Mgr Bienvenu MANAMIKa Archevêque de Brazzaville
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LA MÉMOIRE BIAYENDA


 
 
 
 

« On ne vient pas chez nous pour trouver un emploi ..., mais pour faire progresser le règne de Dieu, pour aider la Sainte Église »

L’appel du Seigneur a été entendu et la réponse a été et reste encore l’arrivée, en notre terre, des missionnaires (nos Pères dans la foi), des religieux et des religieuses, voire même des laïcs.

Mais l’Église n’est sérieusement implantée dans un pays que dans la mesure où, en ses rangs à divers degrés et niveaux, prennent rangs, des enfants autochtones du pays où elle apporte le message du Christ. Et ce sont des évêques, des prêtres, des religieux et religieuses, entourés d’innombrables équipes des laïcs décidés et se partageant soucis et responsabilités de l’expansion de l’Évangile.

VOCATION DES FRÈRES DE SAINT JOSEPH

Nous sommes un tout petit nombre réuni ici, pour notre retraite annuelle. Mais, un petit nombre, à l’instar du grain de sénevé, dont parle l’Évangile et qui, Dieu aidant et en dépit des vicissitudes, est appelé à devenir une famille, tout de même, et voire une planche de salut... Car notre institut est une nécessité inhérente et conforme aux normes évangéliques de toujours.

En effet, avec le Christ, un certain nombre de femmes suivent notamment le Christ et assistent, aident matériellement à la bonne marche de la petite communauté.

Lc 8,2.3 : Les 12 l’accompagnaient, ainsi que quelques femmes qui avaient été guéries d’esprits mauvais et de maladies : Marie, surnommée la Magdaléenne, de laquelle étaient sortis sept démons, Jeanne, femme de Chouza, intendant d’Hérode, Suzanne et plusieurs autres qui les assistaient de leurs biens.

Lc 24 1.1 1 : ... C’étaient Marie de Magdala, Jeanne et Marie, mère de Jacques, les autres femmes qui étaient avec elles le dirent aussi aux Apôtres.

Mc 15,40 41 : Il y avait aussi des femmes qui regardaient à distance, entre autres Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques le petit et de José, et Salomé, qui le suivaient et le servaient lorsqu’il était en Galilée, beaucoup d’autres encore qui étaient montées, avec lui, à Jérusalem.

Dans les Actes, les Apôtres, pour se décharger des soucis matériels et pour être plus entièrement au service de la Parole, créent les diacres.

Act 5,2 : Les 12 convoquèrent l’assemblée des disciples et leur dirent : « Il ne faut pas que nous délaissions la Parole de Dieu pour servir aux tables. Cherchez plutôt parmi vous, frères, sept hommes de bonne réputation, remplis de l’Esprit et de sagesse, et nous les préparerons à cet office ; quant à nous, nous resterons assidus à la prière et au service de la Parole ».

Plus tard, les Familles religieuses, les Congrégations, en se formant s’adjoignent dans leurs rangs des Prêtres et des Frères religieux qui seront à côté des premiers, iront aussi loin les uns que les autres, pour annoncer, à leur manière, le Royaume de Dieu.

Des Congrégations entières comme les Frères de Saint Gabriel ou des Écoles Chrétiennes se constitueront, sans introduire, en leur sein, des Prêtres, se contentant de solliciter le ministère de ces derniers à des membres d’autres Congrégations où il y a des Prêtres.

Pour nous, Frères de Saint Joseph, dont l’érection canonique à Libreville, postulée par Son Excellence Monseigneur Jérôme ADAM, fut autorisée par le Saint Siège, le 16/11/1951. Elle a été remise à jour et adoptée dans notre pays, il y a quelques années, par notre Archevêque Mgr Théophile MBEMBA. Ceci est la concrétisation du vœu et des idées rénovatrices des Pères du Concile Vatican II. C’est un essai de réponse, un pas en avant et un signe de progrès de notre Église.

Car, avec le Père DANTIN, pour des Auxiliaires, nous pouvons écrire et prendre, à notre compte, ce qu’il dit d’eux : « Avant tout, il faut vouloir aimer Dieu et donner sa vie par amour ». La vie d’un Auxiliaire, (la nôtre aussi) est, surtout, un acte d’amour de Dieu. Rien ne remplace cette disposition fondamentale. Avec elle, beaucoup de difficultés sont diminuées. C’est dire qu’on ne vient pas chez nous pour trouver un emploi auprès des Prêtres. Ou pour « gagner sa vie », ni même avant tout par dévouement. Puisqu’il s’agit d’une vocation, les intentions doivent être surnaturelles. Le plus possible. Si l’on vient chez nous pour faire progresser le règne de Dieu, pour aider la Sainte Église, avec la conviction que la vie surnaturelle est essentielle, le départ est excellent.

L’on a des chances d’arriver : « Cherchez d’abord le Royaume et sa justice et le reste vous sera donné par surcroît » (Mt 6,33). J’espère que tout ceci nous aura aidé à comprendre la nécessité pour chacun d’entre nous en tant que fils de ce pays, et cela sans démagogie, ni incrimination contre personne, de prendre au sérieux notre vocation ainsi que du rôle que nous avons à y jouer, chacun à sa place, car c’est la volonté du Seigneur. Les uns et les autres, nous tâcherons, pour notre édification personnelle et commune de nous communiquer nos expériences de vie vécues ici ou là.

De là haut, nous supplierons la lumière de l’Esprit Saint et l’assistance douce et bienfaisante de Saint Joseph et de Marie au Cœur Immaculé, nos Saints Patrons.

Amen !

Adresse de Mgr Émile Biayenda aux Frères de Saint Joseph au Cœur Immaculé de Marie en 1972

 


 
 
 
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