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LA MÉMOIRE BIAYENDA


 
 
 
 

Abbé Stève Gaston BOBONGAUD

« Des grâces abondantes du Seigneur sont aussi reçues par l’intercession de Tata Cardinal Biayenda »

L’Abbé Stève Gaston Bobongaud, professeur au Grand Séminaire de Philosophie Georges Firmin Singha est aujourd’hui aux études à Rome en Italie, pour une spécialisation en philosophie. Dans l’interview réalisée, sur Internet, le jeune prêtre nous parle du Cardinal Émile Biayenda et son engagement comme tant d’autres hommes de Dieu, à travailler à l’œuvre du Bon Pasteur. Voici l’intégralité de notre interview.

La Mémoire Biayenda : M. l’Abbé, pour le besoin de nos lecteurs pouvez-vous vous présenter et nous dire comment est né votre attachement pour le Cardinal Émile Biayenda ?

Abbé Stève Gaston BOBONGAUD : Je suis un jeune prêtre de l’Église Catholique du Congo, je suis du diocèse de Pointe-Noire et en ce moment, j’étudie à Rome. Je dis d’abord merci à la rédaction de la Mémoire qui a bien voulu m’envoyer un questionnaire auquel j’ai accepté volontiers de répondre.

Mais avant tout, je redoutais spécialement le "qu’en dira-t-on ?" Ensuite, je me suis dit, pourquoi pas ! Pourquoi ne pas parler de lui, notre bon Cardinal Émile Biayenda. Pourquoi ne pas proclamer au grand jour le bien qui passe par ses mains ! Et si les contempteurs se lèvent comme d’habitude, qu’est ce que cela changerait ; l’histoire de notre "biayendintimité" doit être écrite.

A travers nos écrits, nous devons corriger une partie de notre histoire faussée en prenant l’exemple de Tata Cardinal Émile Biayenda. Nous voulons recoudre le manteau déchiré de notre ecclésialité et rassembler les débris épars de notre identité en nous appuyant sur sa vie et sur son œuvre. Personnellement mon témoignage représente un geste d’amour envers ce Papa, ce Bon Pasteur, cet Aîné dans la Vie chrétienne et dans le Sacerdoce, cet Inspirateur, ce Maître du savoir…

Je pense que je l’aime de façon spéciale et particulière. Je sens qu’il est le bras caché d’une part de mon entreprise spirituelle et intellectuelle.

Ce témoignage n’est peut être pas nécessaire mais je pressens qu’il peut aussi aider certains Chrétiens et même certains Clercs dans leur vie de foi et d’action à la suite du Christ briseur des frontières (Kosuké Koyama). Dans la perspective philosophique, on peut dire que le témoignage fait partie de l’opinion. Il concerne l’expérience propre (non objective) du Sujet pensant. Et si un géant de la philosophie, Platon, parle de l’opinion comme de la non science, un non moins grand penseur, Jürgen Habermas a conféré à l’opinion une valeur apodictique. L’opinion, dans l’échange communicationnel, représente un élément fondamental dans la construction du vivre-ensemble. Plus modestement pour nous, l’opinion illuminée par le Christ-crucifié-ressuscité est une pièce barycentrale dans l’expression et la diffusion de la foi. Dans le domaine pistique, elle se transmue en objectivité et positivité.

La M.B. : Le Cardinal Émile Biayenda est mort alors que vous étiez encore tout petit, comment se fait-il que son image soit si proche de vous ?

A.S.G.B. : Bien sûr j’étais un petit enfant lorsqu’il est reparti dans la "maison du Père". Je me demandais souvent : est-ce que l’expérience de la proximité de Tata Cardinal Émile Biayenda que je fais est isolée ? N’y a-t-il pas des aînés et des confrères prêtres qui font aussi l’expérience de son intercession ? A ces interrogations, Tata Cardinal lui-même va me donner des éléments de réponse.

Un jour, au Grand Séminaire Émile Biayenda, à table, dans l’ambiance angélique et fraternelle qui caractérise habituellement la grande communauté des professeurs du Grand Séminaire, nous étions entrain de parler de la perle merveilleuse que représente le journal La Mémoire. Nous échangions sur l’avenir de l’œuvre de Tata Cardinal au Congo et même de l’année du 30ème anniversaire avenir. Ya Mesmin Massengo, le Recteur, va nous donner un vibrant témoignage sur le Cardinal. Il nous disait ceci (je résume l’esprit de son propos) : « Mes frères, on ne dit pas toujours ce que l’on vit de grand avec le Cardinal. Personnellement, quand il y a des cas difficiles que des Chrétiens me présentent pour que je les soutienne dans la prière, je confie ces intentions de prière au Cardinal. Je sollicite son intercession auprès du Seigneur ».

Ya Mesmin nous parla spécialement d’une maman qui souffrait intensément et qui, à travers l’intercession du Cardinal, avait recouvré la santé. Il l’avait accompagnée dans la prière et l’avait portée « rencontrer le Cardinal  » à la Cathédrale Sacré Cœur. Cette femme avait reçu beaucoup de grâces et depuis lors elle se trouve bien.

(Je demande une petite excuse à Ya Mesmin puisque je ne lui ai jamais dit comment ce témoignage m’avait fortifié et que je n’ai pas obtenu son autorisation pour en parler).

La M.B. : Si je comprend bien c’est donc le témoignage que vous avait partagé M. Abbé Mesmin Prosper Massengo qui a approfondi votre dévotion au Cardinal ?

A.S.G.B : Je pourrais dire que c’était le début, car, j’ai un autre témoignage, c’est celui d’un aîné prêtre, le Père Maurice Milandou, Directeur de la Radio Catholique au Congo. Quand je suis rentré pour la première fois dans son bureau, j’ai vu une belle photo de Tata Cardinal Émile Biayenda. Je me suis dit, lui aussi prie aux intentions de Tata Cardinal. Je lui ai demandé : « Ta Milandou, quel est le sens de la présence de cette photo du Cardinal dans ton bureau ? » Il me répondit : « Tu sais Stève, le Cardinal a beaucoup fait pour moi. C’est grâce à lui que j’ai pu surmonter de grandes difficultés de mon parcours sacerdotal et missionnaire ».

Il a commencé à me parler de son amour pour Tata Cardinal Émile Biayenda et des grandes choses qu’il avait obtenues à travers son intercession.

J’étais vraiment saisi et marqué par ce puissant témoignage d’un prêtre sur le Cardinal. Ses paroles m’ont grandement fortifié. Tous ces témoignages et bien d’autres du genre ont assurément et fait que s’approfondisse mon propre attachement au Cardinal.

La M.B. : Après tout cela, que comptez-vous faire maintenant pour le Cardinal Émile Biayenda ?

A.S.G.B : Un logique devoir de foi. Je sens un grand appel comme Sœur Brigitte Yengo. Je souhaite travailler à l’œuvre du Seigneur, à l’œuvre des vocations En m’inspirant de la figure généreuse de Tata Cardinal Émile Biayenda.

Mon devoir est maintenant de travailler à l’œuvre du Cardinal Émile Biayenda. J’ai pas mal d’idées comme Sœur Brigitte Yengo, Ya Adolphe Tsiakaka et beaucoup d’autres acteurs visibles et invisibles. Avec la grâce de Dieu, la mise ensemble de nos forces et l’appui des structures officielles d’Église, tout va marcher : l’Année sainte du Cardinal portera des fruits durables. Le procès de sa béatification et de sa canonisation aboutira.

La M.B. : Il y a encore des gens qui ne comprennent pas le bien fondé de cette cause du Cardinal Émile Biayenda ?

A.S.G.B : C’est vraiment regrettable que jusqu’aujourd’hui certaines personnes ne comprennent pas le sens de l’offrande du Cardinal Émile Biayenda et que d’autres l’accusent d’avoir entretenu des liens avec les politiciens ; d’autres encore qu’il était dans le monde du noir. Certaines personnes que je suppose mal intentionnées et opposées à notre œuvre commune affirment que la croissance spirituelle de Tata Cardinal Émile Biayenda n’est pas de Dieu. Je me demande d’où naissent de telles pensées impies. Qu’à cela ne tienne, DIEU DONNERA SON MOT.

La M.B. : M. l’Abbé, certaines personnes et même aussi les hommes d’Église nous taxent de mettre la charrue avant les bœufs ?

A.S.G.B : Nous, nous savons que le Cardinal est un saint homme, même si on attend la décision de Rome. Mais tenez vous bien que les Chrétiens d’Italie rendaient bien un grand hommage à Padre Pio avant sa béatification et sa canonisation. Ils l’ont fait pour plusieurs saintes personnes de leur pays comme d’autres Chrétiens à travers le monde pour leurs témoins de la foi. Pourquoi, l’on ne veut pas que les Chrétiens du Congo aussi célèbrent la dignité spirituelle et le témoignage de vie de leur vénéré pasteur : Tata Cardinal Émile Biayenda, le champion de l’unité et de la paix.

La M.B. : Votre dernier mot.

A.S.G.B : L’œuvre du bon Cardinal Émile Biayenda va s’accomplir. Elle s’accomplira au Congo quelqu’en soit la durée. Peut être qu’elle exige la conversion et la paix des cœurs ; d’abord celle des cœurs des grands ensuite des petits, ou autre chose, un autre miracle… et la vraie paix.

Que l’intercession du Cardinal nous soit une aide pour le pays, pour l’épanouissement de notre peuple et l’émergence de notre Église locale.

Grégoire YENGO DIATSANA

 


 
 
 
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