LA MÉMOIRE BIAYENDA
« Que le thème de cette année pastorale soit vécu fructueusement au niveau de nos paroisses »
Mgr Anatole Milandou aux chrétiens de l’archidiocèse de Brazzaville
L’ouverture de l’année pastorale 2012-2013 a été marquée le 6 octobre dernier par une célébration eucharistique à la Place Mariale de la Cathédrale Sacré-Cœur de Brazzaville. Au cours de celle-ci, l’Archevêque de Brazzaville, Mgr Anatole Milandou demandé aux chrétiens de la capitale de ne jamais vivre dans un syncrétisme flou et déroutant afin de découvrir une foi réelle.
Dans l’Archidiocèse de Brazzaville, après une période de vacances, s’ouvre une année pastorale. Celle-ci est toujours précédée d’une session pastorale de trois jours, en vue de confier la nouvelle année à Dieu.
Dans son exhortation consacrée à cette manifestation religieuse, Mgr Anatole Milandou a déclaré : « Cette nouvelle année 2012-2013 sera vécue sous le signe de la redécouverte de notre foi de chrétien. Nous répondons, à travers le thème choisi, à l’invitation solennelle que nous lance le Saint Père, le Pape Benoit XVI qui offre à toute l’Église la joie et la grâce de méditer non seulement sur l’acte de foi, mais surtout de vivre cette foi en Dieu qui est le gage de notre salut et le but de toute vie chrétienne ».
Placée sous le thème « Chrétien de Brazzaville, redécouvre ta foi », cette nouvelle année pastorale, est en adéquation avec l’année de la foi décrétée par le Pape Benoît XVI pour le renouveau réel de toute notre Église. Pour le Saint Père, l’Église en Europe traverse actuellement une crise de la foi. « Et si la foi ne reprend pas vie... grâce à la rencontre avec Jésus-Christ, toutes les autres réformes resteront inefficaces », estime Benoît XVI.
Franchir la porte de la foi
Il s’agit selon Mgr Anatole Milandou, « pour le fidèle chrétien de Brazzaville, de se ressourcer dans la Parole de Dieu et dans l’Eucharistie, pour renouveler efficacement et adéquatement sa relation avec Dieu. C’est une option fondamentale que nous nous donnons, au cours de cette année. Le Pape explicite ce mouvement que nous voudrions réaliser, au cours de cette année, par l’expression qu’il emploie dans sa Lettre apostolique Porta fidei, c’est-à-dire la Porte de la foi. Ce mouvement consiste à franchir la porte de la foi. Ce n’est pas une porte qu’il faut contempler, admirer. Mais, il est question de la franchir » :
La foi n’est pas quelque chose d’acquis une fois pour toutes. Elle s’acquiert au jour le jour par des actes concrets qui caractérisent notre relation avec Dieu, avec le prochain, avec la Parole de Dieu.
En effet, redécouvrir sa foi, signifie que certains actes de notre vie ternissent, à n’en point douter, la beauté et l’éclat de cette foi. Ce n’est pas une démission de reconnaître cela. Bien au contraire. Une foi sincère, c’est celle qui est entretenue quotidiennement et qui, parfois, affronte sagement le doute et les écueils qui peuvent surgir au cœur de notre vie. Ainsi, la redécouverte devient ce beau et merveilleux mouvement qui nous pousse d’aller au large pour goûter les délices d’une relation profonde et féconde avec Dieu
Pour l’Archevêque de Brazzaville, « Dieu est toujours fidèle. Il n’abandonne jamais, au grand jamais, ceux qui lui font confiance. Beaucoup, peut-être même tous, nous sommes frappés par des malheurs qui mettent à l’épreuve notre foi.
La question qui se pose à chacun de nous est de savoir quelle attitude adoptons-nous devant la souffrance, la douleur, le désarroi ou la mort ? Jugeons-nous le Seigneur ? Ou bien, à la manière de Job, nous demeurons fermes dans notre foi et reconnaissons qu’avec Dieu, tout est possible. Il y a moyen de repartir de nouveau.
C’est à ce niveau-ci que la redécouverte à laquelle je vous invite, comme Pasteur de l’Église de Brazzaville, rejoint le souci du Pape Benoit XVI : la nouvelle évangélisation. Nous ne pensons pas un seul instant que cette nouvelle évangélisation ne concerne que les autres. Nous devrions intégrer, dans notre vie de chrétiens africains, que nos pratiques de foi et notre témoignage de vie méritent d’être reprécisés non seulement à la lumière de la Parole de Dieu, mais aussi à travers une vie concrète ancrée dans le Christ, et s’engageant pleinement à n’être que témoignage d’amour, de charité, d’espérance.
Ne perdons pas de vue, dans cette nouvelle dynamique, que nous sommes invités à entrainer également les autres à franchir cette porte de la foi.
Le chrétien doit réfuter le syncrétisme flou et déroutant
En d’autres termes, la redécouverte de la foi passe aussi par un témoignage concret que tout chrétien est appelé à rendre.
- Au nom de sa foi, le chrétien ne peut pas encourager ou pratiquer la corruption.
- Au nom de sa foi, le chrétien ne peut pas ne pas réaliser son travail convenablement.
- Au nom de sa foi, le chrétien ne peut jamais accepter de compromissions.
- Au nom de sa foi, le chrétien ne peut jamais vivre dans un syncrétisme flou et déroutant.
- Au nom de sa foi, le chrétien ne peut jamais favoriser les antivaleurs.
- Au nom de sa foi, le chrétien ne peut jamais tuer, voler, mentir.
Vivre en étroite intimité avec Dieu est synonyme de constance, de rayonnement et de conversion permanente que seule la grâce divine peut favoriser et établir ».
Monseigneur Anatole Milandou interpelle le peuple de Dieu qui est à Brazzaville pour que ce thème soit vécu réellement et fructueusement au niveau des communautés paroissiales et au sein de nos Mouvements d’apostolat.
« Dans une société où le charlatanisme, où la croyance aux fétiches et à la sorcellerie semblent résister à l’évangélisation, une Année de foi devient une grâce spéciale pour redécouvrir les origines et les exigences de notre appartenance au Christ. Cette redécouverte passe par l’écoute et la mise en pratique de la Parole de Dieu. Elle est le fruit de la célébration eucharistique, vécue dans la foi et avec fécondité en participant de la donation totale du Christ qui s’offre à nous pour notre salut », a-t-il déclaré.
Grégoire Yengo Diatsana
