Mgr Bienvenu MANAMIKa Archevêque de Brazzaville

dimanche 12 janvier 2025


L'église Ste Anne


Mgr THÉOPHILE MBÉMBA


Mgr BARTHÉLÉMY BATANTU


L'église St Pierre Claver


Mgr ANATOLE MILANDOU

LA MÉMOIRE BIAYENDA


 
 
 
 

Les pistes novatrices de la thèse du Cardinal Émile Biayenda

Compte tenu de la richesse des thématiques dont recèle l’œuvre doctorale, nous faisons le choix de faire d’abord connaissance de cette âme d’élite, de père et pasteur et en même temps de ce zélé prédicateur de l’Évangile avant de mener une réflexion par laquelle nous pourrons peut-être dégager des « pistes novatrices » de la thèse du vénéré pasteur Émile Cardinal Biayenda.

Cardinal Émile Biayenda

L’adjectif substantif novateur qui signifie personne qui innove1, peut être appliqué à notre Vénéré pasteur au regard des témoignages que font ses contemporains à travers les documents que nous avons pu consulter. L’innovation, chose inédite, est également nouveauté. Innover, c’est réaliser quelque chose de neuf dans un domaine spécifique. Dans le dictionnaire encyclopédique de la langue française (1997), la piste est définie comme la trace laissée sur le sol par le passage d’un être vivant ; au figuré : suivre la piste des anciens.

Cette trace laissée sur le sol par le passage de notre Vénéré Pasteur est l’ensemble de ses écrits et les témoignages de ses contemporains. Pour notre part, la piste novatrice n’est autre que notre Vénéré Pasteur, d’où notre première démarche qui est celle de nous pencher sur sa personnalité.

Personnalité et trajectoire de vie du Vénéré Pasteur Émile Biayenda

La « personnalité » du Cardinal Émile Biayenda est le concept sur lequel nous nous proposons de faire reposer notre réflexion. Dans cette contribution, nous essayerons de montrer que notre Vénéré pasteur est une piste novatrice par sa personnalité. Le Cardinal Biayenda est un chemin à suivre, et ou, un modèle de vie à proposer. « Sa vie et sa foi en Dieu ont transcendé la chrétienté et la prêtrise au Congo ».

« Nous prions le Seigneur d’accueillir parmi ses élus ce zélé prédicateur de l’Évangile », écrit le Pape Paul VI à Monseigneur Georges Singha, Évêque d’Owando, dans le message de condoléances qu’il lui adresse.

C’est la trajectoire de vie qui est notre point d’ancrage. Avec une enfance et une jeunesse rurales, rien ne prédisposait le jeune Biayenda à être un chrétien exemplaire, si ce n’est sa docilité aux inspirations de l’Esprit Saint et la Grâce de Dieu en lui. C’est à partir des sacrements d’initiation à la vie chrétienne : Baptême à 11 ans, Confirmation à 12 ans et à 13 ans Émile se sent appelé au sacerdoce.

Pour correspondre à sa vocation sacerdotale il lui faut faire des études et entrer au Séminaire. Ce qui lui vaut cette trajectoire.

Biayenda Émile est né en 1927, près de Brazzaville. Son Père s’appelait Sémo Marie-Albert et sa mère Biyéla Joséphine. Après des études primaires aux missions catholiques de Kindamba et de Boundji, Émile Biayenda fait des études secondaires au Petit Séminaire de Mbamou et des études de philosophie et de théologie au Grand séminaire de Brazzaville.

Ordonné prêtre le 26 octobre 1958, il est successivement vicaire à Ouenzé (1959-1962), curé de Mouléké (1962-1965) et en même temps responsable diocésain de la Légion de Marie pour laquelle il souffrit de la barbarie du système politique de son pays. C’est en octobre 1965 qu’il part à Lyon, pour y compléter ses études supérieures, qu’il termine par une licence en théologie et un doctorat en sciences sociales, dont la thèse porte sur : « coutumes et développement chez les Bakongo du Congo-Brazzaville ». Rentré au pays, il est nommé vicaire à la Paroisse Saint–Esprit de Moungali, puis en février 1970, ses confrères, à l’unanimité, le désignent comme Vicaire épiscopal, chargé de la coordination entre les diverses Œuvres d’apostolat et les Commissions Diocésaines. Le 26 mars 1970, il devient Évêque-coadjuteur de Monseigneur Théophile Mbemba, à qui il succède après sa mort, le 14 juin 1971. En 1973, il est créé Cardinal au Consistoire du 5 mars, à l’âge de 46 ans.

L’Abbé Émile Biayenda et le Développement

Pour sa thèse de Doctorat, l’Abbé Émile Biayenda choisit de faire ses recherches sur les coutumes et le développement chez les Bakongo du Congo Brazzaville. La problématique du développement est traitée dans une approche sociologique qui met l’accent sur la coutume.

Émile Biayenda définit la coutume comme un ensemble de jalons qui indiquent aux personnes ce qu’elles doivent faire en telle ou telle circonstance donnée. Elle est ce qui a guidé les populations quand chacune était refermée sur elle-même, sans tutelle, ni concours à l’extérieur.

C’est la Loi-Providence et naturelle sur les hommes. A ce point de vue, elle n’est que très digne de louange, d’éloges et de respect pour avoir pendant des siècles portés des générations entières.

Aussi, bien que, « autres temps, autre mœurs », on ne peut faire prendre une nouvelle orientation à un peuple donné sans compter et prêter attention à ce qu’il a été hier, c’est-à-dire, par rapport à sa coutume.

Le Maxidico (1997) définit la coutume comme une règle de conduite suivie par une société ou un groupe social et résultant d’un usage prolongé. La coutume constitue la manière de régler les relations sociales dans la société traditionnelle, mais elle est aussi présente dans la société moderne. La coutume fait partie des normes informelles puisque ce qui la caractérise c’est qu’elle n’apparaît pas comme règle de droit à travers un contentieux et, à ce moment, elle va rentrer dans le corps du droit écrit à travers les motivations du jugement.

Pour Lebret (1967), la notion de développement est prise d’une image vivante : la plante se développe, l’animal se développe, l’homme se développe. Il s’agit d’un équilibre interne qui se continue dans la croissance. Il s’agit d’une harmonie qui tient à la nature de l’être en voie de développement. Un principe intime d’unité réalise la permanence dans la succession en vue d’un mieux pour la plante, c’est la fécondité exprimée dans la fleur et le fruit. Le développement est l’explication des valeurs que l’être portait en soi, l’évolution de ses potentialités vers l’« état » qui les réalise.

Pour être authentique, il doit être intégral, c’est-à-dire promouvoir tout l’homme. Dans le dessein de Dieu, chaque homme est appelé à se développer, car toute vie est vocation. Dès la naissance, est donné à tous, en germe, un ensemble d’aptitudes et de qualités à faire fructifier : leur épanouissement, fruit de l’éducation reçue du milieu et de l’effort personnel, permettra à chacun de s’orienter vers sa destinée que lui propose son créateur.

Le développement intégral de l’homme par une éducation dans un cadre familial équilibré et dans une nation unie que l’homme acteur du développement économique et sociale peut contribuer à la tâche de la construction de ladite nation.

Héléna Sitta
à Caen - France

 




 
Haut de page