jeudi 12 juin 2025
Né le 7 octobre 1939 à Mongo-belé, un village situé dans la province de Bandundu, le Cardinal Monsengwo, Archevêque de Kinshasa (République démocratique du Congo) depuis 2007.
Après ses études primaires à Nioki et secondaires au petit séminaire de Bokoro, Laurent Monsengwo intègre le grand séminaire de Kabwe où il suit le cycle de philosophie avant de partir pour Rome suivre à l’Université Pontificale Urbanienne le cycle de théologie. Il est ordonné prêtre le 21 décembre 1963 pour le diocèse d’Inongo par le cardinal Agagianian, Préfet de la congrégation pour la propagation de la foi.
Il poursuit ses études à Rome et en 1970, il est le premier Africain à obtenir un doctorat à l’Institut Biblique Pontifical de Rome.
De retour au Congo devenu Zaïre, il occupe différents postes de professeur de théologie à la Faculté de Théologie Catholique de Kinshasa et dans plusieurs séminaires, notamment Jean XXIII à Kinshasa.
De 1976 à 1980, il est secrétaire général de la Conférence Épiscopale du Zaïre.
Le 13 février 1980, il est nommé évêque auxiliaire d’Inongo. Il reçoit la consécrations épiscopale le 4 mai suivant, des mains même du pape Jean-Paul II. Dès le 7 avril 1981, il est transféré à Kisangani, toujours comme évêque auxiliaire.
En 1984, il est élu Président de la Conférence Épiscopale du Zaïre (CEZ), poste qu’il conserve jusqu’en 1992. En 1987, il est également élu membre du Conseil du Secrétariat Général du Synode des évêques, poste auquel il est réélu en 1990 et en 2001.
Le 1er septembre 1988, il est promu Archevêque de Kisangani. A ce poste, il s’impose comme l’un des acteurs politiques majeurs de la période de retour à la démocratie qui a suivi le régime de Mobutu. Ainsi en 1991, il devient Président du Bureau de la Conférence nationale souveraine puis, de 1992 à 1996 du Haut conseil de la république, érigé en parlement de transition en 1994.
En 1997, après en avoir été premier vice-président pendant trois ans, il est élu président du Symposium des Conférences Épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM), poste qu’il conserve jusqu’en 2003.
En 2002, il devient vice-président de Pax Christi international et en 2004 il est élu président de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo. Suite à cette désignation, face aux rumeurs l’annonçant candidat à l’élection présidentielle, il déclare lors d’un point presse, « Je n’envie pas le pouvoir politique.., si je le voulais, je l’aurais pris en 1997, avec la chute de Mobutu, mais je ne l’ai pas fait, car mon pouvoir ecclésiastique est 1000 fois supérieur au pouvoir politique ».
Le 6 décembre 2007, Benoît XVI le transfère au siège métropolitain de Kinshasa.
Il est créé cardinal par Benoît XVI lors du consistoire du 20 novembre 2010. Il reçoit alors le titre de cardinal-prêtre de Santa Maria « Regina Pacis » in Ostia mare.
La Mémoire Biayenda : Éminence, avez-vous connu le Cardinal Émile Biayenda et quel souvenir gardez-vous de votre première rencontre ?
Éminence Laurent Monsengwo Pasinya. : J’ai connu le Cardinal Émile Biayenda à la 3e Assemblée Plénière du Synode des Évêques de 1974 à Rome. Il était là pour le compte de la Conférence Épiscopale du Congo et moi j’y ai été comme expert nommé par le Saint Père à cette assemblée. Je l’ai connu dans nos rencontres de S.C.E.A.M., parce que nous y allions tous. Il m’a donné l’impression d’un homme très spirituel, un homme engagé pastoralement et d’un homme qui avait la volonté de faire avancer, ce que nous appelons actuellement beaucoup mieux qu’à l’époque, « l’inculturation » du message de la foi.
Malheureusement après, je ne l’ai plus revu. Je dois vous dire que je suis venu à Brazzaville la première fois, lors de la prise de possession de Mgr Barthélemy Batantu. Avant, je ne connaissais pas Brazzaville et je n’ai pas pu revoir le Cardinal Biayenda. Mais, il m’avait fait l’impression d’un grand pasteur.
La M.B. : L’Église du Congo-Brazzaville a introduit à Rome un dossier pour sa cause de béatification, peut-on avoir vos impressions à ce sujet ?
E.L.M.P. : Je crois savoir que la Cause de Béatification et de Canonisation du Cardinal Biayenda est en cours. Or, quand il y a une cause de ce genre, cela devra nous rappeler que nous sommes un peuple qui est appelé à la sainteté, comme Saint Paul l’appelle dans l’épître aux Romains, chapitre 1,7 : « Nous sommes des saints par vocation ».
Donc, ce fait nous rappelle le cheminement de sainteté, les pages d’évangile écrites par le Cardinal Biayenda doivent nous interpeller chacun, pour nous dire que, nous aussi sommes appelés à la sainteté et que nous devons être une lumière qui reflète la lumière de Jésus-Christ dans la société et nous devons être le sel de la terre comme le Seigneur nous l’a demandé, c’est-à-dire une communauté qui empêche à la société humaine de se corrompre. C’est donc réellement une interpellation qui est vigoureuse pour chacun de nous et nous devons la prendre très au sérieux.
La M.B. : Votre mot de la fin ?
Mgr L.M.P. : Mon dernier message va à l’endroit de tout le monde. Nous serons heureux de manifester ensemble notre foi et que tous ensemble, nous allons nous engager pour porter toujours plus avant les valeurs évangéliques dans nos deux pays et dans nos deux Églises.
Propos recueillis par
Grégoire YENGO DIATSANA
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