LA MÉMOIRE BIAYENDA

Éditorial

Notre attente de chaque jour !

Quel cultivateur consciencieux n’attend pas avec frénésie, la récolte de ce qu’il a semé et fait croître à la sueur de son front et dans le corps-à-corps permanent avec les intempéries et l’indifférence des passants ?

Quel parent n’attend pas les fruits mérites des sacrifices consentis pour l’éducation et l’insertion sociale de sa progéniture ?

L’attente est légitime ; c’est un patrimoine de l’humanité. L’ouvrier attend son salaire.

La femme enceinte attend son bébé, même s’il faut passer par les douleurs de l’accouchement.

Jésus attend que ses véritables disciples vivent dans l’unité et soient parfaits comme le Père céleste est parfait, même si eux aussi doivent prendre leur croix pour le suivre.

Toute prière attend d’être exaucée. Ceux qui sont morts en Christ attendent la résurrection « par Lui, avec Lui et en Lui ».

Nous pouvons reprendre le refrain d’un chant sans en connaître tous les couplets. Nous avons le droit de rêver en sachant que nos amours se nourrissent aussi de l’humus de nos rêves brisés. Chacun a le droit d’attendre, de rêver, d’avoir des soucis.

Le Cardinal Émile Biayenda lui aussi, attendait, rêvait et se faisait des soucis « Mes soucis ? C’est tout d’abord, bien sûr, cette Église du Congo que je voudrais voir se développer et s’implanter dans la fidélité au Christ et à l’Évangile. C’est la formation de la Chrétienté, avec un laïcat non pas assoiffé de récupérer quelque place à l’autel, mais surtout conscient qu’il lui faut occuper sa place, baptismale et sacerdotale, je dirai : sa place pascale, dans la société des hommes, un laïcat témoin et fier de la Parole du Christ, un laïcat responsable devant Dieu et les hommes » (Lumière du Monde, Mars 1974).

Seigneur Jésus Christ, accorde-nous la grâce de l’espérance !

Abbé Albert NKOUMBOU