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samedi 11 janvier 2025


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LA MÉMOIRE BIAYENDA


 
 
 
 

« Émile Biayenda m’a laissé de bonnes impressions. Je me demande pourquoi le Vatican n’arrive-t-il pas à statuer sur son cas »

Commissaire Antoine Makoumbou, ancien chef territorial de l’Armée du Salut au Congo

Le Commissaire Antoine Makoumbou que nous avons rencontré à l’Archevêché de Brazzaville, lors de la passation de témoin à la présidence de l’œcuménisme entre Mgr Anatole Milandou président entrant et le Révérend Pasteur Joseph Tchibinda-Mavoungou président sortant, le mardi 29 décembre 2009, a été l’un des chefs territoriales de l’Armée du Salut au Congo. Aujourd’hui, admis à la retraite, il se souvient encore de ce que fut le vénéré Cardinal Émile Biayenda. Voici l’intégralité de notre entretien.

Commissaire Antoine Makoumbou

La Mémoire Biayenda : M. Antoine Makoumbou, vous avez été le Commissaire, chef du territoire de l’Armée du Salut au Congo, vous avez longtemps œuvré au sein du Conseil œcuménique. Que vous rappelle le nom d’Emile Biayenda ?

Commissaire Antoine Makoumbou : Émile Biayenda me rappelle le nom d’un Cardinal que le Congo a eu. Je l’ai bien connu à l’époque, j’étais encore officier au poste de l’Armée du Salut de Moungali. Nous tissions des bons rapports. En plus de cela au niveau du Conseil Œcuménique des Églises Chrétiennes du Congo, je le voyais et le côtoyais très souvent.

La M.B. : Quelle impressions vous a-t-il laissé ?

C.A.M. : Il m’a laissé des bonnes impressions. En lui, nous avions en face de nous, un homme de Dieu. Un homme simple, un homme humble et plein de bonté. Je ne sais pas pourquoi le Vatican tard à le déclarer bienheureux. J’en sais quelque chose puisque de temps à autre, Mgr Batantu de vénéré mémoire nous informait de ce que l’Église Catholique comptait faire.

Il était un homme simple, un homme de Dieu pour ne pas me répéter. Le Cardinal Biayenda était un homme de la parole de Dieu. Il suivait selon les possibilités « les béatitudes ». Le Cardinal annonçait la parole de Dieu, la vivait parfaitement et l’interprétait à sa façon. En tout cas, il était un homme simple et cette simplicité l’avait rendu extraordinaire.

La M.B. : Avez-vous un fait vécu, un témoignage à donner à nos lecteurs sur sa simplicité ?

C.A.M. : Un jour, si j’ai bonne souvenance, c’était lors de l’ordination de M. l’Abbé Marcel Miayoukou, j’étais invité à cette fête et on m’avait placé à côté de lui. Nous avons partagé le repas ensemble. Simplement, je l’abordais facilement et sans protocole alors qu’il était déjà un Cardinal donc un prince de l’Église Catholique. Pour moi, vu sa façon de vivre sur terre, je peux dire qu’il est aujourd’hui auprès de Dieu. Et auprès de Dieu, je dirais qu’il intercède pour nous fils et fille du Congo. Pour moi, Émile Biayenda quoi que l’on dise et parmi les anges.

La M.B. : Emile Biayenda, à l’époque, Monseigneur était parmi les co-fondateurs du Conseil Œcuménique des Églises Chrétiennes du Congo. Vous en tant que bibliothèque vivante de ce Conseil, quel a été l’apport de Biayenda dans l’œcuménisme ?

C.A.M. : L’œcuménisme a effectivement pris racine au Congo, en 1970, et Émile Biayenda a été l’un des co-fondateurs. Au début de celui-ci, nous avions émis un vœu, celui de prendre la communion des catholiques, puisse qu’on se disait que nous étions ensemble. Lui de nous répondre, calmement : « non nous avons la liberté de conscience et chaque Église doit faire comme exige sa foi ou sa confession. Toutefois, ce que nous avons bâti ensemble nous permet de nous retrouver en communion de la Parole de Dieu. Unité oui, mais dans la diversité ». Ceci, il l’avait dit en réunion restreinte du Conseil œcuménique tenu au centre biblique évangélique vers le marché Total (Bongui Eugène Nkakou).

La M.B. : Vous venez de nous dire, que Biayenda est aujourd’hui auprès de Dieu. Avez-vous un témoignage personnel à nous partager de ce vénéré pasteur ?

C.A.M. : Vous dites un témoignage personnel, mais c’est l’exemple de vie ordonnée, qu’il nous a laissé de son vivant ! Je vous dis que Biayenda était un homme de foi. Un homme de Dieu. Lorsqu’il fut assassiné, je me trouvais déjà au poste de l’Armée du salut de Ouenzé. Sur ce, je dirais que sa mission sur terre était totalement accomplie. Paix à son âme.

Pour moi, je demande aux uns et autres de pouvoir garder son témoignage d’une vie de foi, d’une vie bien remplie au service de Dieu et de son Église, au service de ses frères, nous autres. Émile Biayenda vivait la parole de Dieu et pourquoi pas nous aussi puissions faire comme lui. Il a aimé ses frères que ce soit ceux du nord, du sud et même du centre. Tous étaient son frère. Donc nous devons imiter sa façon de vivre ici bas, comme le recommande l’apôtre Paul : « imitez mon exemple ». Biayenda a aimé même ceux qui le voulaient du mal. Il leur a pardonné.

La M.B. : Qu’elle est la parole prononcée par le Cardinal Émile Biayenda lors d’une réunion du Conseil Œcuménique et qui ne vous vous quitte guère ?

C.A.M. : « Vivons la communion de la parole de Dieu. Chacun peut faire comme exige son Église ».

Propos recueillis par
Grégoire Yengo Diatsana




 
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