans tous ces petits dons, humbles, secrets, discrets qui ont fait la trame de sa vie.

Prêtre selon le cœur de Dieu ... ?
Prêtre à la manière de Jésus ... ?

Mais c’est tout simple ! : se laisser choisir, appeler et tous les jours et à tout instant pour être avec Jésus, le servir dans son Eucharistie comme dans toutes les personnes qui nous sont données dans les lieux où nous vivons et où nous sommes envoyés et donner, donner chaque jours un peu plus, donner gratuitement, donner à pleines mains, cette « bonne » mesure : secouée, tassée, débordante !

Mon dernier mot sera pour vous, Frères et Sœurs, qui participez à cette ordination. Je remercie d’abord les parents de ces ordinands. Ils ont accepté de donner leurs enfants à l’Église, ils les ont aidés et accompagnés dans ces années de formation si importante dans la vie d’une personne. Merci à vous tous parents et familles de ces ordinands.

Je veux aussi remercier tous ceux, toutes celles - et ici je pense spécialement et avec beaucoup de reconnaissance, à nos religieuses cloîtrées du Carmel ou les Clarisses - qui ont prié pour ces jeunes, qui acceptent de prier pour les vocations, qui acceptent de prendre en charge tous ces jeunes qui se préparent au sacerdoce comme à la vie religieuse. Il y a ce que l’on voit : ces jeunes heureux et généreux qui vont être ordonnés, mais il y a aussi et surtout ...! Ce que l’on ne voit pas et que Lui Dieu voit et connaît : les racines ! C’est-à-dire la somme de prières, de chapelet, de visites au Saint Sacrement, de renoncement, d’efforts, de mesures tassées, secouées, données pour que nos diocèses du Congo aient les prêtres dont ils ont besoin. Oui, c’est à vous tous, les humbles, les petits, les pauvres qui simplement dans le secret de votre cœur prenez au sérieux la demande de Jésus :

« priez le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson ».

Et c’est à vous tous que j’exprime mon merci et ma reconnaissance. Et dans mon merci il y a aussi un appel à persévérer : tous prions avec confiance et ténacité : Dieu n’est pas pauvre : il envoie aujourd’hui 15 jeunes à sa moisson, Il en enverra encore d’autres demain, ... si toutefois nous savons persévérer ! Amen.

« Seigneur Jésus, vous qui m’avez appelé à Vous, vous qui avez guidé mes pas pendant cette longue et grande montée, ce soir plus que jamais je viens implorer votre sainte assistance, pour que fidèle à vous je le reste à jamais, dans ces saints engagements et solennelles protestations d’amour, que je vais faire à la fin de cette retraite. Que je vous cherche, que je vous connaisse, vous aime et m’attache à Vous indéfectiblement jusqu’à ma mort. Mes misères, mes incapacités pourront servir, Seigneur, si je sais tout attendre de Vous. Pour cette retraite, faites descendre de nombreuses bénédictions sur les âmes, l’Église et le monde entier. Marie, ma bonne et tendre mère, soyez-là, demeurez avec nous ».

Mgr Anatole Milandou, Archevêque de Brazzaville
Extraits de l’homélie du 7 juillet 2007

 

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