Mgr Bienvenu MANAMIKa Archevêque de Brazzaville
Accueil > JOURNAL LA MÉMOIRE > 124 > Un salut pour le Congo

LA MÉMOIRE BIAYENDA


 
 
 
 

Un salut pour le Congo

>« In verbo tuo laxabo rete : Sur ta parole, je vais jeter les filets » (Lc 5,5). Ce fut la parole de vie du Cardinal Émile Biayenda. Parole de son témoignage en tant que disciple du Christ et berger du peuple de Dieu. Dans l’exploitation de cette parole du Cardinal, nous essayerons de montrer comment celui-ci a été fidèle à Jésus et à Dieu son Créateur.

Étant donné que Jésus demande à Pierre de jeter les filets dans le but d’attraper du poisson ; dans la même optique Émile Biayenda dit oui à la parole du Christ et y jette les filets, afin d’obtenir non pas du poisson destiné comme nourriture de la chair humaine, mais plutôt du poisson donnant accès à la vie éternelle par fidélité à la parole et à la vie du Christ. Or, au soir de sa vie terrestre le Christ accepte des souffrances, qui le conduit à mourir sur la croix pour libérer l’humanité de ses péchés. De même Émile Biayenda achève son périple terrestre en subissant le martyre à cause du peuple de Dieu, qu’il a tant aimé.

Oui, il serait absurde et ingrat de dire, non au martyre subi par Émile Biayenda.

En effet, nombre sont ceux qui semblent ne pas reconnaître le supplice subi par le Cardinal Émile Cardinal Biayenda. Il est bien mort à cause de Dieu, comme les martyrs de l’Ouganda à qui on refusait la croyance en Dieu, de prier.

Une fois de plus, j’aimerais dire avec insistance que le Cardinal Émile Biayenda est mort pour Dieu. En effet, en partant de l’hypothèse selon laquelle, les évêques sont les garants de la foi de l’Église locale, et Émile Biayenda en était un de surcroît Cardinal donc un prince de l’Église. Il a joué son rôle de garant de la foi, consolidant ainsi sa foi, en transcendant l’intérêt de conservation pouvant lui permettre de prendre la fuite face à la rumeur persistante qui courait la ville après la mort du président de la République, qu’il serait tué lui aussi.

Faisant preuve de courage, il est resté imperturbable face à la mort qui le guettait. N’est-ce pas que être Cardinal et en acceptant les ornements rouges signifie, être prêt pour le martyre ?

Oui, Émile Biayenda a ainsi jeté les filets sur la parole du Christ afin de pécher les poissons de la vie éternelle, mourir pour le Christ et le rejoindre dans l’au-delà. Or, si le Cardinal Émile Biayenda avait prit la fuite, c’est le chef du village qui verrait le diable, et par ricochet, les membres de la communauté du village, c’est-à-dire les brebis que Dieu lui a confiés paniqueraient et la foi de l’Église serait déstabilisée. C’est dans cette perspective qu’il est mort en voulant sauvegarder la vie de l’Église et du peuple congolais tout entier.

En somme, comme Jésus, Émile Cardinal Biayenda est traîné à la mort en restant fidèle à Dieu. Voilà pourquoi, nous devons prier afin que Dieu lui accorde la grâce de la béatification et de la canonisation tant attendue. A la prière quotidienne, nous voulons aussi adresser un message fort à tous ceux qui, de près ou de loin, ont la mission de rédiger la biographie critique du vénéré Cardinal de diligenter. Qui conque le sait qu’au cours de la cérémonie des vœux de décembre 2008, Mgr l’Archevêque avait bien dit : « Que le dossier se trouvait déjà à Rome, mais il nous a été signalé de compléter un document ».

Notre bon Cardinal est un modèle de foi que nous pouvons présenter à la face du monde, car nous avons foi, comme nous l’avait dit le Pape Jean Paul II de son passage à Brazzaville, le 5 Mai 1980 : « Dans l’histoire du Congo se sont dressés des témoins fidèles, fidèles à leur Dieu, fidèles au message évangélique, fidèles à l’Église Universelle et à l’Enseignement du Pape.

Je veux rendre grâce aussi pour eux tous, et spécialement pour l’exemple laissé par le Cher et Vénéré Cardinal Émile Biayenda.

Sa disparition tragique vous a fait pleurer un Père. J’ai pleuré moi-même un frère très aimé. Je viens le pleurer et prier ici, sur la tombe au milieu de vous, avec vous, sûr que si le Christ a désiré qu’il fut désormais auprès de lui, c’est que sa place était prête pour l’éternité (cf. Jn 14,263), et qu’il peut ainsi mieux encore intercéder pour vous et pour sa patrie…

Bénis sois-tu Seigneur, de nous avoir donné ce Pasteur, ce fils de la Nation Congolaise et de l’Église, le Cardinal Émile Biayenda ».

Frère Michel Roland MAMBA
de la congrégation des frères de Saint Joseph


 
 
 
Haut de page