Mgr Bienvenu MANAMIKa Archevêque de Brazzaville

jeudi 7 novembre 2024


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Mgr ANATOLE MILANDOU

LA MÉMOIRE BIAYENDA


 
 
 
 

L’Aumônier national relance la Confrérie Cardinal Émile Biayenda

Diocèse d’Owando

En la paroisse Cathédrale "Christ Roi" d’Owando, l’Abbé Dieudonné Nathanaël Samba, aumônier national de la Confrérie Émile Biayenda a fait renaître des cendres les activités de ladite confrérie, au cours de la descente qu’il a effectuée dans cette localité du vendredi 24 au lundi 27 novembre 2006.

Ils étaient près d’une soixantaine de paroissiens venus écouter le message de l’Aumônier national, puis adhérer, pour certains à ladite confrérie. La première rencontre du samedi 25 novembre s’est tenue à la grotte mariale. Celle-ci a eu trois points forts : l’exposé de l’abbé Dieudonné Nathanaël Samba ; la présentation de la confrérie, par le frère Jean Louis Bassinga et le témoignage du frère Antoine NZonzoko.

Prenant le premier la parole, l’aumônier national, a, d’abord, présenté la personne, en donnant les grandes dates de la vie du Cardinal Émile Biayenda. Il n’a pas aussi manqué de parler des qualités ou vertus du vénéré pasteur, vécus selon les béatitudes. Son intervention était plus axée sur l’amour du prochain, l’unité et la réconciliation des filles et fils du pays dont le Cardinal Biayenda avait fait son cheval de bataille, jusqu’à offrir même sa vie en sacrifice, comme son Maître Jésus-Christ. Parlant des relations qu’entretenaient le Cardinal Émile Biayenda et le président Marien Ngouabi, l’aumônier national a dit : les deux hommes s’aimaient tellement que le président n’hésitait pas à se confier à lui. Le Cardinal Biayenda était considéré comme son guide spirituel.

Abordant le ministère pastoral de l’abbé, l’évêque, puis le Cardinal Émile Biayenda, toute sa vie durant, il n’a jamais travaillé dans la partie sud du pays, a-t-il dit. Ordonné le 26 octobre 1958, le jeune prêtre Biayenda sera affecté à la paroisse Sainte Marie de Ouenzé, d’abord comme vicaire. Plus tard, il se voit confier la mission d’ériger la nouvelle paroisse de Mouléké, dans le quartier « Indochine ». Devenu Curé de cette paroisse, il était zélé dans son travail, d’où il connaissait même ses paroissiens de nom. Il sera arrêté et mis en prison en février 1965, pendant 44 jours. Durant cette période d’emprisonnement, il subira, dans sa chair, différents sévices, lui, était totalement innocent. Envoyé à Lyon pour parfaire ses études. Il en revient avec un doctorat en sociologie. Nommé évêque coadjuteur de Mgr Théophile Mbemba, avec droit de succession. Il devient Archevêque métropolitain, le 14 juin 1971, à la suite du décès de son prédécesseur. Comme évêque, puis Cardinal, poursuit l’orateur, Émile Biayenda a été le même. Il a gardé la même simplicité et était toujours à l’écoute du peuple de Dieu que le Seigneur lui avait confié.

Dans son exposé, l’aumônier national a relevé les valeurs de paix, d’unité et de réconciliation, auxquelles le Cardinal croyait. Son intervention était entrecoupée par la lecture de quelques extraits de ses homélies et le dernier message de paix qu’il avait laissé aux chrétiens et aux hommes de bonne volonté : « A tous nos frères croyants du nord, du centre et du sud, en mémoire du président Marien Ngouabi, nous demandons beaucoup de calme et de confiance en Dieu, Père de races, tribus et de toutes races, afin qu’aucun geste déraisonnable ne puisse compromettre un climat de paix que nous souhaitons tous ». Après la disparition du président de la République, beaucoup des gens étaient venus voir le Cardinal pour lui demander de partir. Mais, il a refusé toutes les propositions et avait déclaré : « Si c’est pour la paix que l’on veut de ma tête, je préfère donner ma vie pour sauver mon peuple, pour épargner mon clergé : J’y suis j’y reste ». Et pour terminer son exposé, l’Aumônier a entonner le « Je crois en toi mon Dieu », chanté par le Cardinal, peu avant son chemin de croix.

Succédant à l’aumônier national, le frère Jean Louis Bassinga, président diocésain de Brazzaville, a présenté la confrérie. Il a dit que cette dernière n’est pas une association, ni un muziki, mais un mouvement d’apostolat. Il a, ensuite, fait la genèse du mouvement et rappelé le but de sa création et les objectifs assignés à l’aumônier national par la Conférence Épiscopale du Congo en nommant, en juin 2004, l’abbé Dieudonné Nathanaël, Aumônier national.

Le troisième intervenant, M. Antoine Nzonzoko, un promotionnaire de l’Abbé François Wamba à Makoua, qui a donné un témoignage édifiant. Il a décrit dans quel contexte et quelle circonstances, il a rencontré le Cardinal Émile Biayenda, à la Montagne de Djiri, appelée aujourd’hui, le « Mont Cardinal Biayenda », alors qu’il ne l’a jamais connu de son vivant.

Ne voulant pas laisser les gens repartir sans mot dire, l’abbé Samba a donné la parole à qui voulait la prendre, pour une question d’éclaircissement concernant la confrérie et la personne du Cardinal Biayenda. Après un temps d’hésitation, une maman a pris la parole pour donner les raisons de la disparition de leur groupe qui a existé dans la paroisse et qui avait un effectif assez important. Donnant son propre témoignage. Maman Marie Jeanne Yoka, n’a jamais connu le Cardinal Biayenda, mais elle l’a rencontré plus d’une fois.

Le dernier intervenant de la journée a été, le Vicaire Général et Curé de la Cathédrale Christ-Roi d’Owando, l’Abbé Justin Singha, qui, en prenant la parole, a expliqué aux participants les différentes étapes que doit suivre le processus d’une cause de béatification et de canonisation d’un serviteur de Dieu, selon les nouvelles lois de l’Église. A la sortie donc de cette rencontre, vingt et un membres se sont fait inscrire.

Le dimanche 26 novembre, après la célébration de la fête du Christ Roi de l’Univers, qui a coïncidé avec la fête patronale de la Cathédrale d’Owando, les personnes qui se sont inscrites dans la confrérie devaient rester, un moment, question de leur donner de la documentation. Le frère Placide Batantou, secrétaire général diocésain de la Confrérie de Brazzaville, a donné les grandes lignes des statuts qui régissent toutes les confréries, avant de leur demander de pouvoir adapter ces textes aux réalités du diocèse afin d’élaborer les statuts et règlement intérieur.

A la fin de la rencontre, un bureau de dix membres a été mis en place et qui se compose de la manière suivante :

  • Président : Patrick Ndinga
  • Vice président : Pierre Claver Oboura
  • Secrétaire Général : Marius Mouélé
  • Secrétaire G. adjoint : Grégoire Tsiapélé
  • Trésorière Générale : Yvonne Ingoba
  • Trésorier adjoint : Cyriaque Mbala
  • Rapporteuses : Félicienne Ngassaki, Véronique Gnieri
  • Conseillers : Thomas Alengui, Béka Léontine Nzalé.

Dans l’après-midi, ce bureau devait être présenté au Vicaire Général et Curé de la paroisse. Dans son mot introductif, l’aumônier national a dit au Vicaire général : « Mission accomplie et voici devant vous, le bureau de la confrérie Cardinal Émile Biayenda d’Owando ». Prenant la parole, le Vicaire Général, au nom de son évêque, Mgr Ernest Kombo, a exhorté les heureux élus, en leur disant,"« que l’on ne vient pas dans une structure donnée pour étouffer les charismes des autres. Je n’aime pas les groupes stériles qui, après leur naissance, ne font pas d’efforts pour progresser. Vous qui avez été choisis, vous êtes les pères et mères qui devraient faire à ce que, ce mouvement vive et produise beaucoup et de bons fruits.

Éviter les clivages tribaux. Nous sommes des chrétiens, des Congolais différents des politiciens. Le Cardinal que vous avez accepté de suivre n’a jamais travaillé chez lui et n’a jamais cultivé la culture de haine.

Sa vie durant, il a semé l’unité, la fraternité, bref l’amour du prochain. C’est une grâce pour un pays d’avoir la multitude d’ethnies, mais que celles ci ne soient pas des barrières pour les autres. Au nom de Mgr Ernest Kombo, évêque du lieu, je vous accepte dans notre paroisse, en attendant la cérémonie de présentation devant les chrétiens d’Owando. Vous devez travailler en harmonie avec les autorités paroissiales et soyez toujours en relation avec l’aumônier national », a-t-il conclu.

Signalons que la délégation qui a été conduite par l’Abbé Dieudonné Nathanaël Samba, composé de six membres, avait été très chaleureusement accueillie par le Vicaire Général du lieu. Aussitôt arrivée à Owando et installée, la délégation a visité le cimetière de la mission où repose l’abbé François Wambat. Après, elle a participé à la conférence qu’animait l’Abbe Joseph Ndinga, dans le cadre du triduum préparatoire de la fête patronale.

Le samedi matin, le Vicaire général est allé faire visiter à la délégation la chapelle construite par les chrétiens du village Moudziéli, situé à 25 km d’Owando en allant vers Makoua. Selon les informations qui nous avaient été fournies, cette chapelle sera dédiée au bon Cardinal Émile Biayenda. Pour atteindre Moudziéli, il faut passer par Ombellé, village du président Marien Ngouabi.

Le dimanche, la délégation a participé à la grande célébration eucharistique commémorant la fête patronale de la Cathédrale Christ Roi, qu’a présidée le Vicaire Général, l’abbé Justin Singha et qui avait à ses côtés, le Curé de la Cathédrale Sacré-Coeur de Brazzaville, l’abbé Dieudonné Nathanaël Samba, les abbés Joseph Ndinga venu pour les vacances et Marcel Gambou-Doniama, Procureur. Parmi les nombreuses personnes présentes à ladite messe, l’on a noté la présence du sous-préfet d’Owando.

Le clou du séjour à Owando a été la réception offerte à la délégation par les sœurs de la Divine Providence, à leur résidence dans la soirée.

GY.D.

 




 
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