mercredi 4 décembre 2024
L’Église vit de la résurrection Il est ressuscité Le Christ mon espoir, s’écrie Marie Madeleine exultant. C’est notre espérance à tous. Elle marque d’un signe notre vie et imprime à notre existence sa raison d’être C’est, pour nous la joie du triomphe du Christ et la certitude de ressusciter avec lui.
Pâques constitue le thème essentiel de la Prédication primitive de l’Église, il est la synthèse et le résumé des discours de Pierre « Dieu l’a ressuscité ce Jésus, nous en sommes tous témoins » (Act. 2, 32), Tout l’enseignement des apôtres, dans les Actes, est centré autour de ces mots.
Là bas à Antioche et devant l’Aréopage d’Athènes, les discours de Paul atteignent leur apogée, en annonçant, la résurrection : « Le Christ souffrant et que, ressuscité le premier d’entre les morts, il annoncerait la lumière aux peuples et aux nations païennes » (26, 2). Le Christ ressuscité est le centre de sa prédication « Si le Christ n’est pas ressuscité, notre foi est vaine » ( 1Cor. 15, 17), car la bonne nouvelle proclame la paternité de Dieu sur nous et notre croyance à cette vérité repose sur la divinité de celui qui a dit : « Le Père et Moi, nous sommes Un » (Jean 10 30). Et qui a promis cette divinité, en ressuscitant par sa propre puissance.
La jeune chrétienté tout entière de l’Église naissante vit de la foi au triomphe du Christ, elle déborde de joie dans l’attente bienheureuse que le Ressuscité Jésus vivant reviendra et qu’en Lui tous les hommes ressusciteront.
C’est cette foi là qui, de tous temps : hier, aujourd’hui et demain a suscité des âmes généreuses, martyrisées frappées, mises en prison, privées de leurs droits, crucifiées même, parce qu’elles n’ont pas voulu renier leur foi en Jésus-Christ. C’est cela qui a toujours suscité des missionnaires et de vocations religieuses pour quitter tout et aller aux plus déshérités. C’est cela qui vous porte à vous engager là où vous êtes à faire avancer le Royaume de Dieu. C’est cela qui a fait que vous ayez généreusement, donné de votre avoir pour participer à la campagne contre la faim dans le monde C’est cela qui émeut tant de personnes même incroyantes, mais imitant le Christ dans le don qu’ils font d’elles mêmes et de leur vie à leurs frères d’humanité.
Celui qui s’est incarne, qui a porté nos douleurs, inhérentes à la vie humaine (Is, 53, 4), siège maintenant à la droite du Père et lui montre ses plaies glorieuses en intercession pour nous. Ce Christ glorifié est le Christ actuel, présent dans l’Eucharistie, vivant dans les âmes en état de grâce, nous parlant, nous enseignant, nous guidant en son Église, car c’est son corps mystique dont le baptême nous a rendus membres. En ce Jésus, nous avons le mouvement de l’être (Act 17, 28) « Je suis la résurrection et la vie » (Jn 11, 25) dit Jésus à Marthe. Il est la résurrection : en lui est la résurrection.
Notre résurrection est une participation a la sienne. Notre mort est une mort et une résurrection continuelle pour parvenir à cet état déjà existant de ressuscité dans le Christ, Toute notre vie chrétienne se fonde sur cette résurrection. Pâques imprègne toutes nos journées et marque chacun de nos moments.
Oui mes Frères, du moment que vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les choses d’en haut, songez aux choses d’en haut, car vous êtes morts et votre vie est désormais cachée avec le Christ en Dieu (Col. III 1,3).
En ce matin de Pâques, notre Pasteur et notre Rédempteur vient à la rencontre de toute l’humanité. Pendant la semaine sainte, nous avons compati à ses souffrances. En face de lui, nous avons compris nos propres situations humaines, le drame des vies humaines dans le monde de notre temps, notre foi en compromission avec le progrès des techniques modernes. Aujourd’hui, le Christ Jésus se tient devant nous, éclatant de lumière. Il nous fait sentir indignes de toute joie puisée ailleurs qu’en lui.
En l’écoutant, en le regardant du regard de la foi, en le recevant en son Eucharistie, il nous montre ses mains percées par les clous, par elles, toutes nos plaies sont guéries. Il nous montre les cicatrices béantes de ses pieds : elles ont réparé nos faux pas Il nous découvre son cœur, grand ouvert et le fond de son âme pleine de gloire, de joie et de bonté, d’ou sont sortis l’Église et les sacrements de vie chrétienne.
En retour, pour tous ces bienfaits, prenons conscience, mes Frères, de ce que nous sommes : des chrétiens incorporés au Christ Jésus par notre baptême, capables par lui, de vivre, dès maintenant, la vie définie de la Sainte Trinité. Que les qualités humaines et divines du Christ deviennent les nôtres. C’est cela la sainteté Nous y sommes tous appelés par notre baptême Ainsi nos prières, nos messes, nos communions, nos relations avec le prochain, notre participation à la construction d’un monde toujours meilleur, toutes nos activités apostoliques seront, pour nous, les moyens qui nous permettront, lentement, mais réellement, de vivre de cette vie du Christ glorieusement ressuscité, alléluia.
1) Il ne faut pas voir en lui seulement le crucifié du Calvaire ou le cadavre du Saint Sépulcre. Notre piété nous met en contact, par le mystère rédempteur, avec le Christ vainqueur de la mort et ressuscité, avec le Christ vivant dans la gloire. Nous prenons avec lui le chemin de la croix et nous passons avec lui dans le mystère de sa mort (spécialement à la sainte messe) pour le rejoindre dans le mystère de sa gloire (auquel nous dispose, activement, la sainte communion).
2) Le Christ nous précède et nous attend, sur le chemin de notre vie, où il se manifestera d’une manière discrète (par sa grâce, par personnes interposées, par des événements providentiels) ; et au ciel : telle est la Galilée où il nous convie avec insistance : c’est là que nous le verrons, dans le rayonnement de sa gloire.
Abbé Émile Biayenda
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