LA MÉMOIRE BIAYENDA

Notre peuple a soif d’un matin de Pâques

« Hosanna ! Bénit soit le Royaume qui vient, de notre père David ! Hosanna au plus haut des cieux ! » (Mc 11,10).

Nous l’avons déjà chanté et nous voulons continuer à le crier. Hosanna ! Veut dire en hébreu « aide », parole qui exprime le besoin de salut et d’une aide que les gens ressentaient. Hosanna ! Nous voulons continuer à le crier, parce que du fond de nos campagnes dévastées et désertées jusqu’au cœur de nos villes déshydratées et résignées, le besoin de salut et d’aide reste identique, urgent et légitime.

Toi Jésus, et toi seul Seigneur, sais nous dire que nous ne sommes plus des esclaves, mais tes amis. Nous ne sommes pas de serviles citoyens du monde, mais tes frères, des fils de Dieu invités aux noces de l’Agneau. Tu as lavé nos pieds pour nous faire marcher sur les chemins du service fraternel et non pour nous apprendre à nous écraser les uns les autres. Tu nous as rompu le pain de ton corps pour nous rendre artisans d’un amour sans fin. Tu nous avais dit de veiller et nous avons sombré dans le sommeil. Alors, tout nous a surpris : la mort du Cardinal Émile Biayenda, les guerres politiques, la pauvreté sans nom, les maladies et l’incertitude du lendemain...

Donne-nous, Seigneur ressuscité, assez de courage et d’espérance, pour rompre avec la torpeur et courir à ta rencontre. Le vide de ton tombeau sait essuyer nos larmes, ta Résurrection en chacun de nous reste, à jamais, notre seule source de vie. Alléluia ! C’est toi Seigneur notre matin de Pâques !

Abbé Albert NKOUMBOU