vendredi 27 septembre 2024
Émile Biayenda : Un destin de martyr !
Par sa vie et par sa mort, le Cardinal Émile Biayenda savait parler à tous, particulièrement aux chrétiens et à tous les citoyens du Congo Brazzaville. Écouté ou non, il a témoigné de son amour authentique et sans réserve pour Dieu et pour l’humanité. L’écolier laborieux et conciliant n’avait pas toujours reçu l’amitié qu’il méritait.
Le séminariste pieux et dévoué a souvent rencontré l’incompréhension et l’indifférence de ses supérieurs.
Le jeune prêtre apostolique et le curé, père et ami de tous, a été jeté en prison, pendant que les gens murmuraient sur l’insistance de ses homélies et lettres pastorales.
L’Archevêque de Brazzaville, qui savait rester chrétien et congolais parmi tous, a continué de prêcher sur la prière, les vocations, la famille, l’éducation, le développement, l’unité, l’œcuménisme, la paix, etc.
L’intellectuel discret, méthodique et visionnaire savait lire et écrire chaque ligne d’une culture traditionnelle en voie d’instinction.
Pasteur de sagesse et d’écoute, son troupeau lui a préféré d’autres bergers et d’autres pâturages. Étant un des plus jeunes Cardinaux de son époque, Prince admiré de l’Église universelle, Émile Biayenda est toujours revenu dans son pays, devenu comme Nazareth, vociférant comme son prophète.
Avant que les temps ne soient accomplis, à 50 ans, le 22 mars 1977, il a été arraché à sa prière sur la paix au Congo et porté hors de Brazzaville. Là, dans l’indifférence d’un Golgotha de circonstance, avec la plus raffinée et brutale barbarie, Émile qui s’appelait Biayenda, (ce qui veut dire : les richesses perdues) a été assassiné. Le Congo a perdu son diamant et sa fierté.
Le martyre d’Émile était-il consommé ? Pas du tout !
Dès que sa Cause de Béatification et de Canonisation a été mise en route, des hommes et de femmes du Congo ont vite fait de se béatifier eux-mêmes et de canoniser chacun son ancêtre.
Mais lui continue de supplier : « A tous nos frères croyants, du nord, du centre et du sud, nous demandons beaucoup de calme, de fraternité et de confiance en Dieu, Père de toutes races et de toutes tribus, afin qu’aucun geste déraisonnable ne puisse compromettre un climat de paix que nous souhaitons tous » (22 Mars 1977).
Abbé Albert NKOUMBOU
Le 22 Mars 1977, le Cardinal Émile n’est pas mort pour une ethnie
déclare la sœur Solange LOZI
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