mardi 29 octobre 2024
Par la Sœur Élisabeth de la TRINITÉ Ocd CARMEL du St Curé D’Ars - Sur FORMANS
Un Carmel ami a reçu de Sr Solange, la sœur du bien-aimé Cardinal Biayenda, un message pour l’ouverture du procès diocésain de sa Cause, et nous l’a communiqué. Mieux vaut tard que jamais. Nous envoyons ces jours-ci notre modeste offrande pour cette Cause, mais surtout nous tenons à vous dire notre très grande joie sur le processus engagé par l’Église du Congo et notre prière pour la suite des travaux.
Le Cardinal était un familier d’Ars, à 30 km de Lyon, où il a fait ses études, et il est venu, à plusieurs reprises, en notre petit Carmel. Sa dernière visite nous a laissé un souvenir particulièrement lumineux.
Monseigneur Biayenda revenait de Rome, où il était allé recevoir le chapeau de cardinal et il était heureux et fier de nous apporter la bénédiction du Saint père. Il était revêtu de la pourpre cardinalice et nous avions été très impressionnées en l’entendant souligner sa signification, sa relation avec la confession de foi jusqu’à l’effusion du sang s’il le fallait - lui qui, à cette époque, avait déjà souffert comme confesseur de la foi. Il était plein de majesté et l’humilité tout à la fois, fort et doux, lucide et serein, fermement attaché au Seigneur par une foi vive et toute simple, et il nous apparaissait comme le Bon Pasteur prêt à livrer sa vie pour son troupeau. Il avait célébré la messe chez nous, pour la fête de Saint Joseph, et, un an plus tard, il me semble, en la fête de l’Annonciation, nous apprenions, avec beaucoup d’émotion, sa fin tragique et Glorieuse, pour laquelle il était prêt, fort de la force qui vient de Dieu seul.
Nul doute qu’il n’ait continué à veiller sur son peuple bien-aimé et sur l’Église au Congo ! Nous souhaitons qu’il puisse être élevé à la Gloire des autels et soutenir, de toute la puissance de son intercession et de son exemple la foi, de tous ses frères d’Afrique et de l’Église universelle.
Permettez-nous, mon Père, de vous assurer, respectueusement, de notre prière pour l’Église, en votre pays et pour que vous puissiez mener à son achèvement la Cause du vénéré Cardinal Biayenda et , veuillez prier pour nous toutes.
Sœur Élisabeth
La foi en Dieu pour le Cardinal, était une valeur suprême ; une deuxième valeur suit : la dignité de l ’homme : En vue d’y travailler, il a consacré plusieurs textes aux problèmes de l’Éducation des enfants, de la famille et de la communauté nationale, évoquant toujours grande humaine, qu’il s’agisse d’un tout petit, de l’adulte, de la femme, ou de ceux qui avaient droit à leur naissance (…)
En lisant ses écrits, ses lettres, on peut voir que le Cardinal Émile Biayenda fut un homme fort dans sa foi en Dieu, et engagé dans la problématique sociale de son pays.
C’est lui qui a dit peu avant les tristes événements : « pour garder sa foi, un chrétien doit être prêt à tout perdre même sa vie terrestre s’il faillait, car séparé de Dieu, sa vie perd son sens. Sans lui, nous ne sommes rien ». Ce sont les paroles d’un homme fort, d’un homme tenace et déterminé, d’un homme pour lequel la foi en Dieu est une valeur suprême, plus grande que notre vie terrestre.
Les Pères de la Paroisse Jésus Ressuscité
Année 1978
Pour moi, Émile BIAYENDA a été un modèle. Je l’ai bien connu, car lui et moi, nous nous partagions le même pupitre. Dévoué à outrance, jusqu’à se faire ridicule, il ne se fâchait presque pas. Toujours prêt à nous donner des conseils, car il était mon aîné de deux ans. Pour preuve : sur les 17 que nous étions dans notre promotion, il a été le seul à parvenir à la prêtrise. Égal à lui-même, il était l’ami de tout le monde, prêt à rendre service là où il le fallait.
Un acte qui m’a touché, si minime soit-il, c’est qu’un jour, le Père Rameaux, alors directeur du Séminaire, m’avait collé une punition pour bavardage pendant le travail manuel et m’avait intimé l’ordre de transporter un demi sac de sable mouillé sur la tête, sur une distance d’un kilomètre, c’est-à-dire de la rivière Ngamiké à la mission de Mbamou. Mon ami BIAYENDA, trouvant cette sanction trop sévère, prit ce sac et le transporta jusqu’à destination, sans que je lui demande.
Je soupirais et aussitôt je fus soulagé, car à l’âge que j’avais, en ce temps là, j’étais incapable de supporter un tel poids.
J’ai gardé cet acte comme un souvenir qui me revient toujours à cœur et j’en parle à qui le veut.
Eugène MALONGA
37, rue Mère Marie Bacongo - Brazzaville
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