Mgr Bienvenu MANAMIKa Archevêque de Brazzaville

vendredi 16 mai 2025


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Mgr ANATOLE MILANDOU

LA MÉMOIRE BIAYENDA


 
 
 
 

« Le Concile Vatican II a été une mise à jour de l’Église en vue de promouvoir l’unité de tous les baptisés »

avait dit l’Abbé Émile Biayenda en 1967

Octobre 1962 - octobre 2012 : 50ème anniversaire du Concile Vatican II

Le Concile Vatican II a été vécu comme un haut moment de refondation de l’Église Catholique. L’abbé Emile Biayenda, en 1967, en avait dégagé la substance. 50 ans après, l’analyse d’Émile Biayenda garde sa pertinence et sa fraîcheur.

Le second Concile du Vatican que successivement les Papes Jean XXIII et Paul VI ainsi que tous les Pères ont voulu comme une mise à jour et une mise à jour de l’Église en vue de promouvoir l’unité de tous les baptisés, comme une prise de conscience beaucoup plus profonde et leur vocation par les laïcs dans l’Église et dans le monde, ce Concile dont toute la célébration, l’activité et les décisions ont été guidées avant tout par le souci de Pastorale auprès de tous les hommes de notre temps, ce Concile se devait de consacrer une très large place au personnage de l’Évêque et à la Hiérarchie. « Lumem Gentium » met à notre portée, pour la nourriture et le mûrissement de notre foi une doctrine révélée et des témoignages des premiers Pères, témoins de la vie de l’Église Primitive. La compréhension profonde de vue de foi sur l’Église et l’Épiscopat peut subjuguer le monde et l’incliner avec la grâce de Dieu à suivre ses directives.

Et si tous les baptisés sont sel de la terre et la lumière du monde, c’est à Pierre avec les Douze, aujourd’hui à l’Évêque de Rome et à tous les autres évêques en communion avec lui que le Christ a explicitement confié la charge de garder et de révéler aux hommes le dépôt de la foi. « L’Église a le droit, à tout moment de scruter les signes des temps et de les interpréter à la lumière de l’Évangile, de telle sorte qu’elle puisse répondre, d’une manière adaptée à chaque génération, aux questions éternelles des hommes sur le sens de la vie présente et future et sur leurs relations réciproques » (G. et sp. IV, 1)

Pour affirmer le lien continu de la succession des apôtres aux évêques, le Concile reprend l’enseignement traditionnel de l’Église, utilisant des formules de Conciles antérieurs et de Pères apostoliques dont il résume la pensée suivante que les évêques « président au nom et en place de Dieu le troupeau, dont ils sont les pasteurs, par le magistère doctrinal, le sacerdoce du culte sacré, le ministère du gouvernement » (L. Gent. III, 20).

Ainsi, « les évêques en vertu de l’institution divine succèdent aux apôtres comme pasteurs de l’Église en sorte que qui les écoute, écoute le Christ, qui les rejette, rejette le Christ et celui qui a envoyé le Christ ». (Luc 10, 16) et L. Gent. III, 20).

L’effort commun et ordonné se fait au sein d’une communauté de baptisés qui est l’Église, dont la hiérarchie remonte du Christ aux apôtres. Elle a commencé avec l’envoi des apôtres dans le monde entier par le Christ qui lui-même avait été envoyé par le Père (Jean 20, 21). « Le Seigneur Jésus après avoir longuement prié son Père appela à lui ceux qu’il voulut et en institua douze pour en faire ses compagnons et les envoyer prêcher le royaume de Dieu » (Mc. 3, 13, 19).

Leur mission devant durer jusqu’à la consommation des siècles, les apôtres eux-mêmes étant des mortels comme les autres hommes, se devaient des successeurs et ce seront les Évêques auxquels ils imposèrent les mains et que le Christ à travers eux établira de génération en génération dans son Église jusqu’à son retour. Le Concile le dit et l’affirme : « La mission divine confiée par le Christ aux apôtres est destinée jusqu’à la fin des siècles (cf. Math. 28, 20), étant donné que l’évangile qu’ils doivent transmettre est pour l’Église le principe de toute sa vie, pour toute la durée du temps, C’est pourquoi les apôtres prirent soin d’instituer dans cette société hiérarchiquement ordonnée des successeurs ». (L. Gent. III, 20).

2- La sacramentalité de l’Épiscopat.

Vue des participants au Concile Vatican II en 1962

Ce jour où le Christ remonta vers son Père, après avoir béni ses disciples là-bas sur le Mont des Oliviers en leur prescrivant d’aller porter la Bonne Nouvelle à toutes les nations de terre, il leur promit aussi de demeurer, de rester avec eux jusqu’à la consommation des siècles. Le Christ demeure donc parmi nous, bien que de nos yeux de chair nous ne pouvons le voir. Il est parmi nous, il continu de travailler de se dévouer au service de l’humanité et de chaque personne en son Église qui est son corps mystique dont nous sommes les membres et qui se suivit dans le Corps des Évêques : « l’Évêque est dans l’Église et l’Église dans l’Évêque », enseignait Saint Ignace (Éphès. VIII, 2).

Ils sont honorés et revêtus de la consécration divine dont les apôtres furent les premiers sujets : Ainsi donc en la personne des évêque, assistés des apôtres, c’est le Seigneur Jésus- Christ, pontife suprême, qui est présent au milieu des croyants » (Vatican II. L. Gent. III, 21). C’est dire que le Christ qui a reçu de son Père tous les pouvoirs pour assurer efficacement de sa part la rédemption de genre humain a remis a son tour ces éléments entre les mains des Évêques :

  • Pouvoir de guérir et de donner la vie : (Je. V, 19 - 29).
  • Pouvoir de remettre les péchés : (Math. IX, 6).
  • Pouvoir de juridiction et disciplinaire : ce que vous lierez sur la terre (Math. XVI, 19
  • Pouvoir de guérir les malades et d’expulser les démons : (Math. X, 1)

Signes du Christ, ils reproduisent et dispensent au nom du Seigneur les signes, les sacrements engendrant en nous la grâce et la vie de Dieu :

« A eux a été confiée la charge de rendre témoignage de l’évangile de la grâce de Dieu (cf. Rom. XV, 16 ; Act. XX, 24) et d’exercer le ministère glorieux de l’Esprit et la justice » (cf. 2 Cor. III, 8 - 9). (L. gent. III, 21).

Mais comment se transmet ce pouvoir dans l’Église ?.

« Pour remplir de si hautes charges, les apôtres furent enrichis par le Christ d’une effusion spécial de l’Esprit-saint descendant sur eux (Act. I, 8 ; II, 4 ; Je. XX, 22, 23) ; eux-mêmes par l’imposition des mains transmirent à leurs collaborateurs le don spirituel (Tim. IV, 14 ; 2Tim. I, 6, 7) qui s’est communiqué jusqu’a nous à travers la consécration épiscopale (L. Gent. III, 21). C’est par cette consécration que le Christ associe l’Évêque à la charge de sanctification, d’enseignement et de gouvernement du Peuple de Dieu. Ainsi donc « d’une façon éminente et visible les Évêques tiennent le place du Christ lui-même, Maître, Pasteur et Pontife et jouent son rôle » (Lum. Gent. III, 21).

3- Le collège épiscopal et son chef, les relations à l’intérieur du collège.

Un autre point non moins important est celui du collège épiscopal et son chef, ainsi que des relations qui existent à l’intérieur de ce collège. Point de doctrine très important, que ce Concile ne pouvait passer sous silence quand on sait que l’un des buts qui poussa le Pape Jean XXIII à le convoquer fut que soient réalisés dans l’Église des conditions favorables à l’unité des chrétiens. Or, à considérer chaque évêque avec tous les pouvoirs que nous venons de lui reconnaître, lui seul et le peuple de Dieu sont bien une petite église à laquelle rien ne manque.

Aussi, avec les quelques trois milliers d’évêques répandus à travers le monde, nous pourrions avoir autant d’églises du Christ, absolument autonomes les unes des autres. Cela est pourtant en partie très vrai, nous le verrons, « Les évêques sont chacun pour sa part le principe et le fondement de l’unité dans leur églises particulières » (L. Gent. III, 23), mais ces églises particulières ne constituent qu’une unique Église catholique, dont le symbole et le signe d’unité voulu par le Christ est Pierre ; actuellement l’Évêque de Rome. Appelé jadis Simon, a dessein, le Christ le surnomma Pierre pour que sur cette pierre il bâtit son Église. Bien plus, après sa résurrection, au bord du lac Tibériade, Jésus apparaît. Par trois fois il demande à Pierre s’il l’aimait et à chaque réponse fortement affirmative, le Christ ajouta : « Pais mes agneaux, pais mes brebis ».

Le Seigneur a fait du seul Simon, la pierre de son Église, à lui seul il en a remis des clés. « Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Église » (Math. XVI, 18 - 19).

Abbé Émile Biayenda
Extrait de son œuvre « L’Évêque dans l’église », 1967

 




 
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