vendredi 27 septembre 2024
dixit MIAMINGUI Louis "Cranos"
Ces moments vécus auprès du cardinal sont si révélateurs, que je ne peux les passer sous silence. Sous la rubrique « Je me rappelle », je voudrais ressortir sa foi, sa bonté, son humilité, sa faim et sa soif pour la justice, sa disponibilité, sa douceur, son sourire...
1975 - Je me rappelle ce jour, où Jean-Jacques BALOUBOULA et moi, faisions du bruit dans notre chambre voisine de celle du Cardinal ; se sentant dérangé, il n’a pas élevé la voix pour nous intimer l’ordre de nous taire, mais s’est contenté de toquer au mur, ce geste, ô combien simple a suffi pour nous rappeler à l’ordre.
1976 - je me rappelle de la veille de Noël, la chorale « Jeunes Mages du Sacré-Cœur », seule chorale en ce temps-là, à la Cathédrale anime toutes les messes du 24 au 25 décembre. Pour ne pas occasionner une dispersion de choristes, nous passons nos nuits du 24 décembre, de la veillée pascale dans les dortoirs du centre catachétique. Cette année-là, nous sommes pris de court, notre demande arrive en retard, tous les dortoirs sont occupés par d’autres groupes. Cela nous dérange énormément, il faut tout de même dormir quelque part ; l’idée d’occuper notre salle de répétition nous effleure, mais est vite écartée à cause des moustiques.
Pendant que nous nous livrons à cet exercice de réflexion pour trouver une solution, arrive le Cardinal qui, après nous avoir écouté, nous propose la vieille bibliothèque. Nous acceptons par respect, mais au fond de nous, le choix n’était pas bon parce que cette vieille biblio, comme l’adjectif l’indique était dans un état d’abandon avancé, la porte branlante ne se fermait plus, la salle de répétition était mieux ; mais malgré tous ces points négatifs, par respect (comme je l’ai dit plus haut) et obéissance oblige, nous avons accepté..
Notre parole étant donnée, on s’attelle à la mettre en condition. Avant de dormir, on s’organise pour mettre les filles d’une part et les garçons de l’autre, l’Abbé Louis BADILA nous dissuade et nous passons la nuit sans aucune distinction, le Cardinal nous souhaite la bonne nuit et je peux confirmer pour l’avoir vécu d’avoir passé l’une des plus merveilleuses nuits, aucun moustique ne nous a importuné, nous nous sommes réveillés en pleine forme pour la messe du 25.
Le matin, le Cardinal appelle les plus grands de la chorale sur sa terrasse et lâche cette phrase devenue historique : Vous êtes le petit troupeau fidèle.
Je continue avec mes rappels. Je me rappelle son précieux temps qu’il sacrifiait pour venir nous écouter pendant nos classes de chants, à la fin de chaque classe il venait nous exhorter à tenir bon dans cette voie, de mettre nos voix au service du Seigneur. Un jour, constatant que les membres de la chorale venaient d’horizons divers,il éclate de joie et nous demande de fructifier cette richesse en vivant d’amour, cette unité dans la diversité.
Nous sommes en 1977, autour de la dépouille du Cardinal exposé dans l’église Cathédrale. Jean-Jacques, mon frère de chambre, sort pour aller se soulager ; quelques minutes après, il revient tout excité et me demande de le suivre. Dehors, il me montre du doigt une étoile dans le ciel qui semble très proche et se situe dans la trajectoire du corps exposé, cette étoile est plus grosse que toutes les autres et brille d’un éclat particulier. Jean Jacques ajoute qu’avant de voir cette étoile, elle était précédée d’une lueur déchirante comme l’éclair. C’est curieux, tout de même, nous sommes-nous exclamés.
Puis nous avons banalisé le fait. C’est pendant la guerre de 1997, lorsque Jean Jacques me le rappelle que je me suis dit : N’est-ce pas l’étoile du berger ? La même pensée me revient le jour où l’arc-en ciel est apparu pendant que nous nous trouvions au mont Cardinal Émile BIAYENDA, ce cercle lumineux qui avait attiré plus d’un regard. En voici le résumé. L’étoile Il voit l’étoile, lui, le jeune mage. Il voit l’étoile, comme les jeunes mages. Elle semble s’être posée sur le toit de l’église. Ton corps est là, exposé dans la même église. N’est-ce pas là un signe de DIEU à ton endroit ? Ne t’a t’il pas trouvé digne d’aller à sa rencontre ? Quelle joie ! Quelle grande merveille ! d’être témoin d’une chose pareille.
Aujourd’hui, il a toujours le sentiment d’avoir vécu un grand évènement.
MIAMINGUI Louis "Cranos"
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