Mgr Bienvenu MANAMIKa Archevêque de Brazzaville
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LA MÉMOIRE BIAYENDA


 
 
 
 

Le sens d’une béatification et d’une Canonisation

En cette année pastorale 2007-2008, dédiée au bon cardinal Émile Biayenda, de vénérable mémoire, nous nous faisons le devoir d’expliquer aux chrétiens le sens et la rigueur des termes « béatification et canonisation », pour une bonne compréhension de la Cause de Béatification et de Canonisation d’Émile Cardinal Biayenda dont nous souhaitons tous un aboutissement heureux et pour laquelle nous prions sans cesse.

1- Définition des concepts

Au sens strict, la béatification est l’acte par lequel le Pape place une personne au rang des « bienheureux » (en latin beati), et la canonisation celui par lequel il l’inscrit sur la liste officielle (Canon) des Saints.

2- But de la Béatification et Canonisation

Béatification et Canonisation ont pour but, de la part de l’Église, de proposer en exemple au peuple chrétien, le témoignage d’un de ses membres défunts (désigné dans le langage de l’Église sous le titre de Serviteur de Dieu), et d’autoriser ou de prescrire un culte public en son honneur. Ce culte public se traduit par l’attribution d’un jour de fête au calendrier (généralement le jour anniversaire du décès, et donc de la naissance au ciel), avec honneur plus ou moins solennel rendu au Saint ou au bienheureux pendant l’office et la messe du jour de sa fête ; le culte public se traduit aussi par la possibilité d’exposer des images et des reliques dans les églises ; en outre, le saint ou le bienheureux peut être pris comme patron (de personnes, de paroisses, etc.), le tout dans les limites définies par l’autorité ecclésiastique.

3- Différence entre Béatification et Canonisation

C’est précisément dans le degré d’extension du culte que réside la principale différence pratique entre béatification et canonisation. Le culte public du bienheureux est limité ; il n’est autorisé que là où le Saint siège le prévoit. Au contraire, celui du saint, auquel l’Église accorde plus d’importance, est autorisé, voire même prescrit, partout dans l’Église Universelle.

4- Procédure à suivre

Deux ordres de faits doivent être démontrés pour aboutir à une béatification ou une canonisation :

5- Enseignement biblique de la Sainteté

La Sainteté n’est pas une affaire de privation de nourriture ou de boisson (sous prétexte d’être souillé), encore moins une option pour le mariage ou le célibat. En clair, l’on ne devient pas saint en se privant de quelques aliments ou de certaines boissons, pas plus qu’en étant marié ou célibataire endurci.

En témoigne, l’enseignement de Jésus selon lequel, « ce n’est pas ce qui entre dans le corps de l’homme qui le rend impur, mais ce qui sort de son cœur » (cf Mc 7,18-23). De même, le mariage ou le célibat n’est pas un obstacle à la sainteté. En d’autres termes, l’on peut devenir saint en étant marié ou célibataire (1cor.7,1-9), pourvu que l’on soit témoin de l’amour de Dieu le Père partout et toujours, sans relâche.

Toutefois, il est sans conteste que les saints ne sont pas parfaits (la perfection étant un idéal) et le christianisme n’est pas d’abord une religion de la perfection. Dieu Seul est Saint, parce que seul, il est don total ; c’est-à-dire qu’il est ce qu’il dit, et dit ce qu’il est. Jésus de Nazareth est saint parce que sa personne est intrinsèquement unie à Dieu. Le chrétien est saint parce qu’il est uni à Dieu par Jésus de Nazareth, dans l’Église.

La Sainteté n’est ni dans l’effort moral, ni dans la réussite. Elle est dans l’union à Dieu. Le modèle du chrétien n’est pas superman, les chrétiens ne concourent pas au grand championnat de la vertu toutes catégories. Ils sont saints, même s’ils sont faibles, dans la mesure où ils restent unis à Dieu. Jésus affirmait à des gens « bien » que les publicains et les prostituées les précéderaient dans le Royaume des cieux (Mt.21,31).

Effectivement, Dieu considérera le pécheur repentant comme juste parce qu’il aura finalement accompli sa volonté. Alors que la condamnation de ceux qui se croient justes et obéissants sera grande, s’ils refusent de se repentir, de se tourner vers Christ et d’accomplir la volonté de Dieu.

En tout état de cause, il n’est plus à démontrer que notre bon Cardinal martyrisé était constamment exhorté aux vertus qui lui feraient assurer la victoire : le courage, la foi, l’abnégation poussés jusqu’à l’extrême. Finalement, les chrétiens qui configurent leur vie à la passion du Christ sont sûrs d’avoir part à la vie éternelle, et n’ont pas raison de craindre pour leur corps, devant la mort. Il faut donc lever les yeux vers le Seigneur, crié vers lui sans perdre cœur. Lui qui a vaincu la mort et tous ses corollaires.

Abbé Séraphin KOUALOU-KIBANGOU


 
 
 
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