lundi 25 novembre 2024
Mes frères,
Vous racontez en guise d’introduction l’épisode de la momie du chef Thomi à Kimba, expliquer l’importance et le sérieux des dernières paroles de quelqu’un.
... C’est la suite de la conversation du Christ avec ses apôtres après la cène et que déjà nous avons entendue dimanche dernier. Ce qu’il a dit, c’est à l’Église de le transmette à tous les hommes. L’Église nous prépare au départ définitif du Christ vers son Père le jour de l’Ascension. Elle nous prépare aussi à recevoir le Saint-Esprit qui viendra à nous à la Pentecôte.
Le Christ va partir nous préparer une place dans la maison de son Père. Nous sommes avertis que ses disciples souffriront en ce monde avant d’aller mériter la récompense éternelle. Le royaume des cieux, l’entrée au bonheur éternel souffre violence et ce sont les forts qui l’emportent.
Un reproche (massembo) très grave à l’égard de l’humanité pour son attitude et l’esprit gardés vis-à-vis de Jésus. Il a passé en ce monde en faisant du bien ; il a opéré de nombreux miracles parce qu’il était Dieu et Messie. Maintenant il termine son œuvre, mais va quitter les hommes plein de commisération (kiari, muedo wa kiari), car ils sont la plupart demeurés incrédules à son sujet.
Mais comme un père ou une maman qui se refuse de faire des remarques ou des reproches lui-même à un fils chéri, mais ingrat (wu lembolo na luzabu), c’est à un autre également que le Christ laisse ce rôle : le Saint-Esprit.
Tandis qu’il instruira les disciples, il convaincra le monde de son péché (tungurila, banga masumu ka bengessa messo), remettra à jour l’innocence de Jésus (bukieleka bua Jésus ka tombâka) et prononcer la sentence de condamnation contre le monde infidèle.
C’est très important, mes frères, notre foi en Jésus et en son Église.
Pour aller à Léo, il faut prendre le Congolia. C’est plus sûr et c’est la voie voulue par les autorités. Autrement, que de risques et d’accidents avec les pirogues et encore plus avec la nage ! Nous n’irons au ciel que par le Christ et cela beaucoup plus sûrement dans son Église.
Le monde a été racheté par le Christ. Dieu, a accepté son œuvre. Mais, parce que Dieu nous respecte, il nous laisse à chacun le loisir de faire de notre vie ce que nous voulons.
La sauver en acceptant ce que le Christ a fait ou la perdre en fermant les oreilles à ses appels. Comme il nous a dit de soumettre la création et d’embellir, il nous associe aussi à l’œuvre de notre salut. On savoure mieux un maïs issu d’une plantation qui nous a coûté des journées de chaleur.
Vous donnez une correction à votre enfant qui déchire ou salit un habit acquis au prix de « mille marchés ». Je ne puis oublier les souffrances du chemin lorsque autrefois nous allions à la mission pour les fêtes, mais aussi la joie très grande éprouvée une fois que nous étions arrivés. Comme on priait bien, comme on se confessait bien et comme on communiait bien ! On aura une joie immense et une place meilleur au ciel pour avoir beaucoup souffert à son propos ici-bas.
Luttons donc, mes frères ; luttons contre l’incrédulité du monde. Ne nous attardons pas éperdument aux apparentes joies de la terre. Saint Paul nous dit d’user de ce monde comme si on n’en usait pas. Travaillons, qu’on travaille pour améliorer le sort des hommes, dans la charité et le cœur tendu vers le Seigneur. « Soit que vous mangiez, soit que vous travaillez ... faites tout pour la gloire de Dieu ».
Les sollicitations du monde sont nombreuses, mais le Christ a vaincu le monde et Satan avec ses œuvres de mensonge ont été condamnés.
Gardons nos âmes dans la paix. Vivons comme les apôtres dans la compagnie du Christ ressuscité par la prière constante et la lutte contre le mal. Attendons, le cœur brûlant d’amour, le Saint-Esprit.
Il nous donnera le goût et la compréhension des choses saintes dans son Église qui nous conduira sûrement au ciel.
Ainsi soit-il.
Abbé Émile BIAYENDA
Homélie du quatrième dimanche après Pâques, 26 Avril 1969
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