LA MÉMOIRE BIAYENDA

Le prix du trésor

En principe, les trésors et tant d’autres choses de valeur sont acquis au prix de la recherche, du travail ardu, d’argent ou par hérédité. Les bandits, les voleurs, les trafiquants font usage de procédés illégaux. Tous le savent.

L’évangile nous invite tous à la détermination, au risque et à la joie de celui qui trouve un trésor ou une perle précieuse : il vend tout ce qu’il possède et achète le champ où est caché le trésor... (Mt 13,44-46). Au contraire de cela, la même parole de Dieu nous donne aussi un récit de fraude parmi les premiers chrétiens : « Un certain Ananie, d’accord avec sa femme, vendit une propriété ; il détourna une partie du prix, de connivence avec sa femme, et apportant le reste, il le déposa aux pieds des apôtres... » (Actes 5,1-11). Dieu les a punis par une mort foudroyante.

Notre tradition et le bon sens enseignent que celui qui veut être un mari légitime doit présenter une dot pour son épouse et offrir un toit à son foyer. L’épouse aussi a des devoirs envers son mari.

L’Église exige aux candidats au sacerdoce et à la vie religieuse la santé, la science et la sainteté éprouvées par les supérieurs, pendant de longues années de formation. Il n’en va pas moins dans d’autres domaines de la société. Si l’Église du Congo veut « se faire belle comme une jeune mariée parée pour son époux » (Ap 21,2), elle doit consentir des sacrifices et acquérir le trésor caché dans le champ.

Après 30 ans de la mort du Cardinal Émile Biayenda, après 13 ans de procédure de sa Cause de béatification et de canonisation, il convient que l’Église du Congo se pose certaines questions de gestion, d’organisation, de perspective. La fête de l’acquisition du trésor caché ne sera que le fruit de ce qui l’aura précédé. « Il s’en va, il s’en va en pleurant, il porte la semence ; il s’en vient, il s’en vient en chantant, il rapporte ses gerbes » (Psaume 126).

Abbé Albert NKOUMBOU